Juillet 1857 à Soledad, île de l’archipel des Bahamas, propriété de la famille Cornfield depuis le XVIIe siècle. Le Français Charles Ambroise Desteyrac, jeune polytechnicien, diplômé de l’École des ponts et chaussées, républicain convaincu, est arrivé quatre ans plus tôt pour construire un pont. Son choix de l’exil tropical et sa quête de l’aventure ont ancré sa vie : il a épousé Ounca Lou, la belle métisse, fille naturelle du lord propriétaire, qui lui donne un fils. Au fil des années, il a réalisé des travaux de grande ampleur et appris à mieux connaître et à aimer Fish Lady, ardente protectrice des Indiens ; Edward Carver, ancien major de l’armée des Indes ; Malcolm Murray, architecte viveur et désabusé ; lady Ottilia, belle Anglaise délurée, féministe et antiesclavagiste. Comme les familiers de la société insulaire, Desteyrac va être mêlé, malgré lui, aux conséquences de la guerre civile américaine, provoquée par la sécession des États esclavagistes cotonniers du Vieux Sud. Il rencontrera les forceurs de blocus et les premiers touristes. L’archipel idyllique, emporté par le tourbillon des affaires et des trafics, connaît, sous couvert de sa neutralité, un essor économique équivoque et inespéré, avant de vivre les années difficiles de la récession, le retour à l’agriculture et au pillage des épaves. Intrigues, drames personnels, passions inavouées, ouragans destructeurs, deuils inattendus nourrissent la trame de cette fresque romanesque. Après l’immense succès des séries Louisiane et Helvétie, Maurice Denuzière nous entraîne de nouveau au cœur du XIXe siècle, révélant, dans ce deuxième volume de Bahamas, les aspects étonnants d’événements historiques que l’on croyait connaître.