« J’avais été laissé pour mort par l’assassin, que j’avais poussé au crime en le persuadant qu’étant seul avec moi, il ne risquait rien à me faire disparaître. J’avais cependant adressé au juge Chabrand une lettre qui lui racontait ma mort et tous les détails de l’enquête l’ayant précédée. Il arriva avec ma lettre le soir même dans l’estafette des gendarmes. Grâce à leurs torches électriques, ils trouvèrent un cadavre entier, celui de l’assassin qui n’avait pu se résoudre à me donner le coup de grâce car il m’aimait bien dans le fond.
Le transport de justice dénicha aussi un demi-cadavre: moi, gisant sur le ventre, le nez sous une touffe de thym, baignant dans une mare de sang.
Chabrand m’avoua plus tard que, dans le fourgon qui fonçait vers l’hôpital toutes trompes dehors, il avait failli me secouer par l’épaule, afin de me signaler le clair superbe qu’il faisait là-dehors, grâce au croissant de Diane et à la conjonction Vénus/Lune qui venait d’apparaître sur le filigrane du ciel. »
Ainsi le commissaire Laviolette n’est pas mort ! Au contraire, il est chargé d’une nouvelle enquête: un homme vient de s’éteindre à l’hôpital de Gap, et les neveux spoliés portent plainte pour captation d’héritage. Le décès est naturel. Deux détails pourtant: la veuve a célébré ses noces avec le mourant quatre jours auparavant en évinçant la maîtresse en titre, et on a trouvé sur les mains de la victime d’abondantes traces de talc...