Tout abandonner : Nina sa femme, sa mère, ses amis, le poker et même la grand-mère Yette, et le chien. Ou plutôt s’éloigner, peu à peu, mais inexorablement : voilà le curieux destin de Louis Coline, jeune cadre au service publicité des Magasins de l’avenue de l’Opéra. Quitter un amour partagé, des affections sûres, les dimanches en famille, les soirées entre amis, pour Bertrand Malair, son nouveau patron. Que sait-on de Malair, personnage énigmatique suivi comme son ombre par ses deux acolytes, Lingre et Belais ? On murmure à son propos des choses inquiétantes.
Qu’il aurait naguère poussé un cadre au suicide, qu’il transforme ses collaborateurs en domestiques et s’entoure - Louis en fera bientôt l’expérience - de personnages singuliers. Malair fascine Louis et l’attire un peu plus chaque jour : encouragements, marques de confiance, présentation au cercle de ses amis - tout ce dont le jeune homme s’était pris à rêver. Le rêve se réalise, il s’y plonge et s’y enferme, y trouve l’exaltation, peut-être, d’une puissance qu’il croit partager, pais en perdant toute mesure. Car tel est le pouvoir d’un Malair : vous séduire, vous aimer, croyez-vous, mais aussi tout vous prendre sans rien vous donner.
Le jour où il vous quitte, vous n’êtes plus personne. D’ailleurs, qui est qui dans cette étrange tragédie sans éclats où la vie se brise sans combat ?