Elevée en pleine liberté, dans l’amour des animaux et de la nature, au sein d’une nombreuse et joyeuse fratrie, la rayonnante Elisabeth, duchesse en Bavière, croit, à 16 ans, tomber amoureuse du jeune empereur d’Autriche, François-Joseph, et accepte de l’épouser. Si les premières semaines de cette union sont heureuses, très vite Sissi, éduquée dans le culte de la poésie, étouffe à Vienne : la tutelle de son autoritaire belle-mère, qui est aussi sa tante et lui retire l’éducation de ses enfants, l’indisponibilité de son époux, accaparé par ses devoirs de souverain, l’implacable étau de l’étiquette impériale l’empêchent de vivre à son rythme. Elle dépérit et sa santé est atteinte. Commence alors, pour oublier, une fuite éperdue, faite d’incessants voyages, de galops effrénés dans la brume du petit matin, du culte de sa beauté à laquelle elle consacre, chaque jour, de longues heures. Fasciné par cette femme qu’il est incapable de comprendre, son époux ne lui refuse aucun caprice, aussi dispendieux soit-il, et se résigne à la solitude. Bientôt les malheurs s’abattent sur elle et ne s’arrêtent plus : la mort de sa petite fille Sophie, le suicide de son fils Rodolphe, la disparition tragique de sa sœur dans un incendie, l’assassinat de son beau-frère, l’empereur Maximilien. Alors que, tel un oiseau affolé, elle ne cesse de courir à travers l’Europe sans le moindre but, elle est assassinée à Genève le 10 septembre 1898. Bertrand Meyer-Stabley relate le destin unique de cette impératrice inoubliable, avide de liberté, qui subjugua tant son époque et qui, malgré l’amour, la gloire et la beauté qu’elle reçut à sa naissance, ne conquit jamais le bonheur.