A l’arrêt d’autobus, Juliette piaffe d’impatience, surexcitée. Elle tient un expresso dans sa mitaine gauche et dans la droite, un cellulaire mauve serti de petites perles grises, qui fait entendre un succès des Sweet Cherries chaque fois que ça sonne. Dès qu’elle aperçoit Simone tourner le coin de la rue, elle se précipite dans sa direction :
- Les gens vont me reconnaître dans la rue. Fini la vie de nobody, tu te rends compte ? Faut que je profite pleinement de mes derniers moments d’anonymat parce qu’ensuite ça va être fou.
- Wow! J’espère juste que ta tête passera encore par le cadre de porte.
Simone est sincèrement heureuse pour sa meilleure amie, car elle sait à quel point une telle expérience lui tient à cour. Mais elle trouve insupportable la pop guimauve sauce R’n’B des Sweet Cherries - version canadienne des Pussycat Dolls - et leur attitude faussement frondeuse de croqueuses d’hommes.