« Tu ne veux pas être comme eux, parce que tu ne veux pas te réveiller un matin et vomir en te regardant dans le miroir. Tu ne veux pas travailler dans leurs bureaux de verre, ni porter leurs costumes sur mesure, tu ne veux pas voter pour leurs potes, qui étaient peut-être des rebelles autrefois, mais ne pensent plus aujourd’hui qu’à eux et contre toi, tu ne veux pas savoir ce qu’est une hypothèque ni une assurance-vie ».
Ode mélancolique et ironique aux vieux rebelles d’Europe centrale, La fin des punks à Helsinki s’articule autour de deux histoires. D’abord, il y a Ole, ancienne star du punk est-allemand, aujourd’hui père quadragénaire de la jeune Eva, et qui passe ses journées accoudé au bar « Helsinki » avec ses copains, nostalgiques des bouges cradingues et des crêtes iroquoises. Le récit de sa vie s’enchevêtre avec les pages du journal de Nancy, une punkette de 17 ans, qui décrit avec humour, dans les années 1980, le quotidien d’une ado à Prague : sa peur des retombées de Tchernobyl, son ennui, la cohabitation avec les Russes, le sentiment de liberté qu’elle trouve dans le punk-rock, malgré la censure du régime.
Devenir vieux, perdre ses illusions : La fin des punks à Helsinki dresse le portrait pas toujours reluisant d’un monde actuel rongé par le capitalisme, où la révolte est devenue un business, une imposture joyeuse aux accents vaguement écolos et sociaux. Un monde qui n’offre plus à ses jeunes révoltés, telle Eva, que la voie extrême de l’anarchisme et de la violence terroriste.