Il en faut peu pour détruire une vie. Un mensonge, une maladie, un accident…
En une nuit, un incendie a tout enlevé à June : sa fille Lolly, qui allait se marier le lendemain ; Will, son futur gendre ; Luke, son petit ami, et Adam, son ex-mari. Unique survivante et réduite à l’errance, elle traverse le pays en voiture, abandonnant la petite ville du Connecticut où a eu lieu la catastrophe, à la recherche de ce qui la lie encore à Lolly, avec qui ses relations étaient difficiles.
La voix des habitants, touchés eux aussi par le drame, émerge peu à peu.
Il y a Lydia, la mère de Luke, mise au ban de la société en raison d’un scandale passé, il y a Silas, un adolescent qui aime tirer sur son bang de temps en temps, et ce d’autant plus qu’il est le détenteur d’un secret qu’il aimerait oublier. Il y a aussi les commères de la ville, qui voient en Luke un coupable idéal, car ce jeune Noir, de vingt ans le cadet de June, a déjà été incriminé pour une affaire de drogue. Autant de voix, de délicates interférences, qui témoignent de cette tragédie et en explicitent peu à peu les causes.
Bill Clegg dresse une galerie de portraits subtile et émouvante, dans un roman à la narration complexe qui est avant tout une ode à la famille – celle que l’on a, celle que l’on crée – si imparfaite et fracturée soit-elle. La réflexion qui sous-tend Et toi, tu as eu une famille? est poignante – comment supporter l’insupportable, comment se remettre d’une telle épreuve? – et se voit transcendée par l’espoir, la bonté et le pardon.
Bill Clegg est agent littéraire. Il est aussi l’auteur d’une autobiographie : “Portrait d’un fumeur de carck en jeune homme et de 90
jours : récit d’une guérison.” Il écrit pour le New York Times, Lapham’s Quarterly, New York Magazine, le Guardian et Harper’s Bazaar.