Ed et Am Hunter sont des détectives à la Fredric Brown. On est loin des “hard-boiled”, les durs à cuire des romans très noirs américains. Si ce sont des célibataires endurcis. Ed, le neveu, ne manque jamais de tomber dans tous les pièges de l’amour. Et s’ils sont détectives privés. c’est une sorte de continuation de la vie de bohème qu’a menée l’oncle Am dans un cirque.
Pour Brown, la mise en scène de ces deux personnages est avant tout une vision poétique, humoristique et parodique parfois, du roman policier. Le titre lui-même, qui n’a vraiment aucun rapport avec l’enquête, est déjà un clin d’œil. Il fonctionne à double sens. Dentelles ou secrets policiers ?
Fredric Brown évolue avec aisance dans le polar, car il sait aussi inventer des intrigues. Quand Ed surprend un petit garçon dans sa chambre qui cherche un pistolet, on entre de plain-pied dans le mystère de l’insolite. Surtout quand le petit garçon craque et avoue vouloir protéger son père. Mais il est difficile de tracer une frontière entre la réalité et l’imaginaire, et, quand un enfant de 8 ans persiste à considérer son père menacé par un complot bien mystérieux, on l’envoie voir un psychiatre. Et pourtant Ed et Am Hunter décident de s’occuper de l’affaire, parce qu’affaire il y a.
On ne le dira jamais assez, si vous aimez le roman policier, la tendresse, l’humour, l’ambiguïté, lisez Fredric Brown