« Personnellement, si je regarde ma vie jusqu’à ce jour, je me dis que je n’ai pas trop paressé. C’est l’appréciation que je donnerais de ce demi-siècle d’écriture, qui ne se prolongera sans doute pas beaucoup plus… »
Dans ces entretiens avec la journaliste et critique littéraire du quotidien Yomiuri, Ôe Kenzaburô évoque la découverte dans l’enfance du pouvoir des mots, les grandes figures, Eliot, Blake, Rabelais, Dante, Edward Said… qui ont depuis toujours accompagné son écriture et sa pensée, sa vie quotidienne avec son fils Hikari à Tokyo, le père lisant et écrivant, le fils écoutant et composant de la musique, les forces profondes à l’oeuvre dans ses romans et son engagement contre la violence nucléaire, lui l’enfant de la forêt qui a voulu conserver cette vacillation, cet écart au réel où il peut respirer et créer.
Une analyse sincère, lucide, sur cinquante ans d’une vie intellectuelle, qui nous restitue l’esprit d’un homme, d’une oeuvre, d’un temps, avec la richesse critique et l’émotion de la vie.