Dans la France profonde des années 60, du côté d’Orléans, le regretté A.D.G nous entraîne dans le milieu de la brocante, de la chiffe, de la poiscaille et des gagneuses. Jeannot-le-Nave, Pierrot-la-Mistouille et Martial le poissonnier, trois demi-sels, plus caves qu’arcans de haut niveau, décident de se lancer dans le braquage de banque. L’ennui c’est qu’ils n’ont pas d’argent pour s’acheter des armes. Ils doivent donc commencer par cambrioler un brocanteur. Mais très vite la belle mécanique qu’ils croient avoir mise au point se détraque, les arsouilles se révèlent n’être que des incapables et toute l’affaire tourne au vinaigre. Un roman policier comme on n’en fait plus de nos jours. Une langue inimitable faite d’argot, de verlan, de trouvailles langagières, dans la lignée de celle d’Audiard, de San-Antonio ou d’Alphonse Boudard. Des personnages hauts en couleurs, laids, bêtes, sales et méchants pour la plupart. Beaucoup de verve, d’humour et de rythme avec en prime le plaisir d’une plongée dans la France d’avant, sous le règne de Pompon et dans un « milieu » qui n’existe plus. On imagine quel film désopilant Lautner aurait pu réaliser avec un tel bouquin !