« Une musique mélo, fade et fausse, s’égrenait mollement, une voix rachitique chantait El día que me quieras comme s’il s’était agi d’une chanson insignifiante sans nom et sans histoire. J’enlevai le casque et Charly me demanda :
- Vous comprenez maintenant pourquoi je dois le tuer ? Vous me comprenez, Octavio ?
Je hochai la tête. Je ne comprenais toujours pas ce qui le poussait, le soupçon d’une possible folie traversa à cloche-pied la cour de mon esprit avant que je ne l’en chasse.
Mais au fond, j’étais d’accord avec lui.
Moi aussi, j’avais envie d’assassiner Julio Iglesias. » Lorsque sa tyrannique épouse succombe brusquement dans un hôtel marocain, Octavio éprouve un mélange de panique et de soulagement. C’est le moment que choisit Soldati, chanteur de tango amateur, vendeur de glaces dans le désert et escroc à ses heures, pour débouler dans sa vie. Et la petite existence morne du timide Octavio devient une épopée délirante où l’on rencontrera des truands boliviens, des hippies échoués loin de Katmandou, un prix Nobel de littérature qui n’a jamais écrit une ligne, un chat acariâtre, une équipe de cinéma perdue dans le désert, des footballeurs en état de grâce, un nuage agaçant et... Carlos Gardel.