Bressan et son épouse débarquent en Indochine au début du siècle.
Ils vont vivre pendant quarante années dans ce pays où rien ne leur rappelle la France. Bressan aura des enfants de sa femme, puis à la mode orientale d’une seconde femme eurasienne, et d’une troisième, annamite celle-ci. Et tout ce monde vivra au cœur de Saigon, dans la vaste propriété que le père aura acquise à ses débuts, Blancs, Eurasiens et Vietnamiens mêlés. Autour d’eux, la colonie change.
D’un village de paillotes est née une ville de deux millions d’habitants avec ses drames sanglants ou sournois, ceux venus de la guerre, du désir d’indépendance et du passage d’une époque à une autre. Et le clan Bressan est toujours là, race non pas de colonisateurs - ils ne l’ont jamais été - mais “d’Asiates”, race à part qui a peu à peu glissé vers l’Asie, son perpétuel ensoleillement, ses bonheurs parfois sordides, sa cruauté, ses éternels compromis et sa beauté, ses séductions toujours un peu énigmatiques.