« C’est cette bonne femme, la comtesse, papa ? » La comtesse Maria Filippina Tegiano della Unva, imbibée de grappa, jure comme un charretier. Rien d’étonnant à cela : c’est la concierge du palais Bignore. Sous le choc, Tarchinini, le commissaire grassouillet à la moustache en crocs, se laisse conduire avec son fils à la chambre qu’on leur a réservé. Ils décamperont demain. En attendant, autant faire connaissance avec les locataires du palais. Il y a Sophia, la dame qui se promène toute nue ; Adda, la douce masseuse ; le Dr Viarnetto ; Mario, le fonctionnaire bovin et sa femme insipide ; les Della Chiesa ; Tosca, la sorcière ; Me Bondena, sa femme infirme et sa secrétaire pleine de santé. Et puis le cadavre… Celui d’Antonio, garçon boucher et petit ami de la comtesse. Romeo Tarchinini connait déjà le mobile du crime : l’amour, bien sûr ! Pour un véronais, quoi de plus naturel ? Ah ! ces florentines…