À Vienne, dans les années 20, un homme se réfugie dans un café pour échapper à une averse. Pris d’une impression de déjà-vu, il réalise que bien des années auparavant, alors qu’il effectuait des recherches sur le mesmérisme, il avait fait ici même la connaissance d’un vieux bouquiniste juif russe, Jacob Mendel, qui passait sa vie plongé dans les livres et les catalogues bibliographiques. Véritable encyclopédie vivante, le vieil homme connaissait par coeur le titre, l’auteur, les différentes éditions et les prix de tous les livres publiés. Cherchant à savoir ce qu’était devenu Mendel, il apprend que la police l’a arrêté pendant la guerre en raison de ses origines et qu’il a été enfermé pendant deux ans dans un camp de concentration. À son retour, il avait perdu sa prodigieuse mémoire et était revenu mourir dans ce café où il avait passé trente-cinq ans à cataloguer des livres.
Pour l’auteur, « les livres sont faits pour unir les hommes par-delà la mort et nous défendre contre l’ennemi le plus implacable de toute vie, l’oubli ». Le texte est suivi d’une brève biographie de Stefan Zweig.