Costals, qui se plaisait en compagnie de Solange, est maintenant confronté à l’« hippogriffe nuptial » : le mariage que lui réclament la donzelle et ses parents ! Dans la comédie de l’homme amoureux, il ne peut plus nier combien il tient à son indépendance au-dessus de toute chose. D’abord, il y a l’écriture, incompatible avec le couple, lequel brise son énergie créatrice. Et puis les plaisirs de la chair, avec toutes les femmes, dont il ne se prive pas même en étant engagé envers Solange. Costals contrôle tout : sa vie, son œuvre, ses femmes. Pour la première fois, il se voit envahi par le devoir conjugal : en 1927, on doit épouser la femme qu’on dépucèle. Bref, il a peur du mariage.
Tantôt à Paris, tantôt à Gênes, puis au Maroc, Costals tergiverse, soufflant le oui et le non, le chaud et le froid. Cette grue, s’il l’épouse, c’est plutôt par charité, par goût de bien faire les choses plutôt que pour lui-même. Dans son indécision, il avance d’un pas, fait une promesse, recule de deux pas, prononce des mots assassins. À force de manipulations, il s’interroge plus profondément : va-t-il vraiment l’épouser ? Ce serait une bonne expérience pour son œuvre, d’incarner l’homme marié. Solange, c’est une bonne fille après tout, docile, discrète, accommodante…