Le crime au féminin est plus rare que le crime au masculin. Il représente une infime partie des crimes de sang jugés depuis plus d’un siècle et demi dans notre pays. Parfois, à l’issue de son procès, même si sa responsabilité a été démontrée, la criminelle est déclarée non coupable et sort libre du tribunal. Et avant l’abolition de la peine capitale en 1981, la criminelle était rarement condamnée à mort ; quand c’était le cas, la grâce lui était généralement accordée. Le crime au féminin n’est donc pas perçu de la même façon par la société que le crime au masculin.
Serge Cosseron et Jean-Marc Loubier dressent ici le portrait de femmes criminelles qui, de la moitié du xixe siècle aux années 1990, tuèrent par amour, par jalousie, par cupidité, par vengeance ou par désespoir, pour des raisons personnelles ou politiques, ou bien encore sur un coup de folie. S’appuyant sur des archives judiciaires, des récits, des témoignages, des rapports d’expertises médicales et psychiatriques, les auteurs font œuvre d’historiens en explorant dans sa crudité et sa violence cet univers du crime qui ne cesse, aujourd’hui encore, de fasciner et d’intriguer.
Nous croiserons donc des femmes dont les noms sont restés gravés dans les mémoires, telles Simone Weber, condamnée pour avoir dépecé son ex-amant, les sœurs Papin, auteurs d’un double meurtre morbide, Violette Nozière, la parricide des surréalistes, Marie Besnard, la Bonne Dame de Loudun, et beaucoup d’autres encore dont on avait jusque-là oublié les forfaits pourtant fort singuliers…
Serge Cosseron, après avoir suivi des études d’histoire, spécialiste de l’Allemagne des années 1930, et travaillé au journal Le Monde, s’est lancé dans l’édition, créant et animant plusieurs structures. Auteur, notamment, d’ouvrages consacrés à Napoléon et à l’Allemagne contemporaine, il a également publié aux éditions Larousse un Dictionnaire de l’extrême gauche (2007).
Jean-Marc Loubier, d’abord professeur de lettres en Normandie avant de devenir journaliste (Paris-Normandie, Ouest-France, Télérama, Radio France, TF1...), se consacre depuis plusieurs années à l’écriture. On lui doit notamment des récits, des essais et des biographies de Louis Jouvet, de Louis de Funès, de Patrick Dewaere ou encore de Mata Hari, et même de Marilyn Monroe, sans oublier Annie Girardot.