Il venait du sud, presque un homme, prêtre du Dieu Soleil et jeune guerrier dont de vrais combats n’avaient pas encore prouvé la valeur. Dans sa main, il y avait incrusté un morceau d’or qui le brûlait, lui rappelant sans cesse qu’il était le fils du dieu. Il était aussi le petit-fils du roi d’Han-Ianon, né de sa fille chérie, jadis enfuie pour se consacrer au Soleil et lui donner un enfant. On l’espérait depuis des décennies et l’on fêta son retour, mais tous ne se mêlèrent pas à la fête. Un autre espérait hériter du trône, lui aussi descendant du roi mais conçu hors des liens du mariage. Sa mère était une princesse étrangère, jadis otage de guerre, devenue favorite à la mort de la reine. Dans les profondeurs de la nuit elle se transformait en grande prêtresse d’un culte maudit. Lui était le plus puissant guerrier du royaume, le chef des armées, il attendait son heure pour porter la couronne. Pour rien au monde il n’y renoncerait. Et au combat des hommes allait se mêler celui des dieux, d’un côté la lumière, de l’autre l’ombre, soleil contre obscurité, magie du jour contre magie de la nuit.