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Liste des livres

Les petits de Décembre de Kaouther Adimi
2019
Kaouther Adimi
Littérature étrangère
3 h
C’est un terrain vague, au milieu d’un lotissement de maisons pour l’essentiel réservées à des militaires. Au fil des ans, les enfants du quartier en ont fait leur fief. Ils y jouent au football, la tête pleine de leurs rêves de gloire. Nous sommes en 2016, à Dely Brahim, une petite commune de l’ouest d’Alger, dans la cité dite du 11-Décembre. La vie est harmonieuse, malgré les jours de pluie qui transforment le terrain en surface boueuse, à peine praticable. Mais tout se dérègle quand deux généraux débarquent un matin, plans de construction à la main. Ils veulent venir s’installer là, dans de belles villas déjà dessinées. La parcelle leur appartient. C’est du moins ce que disent des papiers “officiels”.
Avec l’innocence de leurs convictions et la certitude de leurs droits, les enfants s’en prennent directement aux deux généraux, qu’ils molestent. Bientôt, une résistance s’organise, menée par Inès, Jamyl et Mahdi.
Au contraire des parents, craintifs et résignés, cette jeunesse s’insurge et refuse de plier. La tension monte, et la machine du régime se grippe.
A travers l’histoire d’un terrain vague, Kaouther Adimi explore la société algérienne d’aujourd’hui, avec ses duperies, sa corruption, ses abus de pouvoir, mais aussi ses espérances.
 
 
Nos Richesses de Kaouther Adimi
2017
Renaudot (lycéens) 2017
Kaouther Adimi
Littérature étrangère
2½ h
En 1935, Edmond Charlot a vingt ans et il rentre à Alger avec une seule idée en tête, prendre exemple sur Adrienne Monnier et sa librairie parisienne. Charlot le sait, sa vocation est de choisir de jeunes écrivains de la Méditerranée, sans distinction de langue ou de religion. Placée sous l’égide de Giono, sa minuscule librairie est baptisée Les Vraies Richesses. Et pour inaugurer son catalogue, il publie le premier texte d’un inconnu : Albert Camus. Charlot exulte, ignorant encore que vouer sa vie aux livres, c’est aussi la sacrifier aux aléas de l’infortune. Et à ceux de l’Histoire. Car la révolte gronde en Algérie en cette veille de Seconde Guerre mondiale.
En 2017, Ryad a le même âge que Charlot à ses débuts. Mais lui n’éprouve qu’indifférence pour la littérature. Étudiant à Paris, il est de passage à Alger avec la charge de repeindre une librairie poussiéreuse, où les livres céderont bientôt la place à des beignets. Pourtant, vider ces lieux se révèle étrangement compliqué par la surveillance du vieil Abdallah, le gardien du temple.
De nos frères blessés de Joseph Andras
2016
Goncourt (1er Roman) 2016
Joseph Andras
Roman Histo
2½ h
Alger, 1956. Jeune ouvrier communiste anticolonialiste rallié au FLN, Fernand Iveton a déposé dans son usine une bombe qui n’a jamais explosée. Pour cet acte symbolique sans victime, il est exécuté le 11 février 1957, et restera dans l’Histoire comme le seul Européen guillotiné de la guerre d’Algérie. Ce roman brûlant d’admiration, tendu par la nécessité de la justice et cinglant comme une sentence, lui rend hommage.
Alger la Noire de Maurice Attia
2006
Maurice Attia
Policier
5 h
Alger, 1962 : un monde finit de se décomposer, bientôt l’Algérie sera indépendante et l’ORS mène son baroud d’honneur. Sur la plage de Padovani, à Bab El Oued, deux gamins ont trouvé les corps d’Estelle et de Mouloud : une balle dans le coeur pour elle, une autre dans la nuque pour lui et trois lettres gravées sur son dos... Paco Martinez, inspecteur de police qui refuse envers et contre tous de prendre parti dans cette guerre, va, avec un acharnement dérisoire, s’emparer de cette affaire pour échapper à la guerre civile et fuir le chaos de son univers. Epaulé, un temps, par Choukroun, son coéquipier et ami, puis par Irène, sa flamboyante maîtresse, Paco, fils d’un anarchiste espagnol assassiné durant la guerre d’Espagne, sera inévitablement rattrapé par son histoire lorsque sa grand-mère, sombrant, à l’image de la ville, dans la démence, lui fera perdre quelques illusions. Menant son roman noir à quatre voix, l’auteur nous entraîne dans l’univers glauque d’une famille de la bourgeoisie algéroise, avec ses secrets, ses perversions et ses conflits de loyauté. Mais qu’importe alors la mort de deux individus, quand, à Bab El Oued, la folie et le désespoir engendrés par les “événements d’Algérie” forcent des êtres résignés à tout abandonner ou à tout détruire ?
 
 
Paris blues de Maurice Attia
2009
Maurice Attia
Policier
7½ h
1970 : Paco Martinez, le flic de Bab El Oued, traîne ses états d’âme et sa culpabilité entre Vincennes - son nouveau lieu d’affectation - et Paris, où il réside désormais. La rousse Irène, qui l’avait suivi depuis Alger, est restée à Aix-en-Provence, et elle lui manque plus souvent que prévu. Alors que Paco s’ennuie ferme dans sa nouvelle vie, son chef lui propose d’infiltrer la faculté de Vincennes, haut lieu du gauchisme, pour enquêter sur le meurtre d’un projectionniste de la section cinéma, tué par la piqûre d’une mygale. Il rencontre bientôt Virginie, une militante maoïste qui se charge de sa formation politique, mais aussi Isabelle d’Outremont, cavalière émérite, dont le père fut un proche de l’OAS... Après la guerre d’Algérie dans Alger la Noire, puis les événements de Mai 68 dans Pointe Rouge, Maurice Attia ressuscite avec verve et nonchalance le Paris du début des années 1970 : le milieu étudiant en pleine ébullition, la libération sexuelle, la disparition des Halles...
Pointe Rouge de Maurice Attia
2007
Maurice Attia
Policier
8 h
Cinq années se sont écoulées depuis la fin de la guerre d’Algérie, Irène et Paul ont reconstruit leur vie en métropole : elle à Aix-en-Provence et lui à Marseille, où il a retrouvé Khoupiguian l’Arménien. Fin décembre 1967, les deux hommes enquêtent sur la mort d’un petit dealer dans une cité étudiante. Coupable potentiel : un serrurier, militant trotskiste qui habitait chez la Fourmi, une fille un peu paumée, adoratrice du haschich et de Rosa Luxemburg. L’intervention d’un vieil Arménien, Michel Agopian, militant CGT, permettra de boucler rapidement l’enquête. Paco peut aller fêter le Nouvel An tandis que Khoupiguian découvre le grand amour... Mais, trois jours plus tard, le corps sans vie de Michel Agopian est retrouvé à son domicile, torturé et crucifié. Dans une chambre, épinglées au mur, des photos de la Fourmi... Dans le droit fil d’Alger la Noire, Maurice Attia, utilisant le mode du récit à quatre voix, lie destins individuels et grande histoire. A la fin de 1967, la France est en surchauffe, la jeunesse gronde. A Marseille, sur fond de guerre entre mafias, l’assassinat d’un militant gauchiste et la disparition d’une liste de noms peuvent laisser penser que le Service d’action civique prépare un coup.
Salam Ouessant de Azouz Begag
2012
Azouz Begag
Littérature
2½ h
Un père emmène ses deux filles en vacances d’été à Ouessant. Il se remet mal de son divorce, d’avoir perdu leur garde, n’arrive pas à leur dire qu’ils sont là en souvenir d’un ami d’enfance à Lyon, originaire de l’île natale, qui prenait sa défense quand on le traitait d’Arabe ou d’étranger. Lui s’est toujours senti lyonnais même s’il garde la nostalgie des départs sur le Ville de Marseille l’été pour Alger. La pluie incessante, le regret des filles d’avoir quitté leur mère, la mélancolie qu’il essaie d’endiguer à coups d’enjouements surfaits et de promenades à vélo, la rencontre d’une belle rousse qu’il aurait pu aimer, l’émouvante confession du loueur de vélos font de cette semaine bretonne à la fois un hors temps, un examen de passage familial et une mise au point pour ce père déboussolé qui veut avant tout être aimé.
Salam Ouessant a le charme et la mélancolie d’une île entre pluie et nuages qu’éclaire fugitivement le soleil, les personnages n’y ont que l’assurance fragile d’un bonheur à défendre et la sincérité émouvante d’y prétendre. Comme dans tous ses romans, plus ou moins autobiographiques, Azouz Begag y évoque le paradoxe d’être d’origine maghrébine, considéré comme étranger et qui plus est arabe, donc en gros voleur de pain des Français de souche.
Les plus grands mensonges de l'histoire de  Collectif
2011
Collectif
Historique
2 h
L’histoire est un récit des origines, toujours mythifié, sans cesse repris et réécrit, autour duquel les nations se rassemblent. Raison de plus pour analyser et déconstruire ces récits lorsqu’ils sont tissés de vérités approximatives ou de mensonges.
Du faux testament de l’empereur Constantin au célèbre « Je vous ai compris » lancé à Alger par le générale de Gaulle, les historiens ici réunis dévoilent aussi bien les mensonges pour la foi, ceux commis au nom de l’État ou les rumeurs et silences colportés par l’opinion.
Parmi d’autres, Jean-Christian Petitfils élucide le mystère Ravaillac, Colette Beaune décortique l’affaire Jeanne d’Arc, Nicolas Wert celle des « blouses blanches » ; Vincent Duclert montre les ressorts du « faux Henry » dans l’Affaire Dreyfus et Pierre André-Taguieff, ceux du « Protocole des Sages de Sion ».
Le spectre de la rue Saint-Jacques de Jean Contrucci
2006
Nouveaux mystères de Marseille (5)
Jean Contrucci
Policier
7 h
Marseille, avril 1906. Dans le parc de la propriété « La Mitidja »  est retrouvé un cadavre...
vieux de dix ans ! Quelques jours plus tard, un employé des lieux meurt brutalement après avoir reçu des lettres de menaces. Honoré Castellain, propriétaire et premier suspect, est soupçonné mais aussitôt relâché.
En chasse d’informations pour la rubrique judiciaire du Petit Provençal, Raoul Signoret se passionne pour l’affaire, aidé de son fidèle oncle Eugène Baruteau, chef de la police. Il retrouve avec émotion son premier camarade d’école, Édouard Castellain, qui lui confie des informations de première main sur les sinistres événements survenus au domaine paternel. Mis à pied pour son refus de chanter les louanges de la politique coloniale, Raoul devient libre pour l’enquête... Celle-ci l’entraînera, avec sa femme la pétillante Cécile, d’Alger la Blanche aux séances de spiritisme : un cerbère meurtrier et un fantôme inquiétant sont au rendez-vous.
Cuba libre de Régine Deforges
2001
La Bicyclette bleue (7)
Régine Deforges
Littérature
6½ h
Régine Deforges signe avec ce nouveau roman le septième épisode de la célèbre série romanesque commencée avec “La bicyclette bleue”. Après leur désastre indochinois, Léa et François Tavernier décident de changer de coin du globe. Ils s’installent alors à Cuba gouvernée par le dictateur Batista. Mais l’histoire emporte encore une fois la famille dans l’aventure. Charles, le fils adoptif de Léa, se joint au mouvement révolutionnaire. Recherché par la police, il rejoint Castro et ses fidèles dans la Sierra Maestra. Léa part à sa recherche et elle aussi adhère au mouvement, combattant auprès de son ancien amant, le Che Guevarra. Pendant ce temps là, son mari François est contacté par le général Salan puis par le général de Gaulle pour se rendre en mission à Alger où il assiste aux événements de mai 1958. Le couple finit par se retrouver à Paris en 1959.
 
 
Alger ville blanche 1959-1960 de Régine Deforges
2003
La Bicyclette bleue (8)
Régine Deforges
Littérature
8½ h
Quinze ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Léa, intrépide héroïne de La Bicyclette bleue, est de retour en France. Entre-temps, le monde bouleversé de l’après-guerre l’avait conduite d’Argentine à La Havane révolutionnaire, en passant par une Indochine en plein chaos.
Pourtant, à la fin des années cinquante, la France n’est pas de tout repos : la guerre qui fait rage en Algérie agite tout le pays. Le général de Gaulle charge alors François Tavernier de sonder, outre Méditerranée, une population inquiète et une armée tentée par le putsch. Restés à Paris, Léa et Charles, son fils adoptif, prennent peu à peu le parti de l’indépendance et s’engagent, aux côtés des « porteurs de valises », dans de dangereuses opérations de soutien aux militants algériens.
Alors que la rébellion de janvier 1960 précipite Alger au bord du gouffre, Léa doit rejoindre François pour échapper aux soupçons de la DST : les voilà projetés au coeur d’événements dramatiques qui, une fois encore, les mettront durement à l’épreuve, éprouvant autant leurs convictions que leur amour.
 
 
Equatoria de Patrick Deville
2009
Patrick Deville
Littérature
5 h
Voici comment, après des mois de voyages erratiques, après avoir navigué sur le fleuve Ogooué, flâné en Angola et à São Tomé e Príncipe, traversé les plateaux Batékés, je me suis retrouvé, le 3 octobre 2006, à Brazza au-dessus du cercueil de Brazza, un cercueil tout neuf Fabriqué par EGPFC-Wilaya d’Alger, en compagnie du président de la République gabonaise Omar Bongo Ondimba, du président de la République congolaise Denis Sassou Nguesso, du président de la République centrafricaine François Bozizé, des ci-devants concitoyens Douste-Blazy et Kouchner, du nonce apostolique Monseigneur Andres Carrascosa Coso, et du roi des Tékés Auguste Nguempio.
D’hôtels en hébergements de fortune, j’ai consigné les vies de contemporains de Brazza, celles de David Livingstone ou de Henry Morton Stanley, mais aussi celles d’Albert Schweitzer et de Jonas Savimbi. À Kigoma, sur les rives du lac Tanganyika, j’ai cherché les traces de la guerre congolaise de Che Guevara. Afin d’écrire les vies d’Emin Pacha et de Tippu Tip, je me suis rendu à Zanzibar.
Patrick Deville
L'Opéra macabre (Intégrale) de Jeanne Faivre d'Arcier
2013
L'Opéra macabre (1-2)
Jeanne Faivre d'Arcier
Fantastique
11 h
Comparée à Anne Rice dès ses débuts, Jeanne Faivre d’Arcier a renouvelé le mythe du vampire avec un talent reconnu. L’héroïne de Rouge Flamenco, la vénéneuse Carmilla, nous entraîne en 1840 des maisons closes d’Alger à la scène flamenco de Séville, où la jeune femme, devenue une créature de la nuit, exerce ses talents. La Déesse écarlate nous conte le destin époustouflant de Mâra, divinité indienne et vampire courtisane, éprise d’un humain décidé à détruire tous les buveurs de sang...
Le Dernier Vampire de Jeanne Faivre d'Arcier
2012
L'Opéra macabre (3)
Jeanne Faivre d'Arcier
Fantastique
7½ h
On a beau être vampire, on n’en est pas moins femme…
Des maisons closes d’Alger aux dédales de Bombay, des ruelles sombres de Séville aux bûchers funéraires de Bénarès, les créatures de la nuit ne cessent d’envoûter les humains qui croisent leur route. Mais aujourd’hui comme hier, Carmilla, la sublime danseuse de flamenco vampire, ou Mâra, la Déesse écarlate, qui fut l’amante du Prince des Démons avant de devenir la favorite de nombreux maharajas, restent femmes jusqu’au bout des ongles : leurs passions et leurs vengeances sont implacables, surtout lorsqu’elles se piquent d’aimer des tueurs de vampires ou d’exterminer les buveurs de sang assez fous pour les combattre.
Entre l’or rouge et la magie noire, la crasse des théâtres et les sortilèges des palais indiens, la guerre du sang s’annonce plus funeste que jamais…
Le camp de Lodi : Algérie, 1954-1962 de Nathalie Funès
2012
Nathalie Funès
Historique
2½ h
Le village de Lodi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Alger, près de Médéa, porte le nom prestigieux du pont italien qui a permis aux troupes de Napoléon d’entrer victorieuses à Milan. Il incarne aussi un épisode occulté de l’histoire. C’est là, pendant la guerre d’Algérie, que des centaines de pieds-noirs, sympathisants de l’indépendance, ont été enfermés de façon arbitraire. Des années durant, ils ont croupi dans des baraques délabrées, entourées de barbelés, inspectées jour et nuit par une armée de gendarmes mobiles, loin des regards indiscrets et des grandes villes. Sans avoir été jugés ni même inculpés. Sur simple arrêté préfectoral, la « lettre de cachet » des années noires du conflit algérien.
Parmi la dizaine de « centres d’hébergement », qui sont nés après l’insurrection du 1er novembre 1954, Lodi occupe une place à part. C’est le camp des Français, le camp des pieds-noirs. Là se sont croisés des médecins, des architectes, des cheminots, des gaziers, des électriciens, des résistants de la Seconde Guerre mondiale, des anciens internés de Dachau? Mais aussi Albert Smadja, l’avocat de Fernand Iveton, seul Français du conflit guillotiné pour avoir tenté de faire sauter une bombe ; Georges Hadjadj, le dernier compagnon de cellule du professeur de mathématiques Maurice Audin, qui a « disparu » après une ultime séance de gégène ; ou encore Henri Alleg, l’auteur de La Question, arrivé à l’été 1957, après avoir été torturé des jours durant par les parachutistes. Et beaucoup d’autres encore.
Mon oncle d'Algérie de Nathalie Funès
2010
Nathalie Funès
Littérature étrangère
2 h
« Dans mon souvenir d’enfant, mon grand-oncle, Fernand Doukhan était un vieux grincheux qui semblait se battre contre des moulins à vent. Dix ans après sa mort, cette image est venue se heurter à une notice biographique de quelques lignes, sur son passé d’anarchiste en Algérie, que j’ai découverte sur Internet. C’est ainsi qu’est née l’idée de ce livre.
Il venait d’une famille juive berbère, comme la moitié des juifs d’Algérie, sans doute installée là depuis le xie siècle. Il voit le jour à Alger, en 1913. Il est le premier homme de la famille à naître français, le premier à avoir un prénom qui ne soit pas hébraïque, le premier à apprendre le français à l’école, le premier à devenir instituteur, alors que de génération en génération, chez les Doukhan, on était matelassier, brocanteur, domestique… Il va partir au front dès le début de la Seconde Guerre mondiale pour défendre le drapeau français. Il est fait prisonnier, le 23 octobre 1940, envoyé pour cinq ans dans les stalags allemands, alors qu’à Alger le régime de Vichy supprime le décret Crémieux, retire leur nationalité aux juifs, leur interdit d’enseigner. À son retour, instituteur à l’École Lazerges, dans le quartier de Bab el Oued, il devient anarchiste, commence à s’emporter contre cette France coloniale qui laisse derrière les grilles de ses écoles la majorité des enfants musulmans. Quand éclatent les premières attaques du FLN, en novembre 1954, les anarchistes et les trotskistes sont les seules mouvances politiques à réclamer la fin de la colonisation française. Fernand Doukhan milite de plus en plus activement. Il s’insurge, dans le journal Le Libertaire, contre « la dictature française en Algérie»… Il est arrêté le 28 janvier 1957, en pleine bataille d’Alger. Parce qu’il a fait grève à l’appel du FLN. Il est à nouveau emprisonné. Cette fois-ci au camp de Lodi, à une centaine de kilomètres au sud d’Alger. Là où moisissent les « Français de souche » suspectés d’être favorables aux thèses indépendantistes et où sera aussi enfermé Henri Alleg, l’auteur de La Question. Le 30 mars 1958, quatre ans avant l’indépendance, des militaires viennent le chercher, le poussent dans un camion, puis sur un bateau en direction de Marseille. Sur simple arrêt préfectoral, Fernand Doukhan vient d’être expulsé d’Algérie. Il n’y retournera plus jamais.
Il est mort en 1996 à Montpellier. Sans laisser de souvenirs, de correspondances, de journal intime, ni même d’héritiers. Ce livre a été un long voyage dans le passé, à la recherche des traces qui restaient de lui, en France, en Algérie, dans les archives, auprès des témoins qui ont croisé sa route. »
Nathalie Funès
L'Envoûtement de Max Gallo
2004
L'Empire (1)
Max Gallo
Roman Histo
5½ h
Ecrivain, journaliste, Alexandre Kerner a la cinquantaine dans les années 30. La France célèbre alors la puissance de son empire colonial qu’il connaît bien.
Des bords du Congo au Sahara, de Saigon à Alger, il l’a parcouru, a éprouvé comme tant d’autres cet « envoûtement » que provoque la découverte de l’Afrique et de l’Asie. Depuis, il ne cesse de dénoncer dans ses écrits les brutalités de la « possession » coloniale. Il est loin d’imaginer que la partie la plus dense et la plus douloureuse de sa vie ne fait que commencer. Epris d’une jeune Algérienne, il adopte un enfant africain : Anta Zerbo. Par le biais d’une ancienne maîtresse, Elisabeth Stein, il côtoie le milieu anticolonialiste et fait la connaissance de Malraux, Césaire, Senghor, ces jeunes intellectuels qui veulent secouer la tutelle coloniale, mettre « la négraille debout ». Emporté par les événements et la guerre – il a rejoint de Gaulle – , il assiste aux premiers troubles qui secouent le Constantinois en 1945, puis au chaos de Diên Biên Phu en mai 1954, et, en novembre de la même année, au début de la guerre d’Algérie.
Kerner est tour à tour témoin et acteur, jusqu’à ces jours sombres de juillet 1962 où il va retrouver Yasmina Khedda. Le couple qu’il forme avec elle va se déchirer au fil de ces années qui bouleverseront inéluctablement le destin de tous les personnages de ce grand roman du « désamour », – lequel se termine aujourd’hui car, entre la France et les peuples qu’elle a colonisés, c’est l’impossible oubli. Les passions ont été trop fortes. Et Max Gallo ne cache rien de leur violence, mais aussi des élans et de l’espoir qui les portent.
Voici la première saga romanesque qui raconte l’envoûtement, la possession, la désaffection qui ont fait naître et mourir l’Empire français. Dans cette tourmente héroïque et cruelle, L’Empire retrace les vies écartelées, mais si souvent généreuses, de ceux qui s’aimaient en s’opposant..
Alger la Blanche de Salah Guemriche
2012
Salah Guemriche
Historique
7 h
Alger-la-Blanche. L’histoire de cette ville mythique méconnue des générations post-Indépendance revit avec brio sous la plume de Salah Guemriche dans un récit vivant et émouvant, truffé d’anecdotes et de personnages hauts en couleur. Fondée, selon la légende, après le passage d’Hercule et de ses compagnons, la ville d’Alger fut très tôt convoitée : Phéniciens, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Espagnols, Turcs et Français l’auront tour à tour aimée et malmenée, glorifiée et saignée à blanc. Faut-il croire que sa “candide blancheur” (Le Corbusier) viendrait de cette saignée, et non pas de son soleil ? “Le soleil tue les questions”, répondrait un personnage de Camus, dans Le Malentendu... Sous l’égide de Sidi Abd er-Rahman, son saint patron, la ville fut successivement la capitale des corsaires de Barberousse, celle de la France libre et la Mecque des mouvements révolutionnaires du XXe siècle. A travers une balade historique, littéraire et amoureuse, Salah Guemriche nous conte les très riches heures d’Alger, comme les plus sombres, portant nos pas dans les dédales de la cité, aux côtés des personnalités les plus marquantes. Et elles sont nombreuses : Ibn Ziri, Raïs Hamidou, Ouali Dada, Cervantès, les Goncourt, Karl Marx sans barbe (après le passage chez un barbier de la Casbah), Saint-Saëns (qui y composa Samson et Dalila), Tarzan et Pépé le Moko, Delacroix et Racim, El‛Anka et le cardinal Duval, Lili Boniche, Himoud et Zinet, Camus et Kateb, de Gaulle et Bigeard, Ali-la-Pointe et toutes les Djamila, pasionarias de l’Alger d’hier et d’aujourd’hui. Sans oublier ses clubs de foot, sa Casbah, sa basilique Notre-Dame-d’Afrique, ses mosquées et ses saints. Voici Alger dans tous ses états, Alger de tous les Etats.
La vie rêvée d'Ernesto G. de Jean-Michel Guenassia
2012
Jean-Michel Guenassia
Littérature
9½ h
Paris, Alger, Prague. Des années 30 aux années 80. Des guinguettes de Joinville à la peste d’Alger, de la guerre à l’effondrement communiste. La trajectoire de Joseph Kaplan, fils et petit-fils de médecins juifs praguois, héros malgré lui, fataliste et optimiste à sa manière. Ses amours, ses engagements et ses désillusions. Et la rencontre qui bouleversa sa vie, celle qu’il fit avec un révolutionnaire cubain qui passa quelques temps en 1966 dans son sanatorium des environs de Prague, un certain Ernesto G., guerrier magnifique et déchu.
Dans la lignée du Club des Incorrigibles optimistes, Jean-Michel Guenassia retrace avec talent le parcours insolite d’un héros malgré lui. On retrouve dans ce roman son art de la narration si particulier, où l’Histoire et l’intime se mêlent dans une fresque captivante et nostalgique.
 
 
Les terres promises de Jean-Michel Guenassia
2021
Jean-Michel Guenassia
Littérature
12 h
Paris, Alger, Tel Aviv, Saint-Petersbourg. De 1964 à 2007, les rêves des Incorrigibles Optimistes embrassent quatre décennies qui portent en elles toutes les promesses de la Terre et toutes les Terres promises. Michel Marini a tout juste dix-sept ans et son bac en poche. Il traîne au Cadran de la Bastille, où il joue au flipper en retardant le moment de s’inscrire à la fac. Ses projets ? Rejoindre Camille, partie vivre dans un kibboutz en Israël, découvrir le monde, armé de son Leica, et retrouver Cécile, la bien-aimée de son frère Franck. Communiste convaincu, Franck n’est jamais revenu d’Algérie après sa désertion, préférant consacrer sa vie à changer le monde. Dût-il troquer l’étoile rouge pour le manteau de moine... Pris dans le tourbillon de leurs amours et de leurs secrets, les derniers incorrigibles optimistes ont tous au coeur les grandes espérances de cette période pleine de tumulte. De la décolonisation à l’effondrement du bloc soviétique, des mirages de la société de consommation aux tentations mystiques, Jean-Michel Guenassia retrace, avec la puissance et la force qui ont fait le succès phénoménal du Club des incorrigibles optimistes, Prix Goncourt des lycéens, l’épopée intime d’une génération. La fresque vibrante et généreuse d’une époque, le récit magistral de nos illusions.
La Bête de Catherine Hermary-Vieille
2013
Catherine Hermary-Vieille
Littérature
2 h
Au XVIIIe siècle, dans le petit village de La Besseyre-Sainte-Marie, en Gévaudan, on a moins peur des loups, que l’on sait traquer depuis longtemps, que du Diable. Seul le père Chastel sait le tenir à distance avec ses potions et ses amulettes. On respecte, on craint cet homme qui détient tant de «secrets». Mais lorsque la région devient la proie d’un animal aussi sanguinaire qu’insaisissable, comme vomi par l’enfer, le sorcier reste impuissant. La perte de ses pouvoirs serait-elle liée au retour de son fils Antoine, cet étrange garçon solitaire et sauvage, échappé des geôles du dey d’Alger ?
À la frontière du mythe et de l’Histoire, Catherine Hermary-Vieille revisite la légende de la Bête du Gévaudan en explorant notre part secrète de violence et de bestialité. Un roman fascinant qui sonde les plus obscures pulsions humaines.
La fiancée du calife de Anne Herries
2013
Anne Herries
Romance
6 h
Istanbul, XVIe siècle
Capturée, lors d’un voyage en mer, par les pirates barbaresques, Harriett Sefton-Jones se retrouve quelques jours plus tard sur le marché d’Alger. Un marché aux esclaves, comprend-elle, terrifiée. Se peut-il vraiment qu’on veuille la vendre comme une marchandise ? Alors qu’elle est au fond du désespoir, un Anglais se présente afin de l’acheter. Harriett se croit sauvée. Cet homme a tout d’un gentilhomme, et il la libérera, nécessairement. D’autant qu’il semble la trouver à son goût. Hélas, Harriett découvre vite que les intentions de son compatriote sont loin d’être aussi chevaleresques qu’elle le pensait. Et que cet homme qui répond au nom de lord Hadley, et qu’elle a pris pour son sauveur, est en réalité l’homme de confiance du calife, à la recherche d’une femme pour son maître.
Le maître de la Mitidja de Roy Jules
1970
Les chevaux du soleil (4)
Roy Jules
Roman Histo
4 h
L’aube de ce siècle en Algérie. Le quatrième volume de la grande épopée romanesque de Jules Roy fait revivre, en quelques semaines du printemps 1901, une époque, un drame, un homme.
L’homme c’est Dematons, un instituteur qui a quitté l’Aube pour venir avec son fils et après deux divorces, enseigner en Algérie Il est un de ces magnifiques personnages de la IIIe République dans sa jeunesse : apôtre laïque, fervent de la Déclaration des droits de l’homme, prêt aux dévouements humanitaires. Il est aussi un homme dans la force de son âge, de son désir, de ses passions. Il va découvrir, apprendre à travers les violences de la terre algérienne quelques-unes des injustices de son temps.
Le drame, c’est le déchaînement des racismes sur une terre de bonheur. Les colons, même les plus modestes, continuent de mépriser et de craindre Arabes et Kabyles. Rares et suspects sont ceux qui osent rêver d’un commencement de fraternité. Et sur ce fond de méfiance, voilà que s’enflamme, en ces années à l’intérieur du camp des « infidèles », la haine antisémite. Drumont, député d’Alger, et Max Régis, élu maire, excitent la populace à ces « youpinades » qui sont la forme méditerranéenne du pogrom. Les pires injures couvrent les journaux et les murs. Les pires sottises nourrissent les conversations. Choisi, presque malgré lui, comme protecteur par un négociant juif qui vient de se réfugier et se suicider chez lui. Dematons est contraint de se poser loyalement le problème d’affronter bêtise et fureur. « Tous les hommes naissent libres, et égaux en droit » : le beau principe qu’inscrit la République au fronton de ses institutions, le « maître » de la Mitidja découvre combien il est difficile à imposer comme pédagogue, à vivre comme homme…
Enfin une époque : cette « belle époque » traversée de tant de forces et de scandales, de générosités et de colères, d’illusions et de sordides réalités. Jules Roy nous en offre un tableau surprenant, parce que nouveau, vu à travers la toute petite bourgeoisie d’Algérie, en cette période de l’histoire où elle commence déjà d’aggraver les malentendus et les dédains dont ses petits-enfants seront finalement les victimes.
 
 
Capitaine de pavillon de Alexander Kent
1999
Bolitho (11)
Alexander Kent
Aventure
9 h
Méditerranée, 1797. Richard Bolitho vient de franchir le cap de la quarantaine avec le grade de “capitaine de pavillon”. La guerre menée contre la France s’éternise et menace de mal tourner. A dire vrai, c’est même l’une des pires périodes qu’ait connues la Marine britannique : celle de la Grande Mutinerie. Il se murmure que la France du Directoire, qui ne manque pas de généraux ambitieux, a le projet d’accaparer les routes du Sud et de l’orient. Alliés imprévus des Français, les corsaires d’Alger se révèlent des adversaires avec lesquels il faut compter. Après des années de conflit, le découragement guette Bolitho et ses troupes. L’heure serait presque à la nostalgie... si les contraintes du blocus ne ramenaient les hommes à une dure réalité qui exclut rêveries et regrets.
A quoi rêvent les loups de Yasmina Khadra
2004
Yasmina Khadra
Littérature
4½ h
Alger, fin des années 1980. Parce que les islamistes qui recrutaient dans l’énorme réservoir de jeunes gens vulnérables ont su l’accueillir et lui donner le sentiment que sa vie pouvait avoir un sens ; parce que la confusion mentale dans laquelle il était plongé l’a conduit à s’opposer à ses parents, à sa famille, à ses amis et à perdre tous ses repères ; parce que la guerre civile qui a opposé les militaires algériens et les bandes armées islamistes fut d’une violence et d’une sauvagerie incroyables, l’abominable est devenu concevable et il l’a commis.
Qu'attendent les singes de Yasmina Khadra
2014
Yasmina Khadra
Thriller
5 h
« Merveilleusement maquillée, les cheveux constellés de paillettes, les mains rougies au henné avec des motifs berbères jusqu’aux poignets, on dirait que le drame l’a cueillie au beau milieu d’une noce.
Dans ce décor de rêve, tandis que le monde s’éveille à ses propres paradoxes, la Belle au bois dormant a rompu avec les contes.
Elle est là, et c’est tout.
Fascinante et effroyable à la fois.
Telle une offrande sacrificielle... »
Une jeune étudiante est découverte assassinée dans la forêt de Baïnem, près d’Alger. Une femme, Nora Bilal, est chargée de mener l’enquête, loin de se douter que sa droiture est un danger mortel dans un pays livré aux requins en eaux troubles.
Qu’attendent les singes est un voyage à travers l’Algérie d’aujourd’hui où le Mal et le Bien se sentent à l’étroit dans la diablerie naturelle des hommes.
L'Oracle della Luna de Frédéric Lenoir
2006
Frédéric Lenoir
Roman Histo
11 h
1533, Calabre. La vie de Giovanni Tratore est bouleversée par la rencontre avec Elena, une noble vénitienne dont le navire s’est échoué près de son village. Une fois les Vénitiens partis, Giovanni est hanté par le désir de retrouver la jeune femme. Mû par cette passion insensée, le paysan quitte sa région natale et remonte l’Italie jusqu’à Venise. La quête amoureuse devient alors chemin initiatique, ponctué de rencontres avec des personnages étranges et érudits, mais aussi thriller théologique dès lors que Giovanni se voit confier par un astrologue une lettre porteuse d’un message explosif destiné au pape…
Fresque historique dont l’intrigue se déroule au cœur d’un XVIe siècle hanté par les querelles religieuses et philosophiques, roman d’amour et d’aventures, méditation sur le thème du destin et du libre arbitre, L’Oracle della Luna est un récit captivant qui nous entraîne des palais aux prisons de Venise, des monastères du Mont Athos au bagne des corsaires d’Alger, de Jérusalem au ghetto de Chypre.
 
 
La ballade d'Ali Baba de Catherine Mavrikakis
2014
Catherine Mavrikakis
Littérature
2½ h
Dédiée “aux quarante voleurs”, La Ballade d’Ali Baba est un hommage ébouriffant au père disparu. De Key West, où il conduit ses filles dans sa Buick Wildcat turquoise afin de saluer la naissance de l’année 1969, à Kalamazoo, où il les dépose pour une semaine et où il ne viendra jamais les récupérer, en passant par Las Vegas où il prétend utiliser son aînée de dix ans, Erina, comme porte-bonheur près des tables de jeu, Vassili Papadopoulos donne le change et veut épater la galerie. De ce père fantasque et séducteur, qui très tôt usa la patience de sa femme, et qu’elle ne revit que sporadiquement après le divorce de ses parents, Erina, la narratrice du roman, n’a pas été dupe longtemps. Le premier saisissement passé, c’est à peine si la spécialiste de Shakespeare qu’elle est devenue s’étonne de le retrouver, vieillard frêle et vêtu d’un léger pardessus, dans les rues de Montréal balayées par une tempête de neige, alors qu’il est mort neuf mois plus tôt... Sans avoir rien perdu de son aplomb, il lui explique doctement, lui qui a quitté l’école à quatorze ans, que son apparition lui permettra de comprendre enfin la phrase de Hamlet - “le temps est hors de ses gonds” -, à laquelle elle a consacré deux chapitres de sa thèse. Erina pressent qu’il ne va pas s’arrêter là. Catherine Mavrikakis tutoie les fantômes et se joue de la chronologie dans cet éblouissant portrait d’un homme dont l’existence nous est donnée par éclats, comme à travers un kaléidoscope. À Rhodes qu’il quitta en 1939 avec sa famille, à Alger où, très jeune, il dut gagner sa vie, à New York où il vint en 1957 “faire l’Américain” : partout, il est terriblement présent, et terriblement attachant.
1994 de Adlène Meddi
2018
Adlène Meddi
Littérature étrangère
6 h
En 1994, alors que l’Algérie est déchirée par la guerre que se livrent l’armée et les islamistes, quatre lycéens de la banlieue d’Alger décident de former une organisation clandestine. Poussés à commettre un assassinat, ils échappent de justesse aux services spéciaux, la fameuse Sécurité militaire. Mais au terme de cette décennie noire, comment surmonter les traumatismes de leur génération ? Amin sera interné dans un hôpital psychiatrique tandis que Sidali, de retour d’exil, sera arrêté. Dix ans après les actions du groupuscule, leur cas intéresse encore un mystérieux général.
Roman d’apprentissage d’une jeunesse perdue, roman noir relatant le climat de paranoïa durant la guerre civile, cette fresque des années 1990 est portée par une écriture poétique et une révolte poignante.
Journal impoli de Christian Millau
2011
Christian Millau
Essai
16 h
C’est le Journal d’un jeune hussard de quatre fois vingt ans qui revit sa vie au galop. C’est le grand balayage, d’humeur et d’humour, d’irrévérence et de flamme, d’émotion et de colère d’un siècle tumultueux qui palpite sous la plume d’un écrivain libre de toutes entraves. Glanés de 2011 à 1928, des souvenirs, des rencontres, qui étonnent, passionnent, serrent le coeur ou font éclater de rire. Nimier et Aymé, Morand et Céline, Vialatte et Blondin, Mauriac et Léautaud, Cendrars et Desproges, Hemingway et Orson Welles. Hitler à son balcon, Churchill avec la Callas, l’abbé Pierre au Crazy Horse... Alger sous la mitraille, les grands procès de l’OAS, le goulag de la Mer Blanche, l’été 1940... Les travelos de Singapour, les coupeurs de têtes d’Amazonie... La grande Histoire et la petite filent au galop du siècle.
L'ordre libertaire, La vie d'Albert Camus de Michel Onfray
2012
Michel Onfray
Philosophie
12 h
Pour mettre fin à une légende fabriquée de toutes pièces par Sartre et les siens, celle d’un Camus “philosophe pour classes terminales”, d’un homme de gauche tiède, d’un penseur des petits Blancs pendant la guerre d’Algérie, Michel Onfray nous invite à la rencontre d’une œuvre et d’un destin exceptionnels. Né à Alger, Albert Camus a appris la philosophie en même temps qu’il découvrait un monde auquel il est resté fidèle toute sa vie, celui des pauvres, des humiliés, des victimes. Celui de son père, ouvrier agricole mort à la guerre, celui de sa mère, femme de ménage morte aux mots mais modèle de vertu méditerranéenne : droiture, courage, sens de l’honneur, modestie, dignité. La vie philosophique d’Albert Camus, qui fut hédoniste, libertaire, anarchiste, anticolonialiste et viscéralement hostile à tous les totalitarismes, illustre de bout en bout cette morale solaire.
 
 
Fort de l'Eau de Daniel Picouly
1997
Daniel Picouly
Littérature
6½ h
Les grandes soeurs poussent les premiers youyous de la rue Meissonnier. C’est ce soir-là que mon père a dit : - Dans deux ans, on ira en Algérie ! On en a rêvé comme des enfants. Un jour, le p’pa a tenu sa promesse. On débarque là-bas, pour un été, avec la m’am, les petites soeurs, le Serge et tous les autres dans le coeur. On y est, ce 4 août 1962, à Fort de l’Eau, un “paradis sur terre” près d’Alger. L’Histoire aussi : Ben Bella entre dans la capitale, Marilyn Monroe s’est suicidée... Mais l’Histoire, ce n’est pas notre histoire, surtout quand on a quatorze ans, qu’on découvre un pays, des odeurs, des sensations, son corps, celui des femmes, des drames et des rires. Alors, Fort de l’Eau devient un endroit magique d’où les bengalis, un jour, s’envolent à jamais.
Chronique d'Alger de Jules Roy
1967
Les chevaux du soleil (1)
Jules Roy
Roman Histo
5 h
Ce premier tome est consacré à la prise d’Alger en juin 1830 et décrit les préparatifs et le déroulement de la bataille, puis une description du désarroi de l’armée en campagne déstabilisée par la révolution de juillet 1830 et le renversement de Charles X.
Le tour de force est extraordinaire. Un vrai souffle épique emporte l’ensemble du texte; les scènes de bataille sont décrites avec une précision et un mouvement qui les font vivre d’une manière hallucinante. Le récit est vu au travers de plusieurs personnages (de simples soldats, des officiers, le chef de l’expédition, etc.) dont les pensées et les réactions sont restituées avec un luxe de détails et de vraisemblance. La langue, très classique, est belle, recherchée sans excès, truffée de termes techniques de marine et de guerre. On suit pas à pas le déroulement de la bataille et on voit se mettre en place les attitudes qui feront plus tard des comportements et, sans doute, les racines du drame algérien à venir.
 
 
Une femme au nom d'étoile de Jules Roy
1968
Les chevaux du soleil (2)
Jules Roy
Roman Histo
5 h
Elle s’appelle Marie Aldabram, presque comme l’étoile Aldébaran. Aldabram est son nom de jeune fille. Peut-être y a-t-il un rapport avec Abraham, via l’arabe Ibrahim ? C’est qu’elle est originaire de Monségur et les Arabes ont occupé le sud de la France. Elle est mariée à Antoine Bouychou. Un patronyme juif peut-être ? Il signifierait quelque chose ayant trait à Jésus. Bouychou a participé au débarquement de Sidi Ferruch en 1830. Il est revenu à Monségur où il a eu l’opportunité, avec la mort de sa première femme, d’épouser sa maitresse, Marie Aldabram.
Le couple est parti en Algérie et s’est installé à Boufarik dans la Mitidja. Ce sont de petits colons comme on en rencontre dans le secteur. Il y a en particulier les Paris qui sont venus de Franche-Comté et qui exploitent une ferme à Sidi Moussa. C’est la vie quotidienne qui nous est contée à cette époque et dans cet univers.
Un monde dans lequel la religion joue un rôle variable selon les familles. Les militaires et les gendarmes y tiennent une place importante. Bouychou reçoit la visite du général de brigade de Roailles dont il avait été l’ordonnance au temps de la conquête. Griès, lieutenant chez les zouaves, profitera des circonstances pour séduire Marguerite, une des filles de Bouychou. Il régularisera la situation.
On vit le passage de Napoléon III à Alger ainsi que la fête donnée par le général de Roailles à l’occasion de son départ de l’Algérie et de l’armée qu’il quitte. Oui, il a refusé la mission que lui avait demandée le gouverneur Pélissier et qui consistait à mater une rébellion à Touggourt. Une opération qui s’accompagnait de razzias destructrices.
Les colons connaissent des fléaux qui s’abattent sur l’Algérie : invasion de sauterelles, tremblement de terre, sécheresse… C’est difficile pour eux, ça l’est bien plus pour les Arabes ou les Kabyles qui connaissent une famine terrible qui en fait mourir un grand nombre.
Le roman s’achève avec l’embarquement de l’armée d’Afrique qui va participer à la guerre contre la Prusse, une guerre qui se soldera par sa débâcle. Mais c’est déjà un autre épisode de la saga.
 
 
Katiba de Jean-Christophe Rufin
2010
Jean-Christophe Rufin
Policier
6½ h
Quatre touristes occidentaux sont assassinés clans le Sahara. L’attaque est signée al-Qaida au Maghreb islamique, une organisation terroriste implantée dans les anciennes zones d’influence française d’Afrique de l’Ouest. Tout laisse à penser qu’elle veut aller beaucoup plus loin et rêve de frapper la France au coeur. L’événement est présenté par les médias comme un fait divers tragique mais il met en alerte les services de renseignements, de Washington aux Emirats, d’Alger à Paris.
Au centre de leurs jeux complexes, Jasmine. Jeune fonctionnaire du Quai d’Orsay apparemment sans histoire, elle émerge peu à peu comme la pièce maîtresse d’une opération d’envergure inédite. Quels liens cette Française à l’élégance stricte entretient-elle avec le monde musulman ? Quelle secrète influence pèse sur elle depuis la disparition de son mari, consul de France en Mauritanie ? C’est en démêlant les fils les plus intimes de sa vie que la vérité se fera jour et que le suspense, haletant, trouvera son dénouement. Complice, victime ou agent double, Jasmine incarne le mélange de répulsion et de fascination que le fondamentalisme religieux exerce inconsciemment sur chacun de nous.
Le Faucon des mers de Rafael Sabatini
2011
Rafael Sabatini
Littérature
7 h
L’action se déroule en Angleterre à la fin du XVIe siècle, après la déroute de l’Invincible Armada espagnole. Deux frères se haïssent. L’un finit par trahir l’autre l’accusant d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Ce dernier est livré aux Espagnols qui en font un galérien. C’est pourtant sa chance car il finira par échouer à Alger où il fera la conquête du coeur du Pacha qui le nommera amiral. Histoires d’amour, intrigues, vengeance, piraterie… le destin des deux frères les amènera un jour à se recroiser…
Poste restante : Alger - Lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes de Boualem Sansal
2006
Boualem Sansal
Essai
1 h
En France, où vivent beaucoup de nos compatriotes, les uns physiquement, les autres par le truchement de la parabole, rien ne va et tout le monde le crie à longueur de journée, à la face du monde, à commencer par la télé. Dieu, quelle misère ! Les banlieues retournées, les bagnoles incendiées, le chômage endémique, le racisme comme au bon vieux temps, le froid sibérien, les sans-abri, l’ETA, le FLNC, les islamistes, les inondations, l’article 4 et ses dégâts collatéraux, les réseaux pédophiles, le gouffre de la sécurité sociale, la dette publique, les délocalisations, les grèves à répétition, le tsunami des clandestins... Mon Dieu, mais dans quel pays vivent-ils, ces pauvres Français? Un pays en guerre civile, une dictature obscure, une République bananière ou préislamique ?
À leur place, j’émigrerais en Algérie, il y fait chaud, on rase gratis et on a des lunettes pour non-voyants.
 
 
Rue Darwin de Boualem Sansal
2011
Boualem Sansal
Littérature
4½ h
« Je l’ai entendu comme un appel de l’au-delà : “Va, retourne à la rue Darwin.” J’en ai eu la chair de poule. Jamais, au grand jamais, je n’avais envisagé une seule seconde de retourner un jour dans cette pauvre ruelle où s’était déroulée mon enfance.» Après la mort de sa mère, Yazid, le narrateur, décide de retourner rue Darwin dans le quartier Belcourt, à Alger. «Le temps de déterrer les morts et de les regarder en face» est venu. Une figure domine cette histoire : celle de Lalla Sadia, dite Djéda, toute-puissante grand-mère installée dans son fief villageois, dont la fortune immense s’est bâtie à partir du florissant bordel jouxtant la maison familiale. C’est là que Yazid a été élevé, avant de partir pour Alger. L’histoire de cette famille hors norme traverse la grande histoire tourmentée de l’Algérie, des années cinquante à aujourd’hui. Encore une fois, Boualem Sansal nous emporte dans un récit truculent et rageur dont les héros sont les Algériens, déchirés entre leur patrie et une France avec qui les comptes n’ont toujours pas été soldés. Il parvient à introduire tendresse et humour jusque dans la description de la corruption, du grouillement de la misère, de la tristesse qui s’étend…
Rue Darwin est le récit d’une douleur identitaire, génératrice du chaos politique et social dont l’Algérie peine à sortir.
L'inconfort des ordures de Dominique Sigaud
2007
Commissaire Régine Partouche (1)
Dominique Sigaud
Policier
2 h
Un matin à Paris, des éboueurs découvrent dans une benne à ordures le corps intact et nu de Justine Blanche, escort girl. Les cadavres, le commissaire Partouche, vingt ans de métier et d’états d’âme, en a l’habitude, mais lorsqu’elle découvre sur son bureau les clichés de la victime, une évidence s’impose : après, j’arrête. Pourquoi ? Parce que le visage sur ces clichés, ce visage-là, renvoie Régine Partouche à ses failles et à son histoire personnelle : Alger 1961 et son lot de bombes, les morts, le départ précipité. Justine est le cadavre de trop, celui qu’elle ne peut plus tenir à distance, et qui mine son intimité. Qui a tué Justine ? Pourquoi son appartement est-il si maladivement propre ? Dans quelle sphère politique la jeune femme s’est-elle perdue ? Utilisée par qui ? A quelles fins ? Ces hommes qu’elle a baisés, corrompus par le sommet de l’Etat, sont-ils encore capables de dire la vérité ? Un roman noir, comme un écho à nos propres incertitudes, dans lequel le lecteur s’associe au questionnement de la commissaire confrontée à ses zones d’ombre et qui toujours eut en elle cette interrogation : pourquoi un corps vivant devient-il un cadavre ?
 
 
La meilleure façon de s'aimer de Akli Tadjer
2012
Akli Tadjer
Littérature
3½ h
J’ai eu le tournis et des palpitations de cœur parce que La petite fille en robe jaune m’est apparue. Elle jouait à la marelle sur le parvis de la Grande Poste d’Alger. J’ai crié son nom, elle s’est retournée, m’a fait coucou de la main, puis elle a sauté à cloche-pied une, deux, trois cases avant de disparaître dans celle du paradis.
Murée dans son silence, Fatima revisite son passé, ses secrets, ses histoires d’amour bâclées, faites de violence et de trahisons. Et, tout au bout de sa mémoire, tel un soleil ressuscité, surgit un petit enfant. Auprès d’elle, à Paris, son fils Saïd n’a toujours pas compris pourquoi sa mère n’a jamais su lui dire qu’elle l’aime.
La meilleure façon de s’aimer est l’œuvre la plus personnelle d’Akli Tadjer, unique dans sa façon de marier humour et tendresse. Il est également l’auteur du Porteur de cartable et de Il était une fois… peut-être pas, tous deux adaptés à la télévision.
Les Français d'Algérie de 1830 à aujourd'hui de Jeannine Verdès-Leroux
2001
Jeannine Verdès-Leroux
Historique
11 h
« Quelle chance d’être né au monde sur les collines de Tipasa. Et non à Saint-Étienne ou à Roubaix. Connaître ma chance et la recevoir avec gratitude », écrivait Camus en janvier 1955. Être né, vivre sur une terre splendide, l’Algérie, était ressenti par presque tous les Français comme une “chance”. Un jour, cette condition fut perçue par les “métropolitains” comme une “faute” appelant condamnation.
Ce livre explore cette tragédie. Qui étaient les Français d’Algérie? Ils sont issus d’une histoire courte - cent trente-deux ans -, houleuse, faisant alterner des pages heureuses et douloureuses, tissées de contradictions sans issue. On les fait entendre ici grâce à des entretiens menés auprès de cent soixante-dix Français d’Algérie, aux conditions et aux métiers variés, de tous les âges, de toutes les origines, vivant dans les lieux les plus différents. Quel point commun y a-t-il entre vivre à Alger et vivre à Trézel ? Bref, une société bigarrée, complexe, singulière.
Pour comprendre les Français d’Algérie, on a remonté le temps, jusqu’à la longue et meurtrière guerre de conquête. On voit qu’ils sont les fils de l’idéologie triomphante de la IIIe République qu’elle forgea à sa naissance et imposa dans la première moitié de XXe siècle. L’intégration remarquable de cette communauté, les résultats éclatants de quelques-uns ne peuvent empêcher que s’expriment encore de l’amertume chez beaucoup de ces exilés et le regret ardent d’un pays qui n’existe plus.
Albert Camus, fils d'Alger de Alain Vircondelet
2010
Alain Vircondelet
Bio
8 h
Pour la première fois, une biographie s’attache à éclairer le génie d’Albert Camus par le génie de sa terre natale, l’Algérie, et celui de sa ville tant aimée, Alger, sans lesquelles, disait-il, il ne pouvait pas vivre...
L’Algérie est l’espace tout entier de son imaginaire et de son engagement. Avec le temps, le conflit et l’exil, elle est même devenue une sorte d’Eden illuminant cette part intime qu’il appelait “obscure” et dont il regrettait, un an avant sa mort, qu’elle ne fût pas davantage perçue. Il fallait un autre fils d’Alger pour comprendre cette dimension sensible de l’écrivain. Alain Vircondelet a grandi dans un quartier populaire, il a fréquenté les mêmes écoles, les mêmes plages, les mêmes lieux qu’Albert Camus. Grâce à son ample connaissance de l’oeuvre, il raconte la douleur de l’exil et la nostalgie d’un pays devenu mythique, lieu de refuge et de consolation...
Rêves de gloire de Roland C. Wagner
2011
Imaginaire (Roman Français) 2012
Roland C. Wagner
SF
14 h
Le 17 octobre 1960 à 11 h 45 du matin, la DS présidentielle fut prise sous le feu d’une mitrailleuse lourde dissimulée dans un camion à la Croix de Berny. Le Général décéda quelques instants plus tard sur ces dernières paroles : « On aurait dû passer par le Petit-Clamart. Quelle chienlit...». De Gaulle mort, pas de putsch des généraux, pas d’OAS, pas d’accords d’Evian, pas de référendum, et Alger reste française. De nos jours, à Alger, l’obsession d’un collectionneur de disques pour une pièce rare des années soixante le conduit à soulever un coin du voile qui occulte les mystères de cette guerre et de ses prolongements... Un roman polyphonique et jubilatoire sur lequel souffle le vent de l’histoire.
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