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Liste des livres

Lagos Lady de Leye Adenle
2016
Leye Adenle
Policier
6 h
Mauvaise idée de sortir seul quand on est blanc et qu’on ne connaît rien ni personne à Lagos ; Guy Collins l’apprend à ses dépens, juste devant le Ronnie’s, où il découvre avec la foule effarée le corps d’une prostituée aux seins coupés. En bon journaliste, il aime les scoops, mais celui-là risque bien de lui coûter cher : la police l’embarque et le boucle dans une cellule surpeuplée, en attendant de statuer sur son sort. Le sort, c’est Amaka, une splendide Nigériane, ange gardien des filles de la rue, qui, le prenant pour un reporter de la bbc, lui sauve la mise, à condition qu’il enquête sur cette vague d’assassinats. Entraîné dans une sombre histoire de juju, la sorcellerie du cru, notre journaliste à la manque se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère, tandis qu’Amaka mène la danse en épatante femme d’action au milieu des notables pervers. Hôtels chics, bars de seconde zone, jungle, bordels, embouteillages et planques en tout genre, Lagos bouillonne nuit et jour dans la frénésie highlife ; les riches font tinter des coupes de champagne sur Victoria Island pendant que les pauvres s’entre-tuent à l’arme lourde dans les bas quartiers. Un polar survolté et drôle qui plonge au cœur de la ville africaine à la vitesse d’un tir de kalachnikov. Le Nigéria n’a jamais été aussi près de Tarantino.
Leye Adenle est né au Nigéria en 1975. Il est considéré par sa famille comme la réincarnation du roi des Oshogbos. Il vit désormais à Londres où il travaille comme chef de projet et, à l’occasion, acteur. Lagos lady est son premier roman.
Théorie générale de l'oubli de José Eduardo Agualusa
2014
José Eduardo Agualusa
Littérature étrangère
2½ h
Luanda, 1975. À la veille de l’Indépendance, Ludovica, agoraphobe et terrorisée par l’évolution des événements, se retranche dans son appartement en construisant un mur qui en dissimule la porte et la met à l’abri du reste du monde. Ayant transformé sa terrasse en potager elle va vivre là presque trente ans, coupée de tout, avec son chien Fantôme et un cadavre.
Ludo a vraiment existé et mené la vie que raconte le roman. En entrelaçant cette histoire avec les aventures tumultueuses des autres personnages, voisins ou entraperçus dans la rue, tous plus ou moins impliqués dans le marasme de la guerre civile, José Eduardo Agualusa souligne avec une ironie subtile les extraordinaires coïncidences de la vie et crée un roman brillant et enchanteur.
A l'est de la vie de Brian Aldiss
1999
Brian Aldiss
SF
10 h
Roy Burnell, fonctionnaire britannique chargé de répertorier les monuments anciens mis à mal par des guerres, commence par se faire voler sa mémoire.
Dans le Caucase. Une région du monde où les relations entre les peuples sont aussi accidentées que le relief.
Dix années de sa vie aux mains de trafiquants.
Et Burnell s’enfonce à la recherche de ses souvenirs perdus dans la tourmente de guerres aussi absurdes qu’éternelles entre des peuples qui ont trop de mémoire.
Retrouver ses souvenirs à travers des pays qui ont apparemment perdu la raison n’est pas de tout repos.
Dans cette anticipation d’un futur imminent, l’auteur de la trilogie d’Helliconia mêle une inquiétante prospective à un thriller terrifiant. Une sorte de space opera sur Terre. Et qui vous aidera à comprendre ce qui se passe aujourd’hui à la lisière du Moyen-Orient et de l’Asie.
Un des romans les plus impressionnants de ces dix dernières années.
Mars blanche de Brian Aldiss
1999
Brian Aldiss
SF
7½ h
Monument de la science-fiction britannique – il est à la fois l’un des plus brillants théoriciens et l’un des plus fabuleux écrivains – Brian Aldiss a relevé le défi : écrire un roman martien qui ne doive rien aux réussites précédentes de la SF américaine.
Mars blanche oppose ainsi une réflexion utopique à la volonté démiurgique de la terraformation. On ne sera pas surpris de constater que les personnages d’Aldiss parlent beaucoup : contrairement à la plupart des récits martiens précédents, ce roman est prétexte à une vision critique de la Terre d’aujourd’hui. Si l’on cherche une véritable mise en scène de la conquête extraterrestre, on risque d’être déçu.
SuperToys de Brian Aldiss
2001
Brian Aldiss
SF
4½ h
— Toi et moi, nous sommes réels, n’est-ce pas Teddy ?
Les yeux de l’ours en peluche regardèrent le garçon sans ciller :
— Toi et moi, nous sommes réels, David.
Il était spécialisé en réconfort.
Ceci est l’histoire d’un petit garçon qui n’arrive pas à plaire à sa maman, un petit garçon qui n’est pas du tout un petit garçon, un petit garçon dont l’intelligence est artificielle.
En trois nouvelles fulgurantes d’une densité incroyable, B. Aldiss met en scène ces superjouets, les Supertoys, ainsi que les limites de l’intelligence artificielle, et s’interroge sur ce que peut être l’humanité et le rapport au réel.
Kubrick et Spielberg en ont fait la trame du film A.I. (Intelligence Artificielle).
Les autres nouvelles qui composent ce volume sont d’autres histoires de notre avenir sur la capacité de l’homme à contrôler les progrès irrésistibles de la technologie sans perdre son humanité.
Après l'orage de Selva Almada
2014
Selva Almada
Littérature étrangère
2 h
Un garage au milieu de nulle part, dans le nord de l’Argentine. La chaleur est étouffante, les carcasses de voiture rôtissent au soleil, les chiens tournent en rond. Le révérend Pearson et sa fille Leni, seize ans, sont tombés en panne ; ils sont bloqués là, le temps que la voiture soit réparée. El Gringo Brauer s’échine sur le moteur tandis que son jeune protégé Tapioca le ravitaille en bières fraîches et maté.
Dans ce huis-clos en plein air, le temps est suspendu, entre deux, l’instant est crucial : les personnages se rencontrent, se toisent, s’affrontent. C’est peut-être toute leur vie qui se joue là, sur cette route poussiéreuse, dans ce paysage hostile et désolé, alors que l’orage approche.
Selva Almada signe ici un premier roman époustouflant de maîtrise, dans une prose sobre, cinématographique, éminemment poétique.
Les Jeunes mortes de Selva Almada
2015
Selva Almada
Littérature
2½ h
Années 80, dans la province argentine : trois crimes, trois affaires jamais élucidées qui prennent la poussière dans les archives de l’histoire judiciaire. Des “faits divers”, comme on dit cruellement, qui n’ont jamais fait la une des journaux nationaux. Les victimes sont des jeunes filles pauvres, encore à l’école, petites bonnes ou prostituées : Andrea, 19 ans, retrouvée poignardée dans son lit par une nuit d’orage ; María Luisa, 15 ans, dont le corps est découvert sur un terrain vague ; Sarita, 20 ans, disparue du jour au lendemain. Troublée par ces histoires, Selva Almada se lance trente ans plus tard dans une étrange enquête, chaotique, infructueuse ; elle visite les petites villes de province plongées dans la torpeur de l’après-midi, rencontre les parents et amis des victimes, consulte une voyante… Loin de la chronique judiciaire, avec un immense talent littéraire, elle reconstitue trois histoires exemplaires, moins pour trouver les coupables que pour dénoncer l’indifférence d’une société patriarcale où le corps des femmes est une propriété publique dont on peut disposer comme on l’entend. En toute impunité. À l’heure où les Argentins se mobilisent très massivement contre le féminicide (1808 victimes depuis 2008), ce livre est un coup de poing, nécessaire, engagé, personnel aussi. Mais c’est surtout un récit puissant, intense, servi par une prose limpide.
Rome brûle de C. Bonini
2016
C. Bonini (et Giancarlo De Cataldo)
Policier
5 h
Carlo Bonini et Giancarlo De Cataldo poursuivent le bouillonnant feuilleton sur les dessous de Rome : Samouraï, le chef des mafias de la capitale, est en prison, peut-être pour toujours. Sebastiano, son représentant, tente de maintenir son emprise sur les différentes bandes, Siciliens, Calabrais, Napolitains et Gitans, qui mettent la ville en coupe réglée. L’annonce par le pape François d’un nouveau Jubilé qui va attirer des millions de pèlerins et relancer des travaux publics aiguise les appétits et Fabio, l’étoile montante du trafic de drogue, commence à remettre en cause la suprématie des chefs du moment. Martin Giardino, le nouveau maire de Rome, veut quant à lui nettoyer les écuries d’Augias. Les coups bas et les violences des truands sont peu de choses à côté des manigances à l’oeuvre dans les coulisses du Capitole, où sévissent les vieux ripoux représentant les intérêts des constructeurs. Coincé entre des politiciens honnêtes et des mafieux turbulents, Sebastiano déclenche une opération d’obstruction apocalyptique, et bientôt Rome brûle ! Un récit qui opère aujourd’hui quasiment en temps réel (quiconque suit l’actualité de la capitale italienne reconnaîtra sans mal la plupart des protagonistes), et que les auteurs réussissent par leur talent à transformer en oeuvre d’art. « Une fable noire sans pitié dont on voudrait se réveiller comme d’un cauchemar. Mais, souvent, la réalité dépasse la fiction. » M. Serri, La Stampa
Suburra de C. Bonini
2015
C. Bonini (et Giancarlo De Cataldo)
Policier
8½ h
Samouraï, ex-leader fasciste devenu gangster, est sur le point de réaliser le couronnement de sa carrière criminelle : piloter en sous-main un gigantesque projet immobilier prévoyant la bétonisation du territoire, du bord de mer jusqu’à la capitale. Pour cela, il lui faut maintenir à tout prix la paix entre les différentes mafias qu’il fédère : Calabrais, Napolitains, Gitans... Il s’appuie aussi sur les réseaux de Malgradi, politicien priapique et véreux. Mais une nuit de débauche tourne mal, et la pagaille et les règlements de comptes s’installent. Samouraï voit se dresser contre lui un ex-disciple, Marco Malatesta, désormais à la tête d’une unité d’élite de carabiniers. À ses côtés Michelangelo, procureur pianiste de jazz, et trois femmes, Alba, collègue et ex-petite amie, Alice, son nouvel amour, blogueuse altermondialiste, et Sabrina, ex-pute, incarnation du bon sens populaire au pays de la gauche caviar médiatique. Des salons chics aux gigantesques night-clubs de la périphérie où l’on mange, se drogue, tue et se prostitue avec une monstrueuse vitalité, Giancarlo De Cataldo et C. Bonini racontent les coulisses criminelles de Rome. Dans ce récit dont l’actualité a mis en évidence la véracité documentaire jusque dans les moindres détails, De Cataldo démontre une fois encore qu’il a su tirer le meilleur parti des influences qu’il revendique, de Balzac à Ellroy en passant par Tarantino. Ce roman a été adapté au cinéma par Stefano Sollima.
L'ange déchu de Chris Brookmyre
2021
Chris Brookmyre
Thriller
6½ h
Toute la famille Temple se retrouve dans la maison de vacances au Portugal après la mort du père, un professeur de psychologie reconnu pour sa méthode de discréditation des théories complotistes. Pour Amanda, la nouvelle nounou des voisins, ils semblent tout avoir : la mère a été une actrice célèbre, les trois enfants sont des adultes comblés. Mais la perfection n’existe pas, et moins encore en famille. Leur passé commun les met en face des comptes à régler. Seize ans auparavant, la petite Niamh Temple est morte dans cette maison. Amanda commence à penser que l’un des membres de la famille cache quelque chose d’inavouable... et avoir des soupçons peut s’avérer dangereux.
Une intrigue psychologique tendue et palpitante, où même les twists ont des twists. Avec un talent hors pair, l’auteur nous mène de chausse-trapes en impasses jusqu’au bout. Un roman qui montre la séduction des théories du complot et à quel point les pires mensonges
sont ceux que l’on se raconte à soi-même.
Un thriller familial étouffant, surprenant et subtil qui vous fera réfléchir à deux fois avant de partir en vacances avec une famille élargie.
L'été des noyés de John Burnside
2014
John Burnside
Thriller
7½ h
Dans une île du nord de la Norvège, un endroit désert, magnifique et spectral où l’été est miraculeusement doux et radieux, Liv vit avec sa mère, une artiste peintre qui s’est retirée là en pleine gloire pour mieux travailler. Son seul ami est un vieil homme qui lui raconte des histoires de trolls, de sirènes et de la huldra, une créature surnaturelle qui apparaît sous les traits d’une femme à l’irrésistible beauté, pour séduire les jeunes gens et les conduire à affronter les dangers et la mort.
Noyades inexplicables et disparitions énigmatiques se succèdent au cours des nuits blanches de cet été arctique qui donne aux choses un contour irréel, fantasmagorique. Incapable de sortir de l’adolescence et de vivre dans le monde réel, Liv erre dans ce paysage halluciné et se laisse dangereusement absorber dans la contemplation des mystères qu’il recèle.
Voici un livre d’une intense poésie. Lyrique. Féerique. Dérangeant. Comme souvent chez Burnside, on est à la limite - difficile à appréhender - entre ce qu’on sait et ce qu’on rêve. On est aussi dans un grand thriller.
Les empreintes du diable de John Burnside
2008
John Burnside
Littérature étrangère
5 h
Une nuit d’hiver, il y a très longtemps, alors que la neige venait de tomber, le diable a traversé le village de pêcheurs de Coldhaven en laissant la trace de ses pas dans les rues et sur les toits. Michael a toujours vécu à Coldhaven et il s’y est toujours senti étranger, mais lorsque Moira, une de ses anciennes petites amies, décide que son mari violent est le diable et qu’elle se tue avec ses deux plus jeunes enfants en épargnant son aînée Hazel, elle met en marche un terrible engrenage qui va tout changer. Séduit et fasciné par la jeune Hazel, Michael va se laisser entraîner dans un voyage au bout duquel il sera forcé de faire face à ce qu’il est, d’affronter les démons de son passé.
Dans un style qui a la force limpide des contes traditionnels, l’auteur nous raconte l’histoire d’un homme marqué par la peur et la culpabilité et nous révèle ce que peut cacher une vie ordinaire. John Burnside écrit là un roman d’une beauté aussi mystérieuse et terrifiante que les traces de pas sur la neige.
Scintillation de John Burnside
2011
John Burnside
Littérature
6 h
Dans un paysage dominé par une usine chimique abandonnée, au milieu de bois empoisonnés, l’Intraville, aux immeubles hantés de bandes d’enfants sauvages, aux adultes malades ou lâches, est devenue un modèle d’enfer contemporain. Année après année, dans l’indifférence générale, des écoliers disparaissent près de la vieille usine. Ils sont considérés par la police comme des fugueurs. Leonard et ses amis vivent là dans un état de terreur latente et de fascination pour la violence. Pourtant Leonard déclare que, si on veut rester en vie, ce qui est difficile dans l’Intraville, il faut aimer quelque chose. Il est plein d’espoir et de passion, il aime les livres et les filles. Il y a dans ce roman tous les ingrédients d’un thriller mais le lecteur est toujours pris à contre-pied par la beauté de l’écriture, par les changements de points de vue et leur ambiguïté, par le raffinement de la réflexion sur la façon de raconter les histoires et les abîmes les plus noirs de la psychologie. On a le souffle coupé, mais on ne sait pas si c’est par le respect et l’admiration ou par la peur. On est terrifié mais aussi touché par la grâce d’un texte littéraire rare.
 
 
Intermittence de Andrea Camilleri
2011
Andrea Camilleri
Policier
2½ h
La Manuelli, l’une des plus grandes entreprises d’Italie, est à un tournant : ses dirigeants préparent la fermeture de certains établissements en même temps que l’absorption d’une autre société, l’Artenia. À cette occasion, les cruels jeux du pouvoir et de l’argent vont voir s’affronter le vieux Manuelli, père fondateur, tout imprégné de son importance historique, son fils Beppo qu’il méprise, De Blasi, directeur, vrai patron de la société et requin impitoyable, sa secrétaire Anna, amoureuse d’un gigolo, la très troublante et ambitieuse Licia, fille du fondateur de l’entreprise absorbée, un sous-secrétaire d’Etat avide et bigot, des ouvriers en grève et des hommes de main sans scrupules.
Andrea Camilleri aborde ici un nouveau genre, le thriller économique, et réussit une fois de plus à nous surprendre. D’un retournement de situation à l’autre, le vrai vainqueur, c’est le regard impitoyable qu’il pose sur le monde de l’entreprise, grâce à cette ironie si dure pour les puissants et si tendre pour les autres, avec ce sens du dialogue et cette profonde humanité qui l’ont imposé comme l’un des plus grands écrivains italiens contemporains.
L'Opéra de Vigata de Andrea Camilleri
1999
Andrea Camilleri
Littérature italienne
4 h
Vers 1875, à Vigata, en Sicile, pour l’inauguration du nouveau théâtre, le préfet dresse contre lui tous les habitants en imposant la représentation d’un obscur opéra, Le Brasseur de Preston. Son obstination de Milanais, et sa qualité de représentant d’un État totalement étranger aux déraisons siciliennes, mettent en branle un enchaînement de passions publiques et privées qui aboutit d’abord au fiasco cataclysmique du spectacle, puis à l’incendie du théâtre. Des personnages hauts en couleur construisent cette histoire riche en mystères et où l’on s’achemine, à travers les orgies du rire et les injustices sociales, d’explosions érotiques en égorgements, vers une fin à l’image d’une Sicile où la farce, inlassablement, s’accouple à la tragédie.
La disparition de Judas de Andrea Camilleri
2002
Andrea Camilleri
Littérature italienne
2½ h
A Vigâta, le vendredi saint de l’an 1890, est représenté le mystère de la Passion du Christ, dit Les Funérailles. Le comptable Pató, fonctionnaire irréprochable et époux exemplaire, incarne avec humilité le personnage de Judas. Comme prévu, au moment de la pendaison du mauvais apôtre, la trappe s’ouvre et Pató disparaît. Où est passé Pató ? Fugue, assassinat, fracture spatio-temporelle ? Houspillés par leurs supérieurs, menacés par les jeux des puissants, le délégué à la sécurité publique et le maréchal des carabiniers vont devoir oublier leurs rivalités pour traquer la vérité. Et, quand ils l’auront trouvée, le plus dur sera de savoir qu’en faire.
Camilleri, avec son inimitable talent, met à la disposition du lecteur un dossier complet et hilarant : catalogue des langues bureaucratiques, savantes ou argotiques, défilés de personnages hauts en couleur, jeux du pouvoir qui parlent du passé de la Sicile pour éclairer son présent. Comme toujours, un régal de lecture !
La Pension Eva de Andrea Camilleri
2007
Andrea Camilleri
Littérature italienne
2½ h
Dans la Sicile des années 40, tout minot qu’il est, Nenè s’interroge : que vont faire les hommes dans cette belle maison près du port, où habitent tant de femmes nues ? Bientôt, au fond d’un grenier, une cousine entreprenante l’éclairera sur le sujet. En grandissant, il deviendra familier de ces dames et bien vite découvrira chez elles, au-delà de la sensualité, des trésors de récits.
Autour de la table présidée par l’austère Signura, avec ses amis Jacolino et Ciccio, il perçoit le caractère étrangement sacré de ce bordel et les miracles qui s’y déroulent.
La guerre gronde dans le ciel, les bombes américaines dévastent la ville, les armées allemandes quittent les lieux, mais à la Pension Eva, un vieux noble retrouve sa virilité, un ange descend nu en parachute, le portrait de Staline a des effets inattendus sur un résistant communiste, le saint patron local rend visite à l’une de ces dames. Et puis des couples fixes se forment avant de connaître une fin terrible ou bien heureuse.
Mêlant le dur récit documentaire et l’allégresse rêveuse du réalisme magique, ce roman d’apprentissage par temps d’apocalypse, que l’auteur lui-même présente comme un moment très spécial dans son œuvre, nous fait découvrir une nouvelle facette du grand romancier Andrea Camilleri.
Le Coup du cavalier de Andrea Camilleri
2000
Andrea Camilleri
Policier
3 h
Septembre 1887, Giovanni Bovara, jeune inspecteur des impôts né en Sicile et élevé à Gênes, arrive à Vigàta. Il pense en génois et a du mal à comprendre le dialecte sicilien. Ses deux prédécesseurs ont été tués. Il se retrouve aux prises avec les puissants de la province qui tentent de le corrompre puis de l’intimider, tous complotent pour s’enrichir aux dépens de l’Etat.
Après être tombé dans les rets amoureux d’une veuve ardente, victime d’une machination, il est accusé du meurtre d’un prêtre libidineux. En prison, il se met à parler sicilien et se réapproprie le mode de pensée de l’île, ce qui lui permet de reconquérir sa liberté en utilisant une tactique tortueuse bien sicilienne qu’on peut comparer au “coup du cavalier” aux échecs.
Le tailleur gris de Andrea Camilleri
2009
Andrea Camilleri
Policier
2½ h
Le directeur d’une banque, à la retraite, a épousé en secondes noces une veuve bien plus jeune que lui, Adele, dont on découvre peu à peu la double personnalité. Affamée de reconnaissance sociale et parangon de respectabilité, elle est aussi dotée d’un appétit sexuel sans bornes et sans morale, au point d’imposer à son vieil époux la présence d’un jeune cousin qui sait la satisfaire. Est-elle totalement insensible ou aime-t-elle en réalité son mari plus que tout ? Le vieil homme creuse l’énigme. Tout en perçant à jour les faux-semblants d’une société bourgeoise qui affecte la bienfaisance et pratique le compromis mafieux, tout en acceptant sa déchéance contre quelques moments de bonheur sensuel, il découvre des facettes contradictoires d’Adele, incroyable figure féminine, en attendant le jour où elle revêtira le tailleur gris... Écrit dans une langue sobre, ce roman d’Andrea Camilleri nous fait découvrir un nouvel aspect, totalement inconnu jusque-là, du talent du grand auteur sicilien, dans la lignée des Simenon sans Maigret. Dans cette histoire où le tragique se fait quotidien, les virtuosités langagières se font discrètes comme le désespoir qui pointe. Une grande et splendide réussite d’un écrivain octogénaire qui est aussi, et de très loin, le plus lu en Italie depuis une quinzaine d’années.        
Scipion de Pablo Casacuberta
2015
Pablo Casacuberta
Littérature étrangère
6½ h
Scipion est un roman policier psychologique. Au premier abord, cette définition est d’une banalité désolante. Erreur : ce n’est pas que la psychologie sert à résoudre le mystère, c’est que le mystère est psychologique. L’énigme est le caractère du narrateur. Celui-ci s’appelle Anibal, c’est pourquoi le roman de Pablo Casacuberta, né à Montevideo en 1969, s’intitule Scipion. « Ce que Scipion a réussi en l’an 202, c’est vaincre Hannibal. [...] Hannibal a vécu dix-neuf ans de plus, borgne, humilié et seul. Je connais cette histoire assez bien, entre autres choses parce que je lui dois mon prénom. »
Et aussi parce que son père mort était un historien réputé qui avait peut-être pour lui une autre ambition que d’en faire un vaincu. Entre Spirou et les Héritiers de Franquin et l’Héritage infernal de Charles Trenet, le roman a pour thème principal la façon, ironique et dramatique, dont le héros se tire de son héritage aussi bien matériel qu’immatériel.
La servante et le catcheur de Horacio Castellanos Moya
2013
Horacio Castellanos Moya
Policier
4 h
Fin des années 1970. 48 heures à San Salvador, en pleine guerre civile. Une femme de ménage part à la recherche d’un jeune couple disparu et croise sur son chemin une vieille connaissance, ancien catcheur devenu flic et tortionnaire. Dans la ville et à sang, elle va être confrontée aux détentions brutales, aux émeutes, à l’effroi, et croiser un regard familier et chéri... Avec une vertigineuse précision, Horacio Castellanos Moya décrit les mécanismes d’une horreur qui gangrène tout et tous. Portrait d’une société dévastée par la haine et la peur, son livre pousse très loin l’exploration du mal et suit le fil d’une tragédie où le pire est toujours sûr. Envoûtante et remarquablement sobre, l’écriture résonne aussi comme un dernier témoignage d’humanité au cœur du chaos.
Le rêve du retour de Horacio Castellanos Moya
2015
Horacio Castellanos Moya
Policier
3 h
Erasmo Aragón est un journaliste salvadorien exilé au Mexique. Au début des années 90, le gouvernement du Salvador et la guérilla entament des négociations ; il songe à regagner son pays d’origine, ce qui lui permettrait également de planter là sa femme et sa fille, qui l’énervent prodigieusement (d’autant plus qu’Eva sa femme vient de lui révéler sa liaison avec un acteur de pacotille). Hanté par des souvenirs confus, de vieilles culpabilités et la peur de ce qui l’attend au Salvador – après tout, il a toujours soutenu la guérilla – il vit dans un état second, coincé entre les vapeurs de l’alcool et les bouffées d’angoisse. Terrorisé par une douleur lancinante au foie qui l’empêcherait presque de boire si elle ne le poussait pas à se précipiter un peu plus dans la vodka tonic, il consulte don Chente Alvarado, un vieux médecin placide qui lui prescrit des séances d’hypnose censées le soulager. Au réveil, il ne se rappelle de rien. Paranoïaque, égoïste, velléitaire, le narrateur nous entraîne dans un flot de phrases délirantes, au bord de la crise de nerfs, de soirées arrosées en lendemains de cuites, obsessionnel jusqu’à la déraison, organique, désagréable.
Avec ce roman brillant, Castellanos Moya continue sa grande exploration de la violence, ici incrustée au plus profond de l’individu, comme si la guerre habitait les corps bien longtemps après la fin des hostilités.
Richesse oblige de Hannelore Cayre
2020
Hannelore Cayre
Policier
3½ h
Comment élaguer, sans soulever de soupçons, toutes les branches d’un arbre généalogique pour arriver à un héritage. Un roman noir sarcastique avec des justicières pleines d’humour et de mauvais esprit qu’on n’a pas envie de condamner. Au XIXe siècle, les riches créaient des fortunes et achetaient des remplaçants pour que leurs enfants ne partent pas à la guerre. Aujourd’hui, ils ont des héritiers très riches et des descendants inconnus mais qui peuvent légitimement hériter ! En 1870, l’un des fils d’une grande famille d’industriels a été un utopiste généreux et a reconnu un enfant illégitime. En 2016, Blanche, la non-conformiste aux béquilles, entend parler des deuils qui frappent cette famille sans scrupules et découvre qu’elle pourrait très bien elle aussi accéder à cette fortune. Devant le cynisme affairiste, elle va faire justice en se servant de tout ce que la modernité met à notre portée. Une incroyable galerie de personnages : des méchants imbuvables, de riches inconscients, des idéalistes, une île où règne le matriarcat, des femmes admirables, avec en toile de fond une évocation magistrale de Paris assiégée par les Prussiens et le déménagement du Palais de Justice aux Batignolles.
Je suis le Libanais de Giancarlo De Cataldo
2014
Giancarlo De Cataldo
Policier
2 h
Aux origines de Romanzo criminale, la naissance d’un chef de gang.
Années 70. Dans la cour d’une prison, un garçon de vingt-cinq ans sauve la vie d’un autre jeune homme, objet d’une tentative d’assassinat. La victime est le neveu d’un chef mafieux. Pour le sauveur, “Le Libanais”, c’est le départ d’une fructueuse carrière criminelle. Le “boss” lui offre de participer à un trafic de drogue mais, pour cela, le Libanais va devoir trouver de l’argent... Dans sa quête de fonds, il va tomber amoureux d’une belle bourgeoise gauchiste, Giada, à laquelle il cache le buste de Mussolini qui orne son appartement. À la tête de sa bande de toujours, ce groupe d’enfants des rues avec lesquels il a grandi, il se lance dans un enlèvement...
Situé, dans la chronologie romanesque, avant Romanzo criminale, ce bref et vigoureux récit permet à ses très nombreux lecteurs de retrouver Dandy, le Buffle et tous les autres personnages de la grande saga du crime à Rome.
Le magistrat De Cataldo s’appuie sur une connaissance approfondie du roman vrai de la criminalité romaine et, grâce à ses talents de feuilletoniste hors pair, il en tire de la vraie littérature.
Romanzo Criminale de Giancarlo De Cataldo
2006
Giancarlo De Cataldo
Policier
11 h
Un vieil homme se fait tabasser et voler son portefeuille par un groupe de petits voyous mais il récupère vite son bien, arme à la main. Quand il chuchote à l’oreille du voleur son nom, le gamin se met à trembler. Il pourrait le laisser partir, ce serait plus sage, mais il pense: Et depuis quand avons-nous été sages? Après avoir tué le petit voleur, il hurle : J’étais avec le Libanais ! Le Libanais, le Froid, le Dandy, le Buffle, Patrizia. une bande de petits voyous a fait main basse sur Rome, entre la fin des années 70 et celle des années 90. Voici l’histoire authentique de la bande de la Magliana qui a mis la capitale en coupe réglée. Toute l’histoire souterraine de l’Italie de ces années récentes (loge P2, terrorisme noir, assassinat d’Aldo Moro, politiciens et policiers corrompus, services secrets. ) défile ainsi sous nos yeux, sans que jamais Giancarlo De Cataldo renonce aux moyens de la littérature : avec une écriture jubilatoire il alterne les scènes de roman noir et les tableaux de moeurs, la bouffonnerie et le drame. Il crée des personnages forts et originaux, notamment de magnifiques figures de femme. Ce roman épique d’une incroyable puissance a été unanimement salué par la presse italienne avant d’être adapté au cinéma par Michèle Placido.
La soif primordiale de Pablo de Santis
2012
Pablo de Santis
Littérature étrangère
4 h
Dans la Buenos Aires des années 50, à l’ombre de la dictature, Santiago, un jeune provincial réparateur de machines à écrire, se retrouve par hasard responsable de la rubrique ésotérique du journal où il travaille et informateur du ministère de l’Occulte, organisme officiel chargé de la recherche sur ces thèmes et les vérités qu’ils recouvrent. Malgré son scepticisme à l’égard du surnaturel, Santiago assiste à une rencontre de spécialistes des superstitions, y est témoin d’un meurtre et mis en contact avec “les antiquaires”, des êtres extraordinaires qui vivent dans la pénombre entourés d’objets anciens, vendent de vieux livres et sont la proie d’une soif primordiale, celle du sang. Le hasard ou le destin, mais surtout un étrange amour, puissant et troublant, amènera Santiago à ne plus résister à cette soif et il devra alors chercher à survivre, peut-être pour l’éternité, dans un monde hostile.
 
 
La traduction de Pablo de Santis
1998
Pablo de Santis
Littérature étrangère
2 h
Un congrès de traducteurs dans une station balnéaire de la côte argentine, avec un hôtel délabré et un phare. Un endroit dévasté où les phoques viennent mourir sur la plage et où l’on découvre d’autres cadavres près de l’eau avec une pièce de monnaie sous la langue. Miguel de Blast a quarante ans, il traduit et pratique le mariage comme une forme ludique de l’échec.
A la fois enquêteur et suspect, il va suivre des pistes. Celle d’Ana dont il a partagé l’amour avec le flamboyant Naum auquel tout réussit et qu’il hait. Et celle d’indices linguistiques beaucoup plus mystérieux. Pablo de Santis emprunte à Borges certaines atmosphères et le thème de Babel, mais il les détourne en écrivant un roman d’amour, de dépit et de fidélité à l’amitié dans lequel le langage devient la matière romanesque et le moteur de l’intrigue.
Ethnologie de la porte de Pascal Dibie
2012
Pascal Dibie
Historique
9 h
La porte ! Combien de fois ne l’avons-nous pas dit ou entendu et combien de fois la passons-nous par jour ? Savons-nous vraiment ce qu’est une porte et jusqu’où elle nous mène ? Tout le monde s’accordera pour reconnaître que dans sa définition même elle implique l’existence d’un “dehors” et d’un “dedans”, du bien-être et du danger, et que toute porte utilisée déclenche une philosophie du monde.
Depuis les Magdaléniens nous n’avons cessé de la réinventer et de l’utiliser pour des causes différentes au point que l’on peut se demander quelle folie nous a pris pour rendre cette barrière à la fois si simple et si complexe. Les portes c’est aussi l’incroyable étiquette de la Cour, les octrois, les frontières, tout ce qui nous empêche et nous régule, sans compter les hommes qui les tiennent : Suisses, portiers, concierges, domestiques, mais aussi le décorum, les pompes mortuaires et les terribles portes de prison. Aujourd’hui fini les gonds, et à nos portes rivalisent désormais codes et cambrioles.
Par leur essence même, les portes expriment les cultures : en Afrique les Jnouns font concurrence à Eshou et les serrures dogons reflètent encore l’âme de leurs maîtres, la Chine oriente toujours ses portes en s’occupant du Ciel alors que le Japon les construit en papier. En Océanie ce sont les tabous qui les gardent pendant qu’en Amérique au-delà des malocas, des tipis et des iglous, elles sont devenues héroïnes de feuilletons télévisés.
Dans cet ouvrage savant où le terrain et l’humour le disputent au livresque, où l’auteur fait, avec brio, part égale à l’écriture, à l’histoire et à l’ethnologie, les portes, les passages et les seuils apparaissent autant incontournables qu’inexorables dans notre vie de tous les jours.
La coulée de feu de Valerio Evangelisti
2009
Valerio Evangelisti
Roman Histo
7 h
A la fin du xixe siècle, les frontières entre le nord du Mexique et le Texas varient au gré de la politique, des alliances des chefs de guerre et des défaites des armées sudistes. La Coulée de feu raconte, depuis la frontière avec les États-Unis, l’émergence, sur trois décennies, de la nation mexicaine. S’y entrecroisent les destins de dizaines de personnages de toutes conditions, emportés dans le tourbillon des guerres et des révolutions, comme Marion Gillespie, la veuve fatale partagée entre son rôle de mère et un désir éperdu d’ascension sociale, ses enfants Christine et Rupert ; William Henry, soldat sudiste devenu tueur au service du général Porfirio Díaz, futur Président et dictateur ; Santos Cadena, le bandolero au grand cœur ; Heraclio, le séduisant chef de bande ; Margarita Magón, petite paysanne à la larme facile qui se transformera en révolutionnaire… Tous nous font suivre trente ans d’histoire politique contradictoire et éclairent leur signification. La virtuosité du conteur nous fait sentir aussi bien la complexité de situations, où, par exemple, les Indiens sont massacrés au nom du progrès et de la démocratie, que le ridicule au cœur même des grands moments historiques, avec les rites grotesques de la cour de Maximilien, ou des épisodes guerriers aussi lamentables que sanglants.
Valerio Evangelisti révèle l’étendue d’un talent dans lequel l’impressionnante érudition est au service d’un point de vue acéré, ironique mais jamais cynique, sur les passions humaines.
La sauvage de Jenni Fagan
2013
Jenni Fagan
Littérature
6 h
Anais s’est violemment débattue pour échapper à la police. Sa jupe est tachée de sang, mais tout ce dont elle se souvient c’est d’un écureuil. Elle est conduite au Panopticon, un centre pour adolescents difficiles, où elle rencontre d’autres gamins. Isla l’anorexique, séropositive et mère de jumeaux, qui pratique l’automutilation et Tash qui l’aime, et se prostitue pour gagner l’argent de l’appartement où elles vivront ensemble. Les garçons sont tout aussi perdus et perturbés, le quotidien oscille entre fugue et défonce. Tous sont des enfants abandonnés, ou pire, par tous les adultes qu’ils ont rencontrés. Les travailleurs sociaux qui les surveillent sont dépassés ou indifférents. Trimbalée de foyers en familles d’accueil depuis sa naissance, Anais a l’impression d’être un sujet de laboratoire prisonnier d’une expérimentation. Elle décide de mettre fin à l’expérience et de reprendre sa liberté. Elle a quinze ans, elle est intelligente, belle et insoumise. Dans un style rapide, brillant, plein de l’énergie de ses personnages, Jenni Fagan nous communique sa tendresse pour cette héroïne touchante et vitale autour de laquelle elle construit son roman. Trimbalée de foyers en familles d’accueil depuis sa naissance, Anais a l’impression d’être un sujet de laboratoire prisonnier d’une expérimentation. Elle décide de mettre fin à l’expérience et de reprendre sa liberté. Elle a quinze ans, elle est intelligente, belle et insoumise. Dans un style rapide, brillant, plein de l’énergie de ses personnages, Jenni Fagan nous communique sa tendresse pour cette héroïne touchante et vitale autour de laquelle elle construit son roman.
Les buveurs de lumières de Jenni Fagan
2017
Jenni Fagan
Littérature étrangère
5 h
Le monde entre dans l’âge de glace, il neige à Jérusalem et les icebergs dérivent le long des côtes. Pour les jours sombres qui s’annoncent, il faut faire provision de lumière – neige au soleil, stalactites éclatantes, aurores boréales.
Dylan, géant barbu et tatoué, débarque au beau milieu de la nuit dans la petite communauté de Clachan Fells, au nord de l’Écosse. Il a vécu toute sa vie dans un cinéma d’art et essai à Soho, il recommence tout à zéro. Dans ce petit parc de caravanes, il rencontre Constance, une bricoleuse de génie au manteau de loup dont il tombe amoureux, et sa fille Stella, ex-petit garçon, en pleine tempête hormonale, qui devient son amie. Autour d’eux gravitent quelques marginaux, un taxidermiste réac, un couple de satanistes, une star du porno. Les températures plongent, les journaux télévisés annoncent des catastrophes terribles, mais dans les caravanes au pied des montagnes, on résiste : on construit des poêles, on boit du gin artisanal, on démêle une histoire de famille, on tente de s’aimer dans une lumière de miracle. Dans ce roman éblouissant au lyrisme radical, peuplé de personnages étranges et beaux, Jenni Fagan distille une tendresse absolue qui donne envie de hâter la fin du monde.
 
 
Deux petites filles de Cristina Fallarás
2013
Cristina Fallarás
Policier
4 h
Deux petites filles de trois et quatre ans sont enlevées en plein jour ; l’une d’elles est retrouvée morte, atrocement mutilée, la deuxième est portée disparue. Enceinte jusqu’aux dents, Victoria González, journaliste et détective, reçoit un chèque anonyme de 30000 euros avec l’ordre d’enquêter sur l’enlèvement, et surtout de retrouver au plus vite la deuxième petite fille, vivante si possible. Flanquée parfois d’un adjoint accro à la bière brune ou d’un vieux copain commissaire, Victoria González plonge alors au coeur de l’enfer. Elle écume les bas-fonds de Barcelone, du Raval, peuplé de prostituées, d’alcooliques et de tous les immigrés échoués là en attendant l’avenir, jusqu’à Can Tunis, cité semi-périphérique sinistrée, ghetto de pauvres où tout s’achète et se vend à ciel ouvert, y compris les pires perversions. Entre les toxicos qui divaguent, les clodos passifs, les tueurs à gages sentimentaux, les mères folles, toute la ville semble avoir un penchant pour l’horreur et personne ne sera sauvé. Victoria elle-même a bien du mal à échapper à ses vieux démons, à son passé de petite frappe bourrée d’addictions. Seul moyen de se calmer les nerfs : la haine systématique contre d’innocents petits animaux domestiques. Féroce et sans concessions, Cristina Fallarás nous entraîne bien loin de Gaudí et du Barrio Gótico. Pas de Sagrada Familia ou de promenades sur les Ramblas : ici la famille est un précipité de haine et les décors sont sordides, on est à l’envers de la ville. Une écriture coup de poing qui n’épargne personne.
L'ange de l'oubli de Maja Haderlap
2015
Maja Haderlap
Bio
5½ h
Maja Haderlap raconte l’histoire d’une fillette et de sa famille, mais aussi l’histoire d’un peuple, la minorité slovène en Autriche. Elle raconte une enfance dans les montagnes de Carinthie, et son écriture sensible fait entendre les bruits de la maison et du village, les disputes des parents, elle fait sentir les senteurs de l’été, le parfum de la cuisine de sa grand-mère. Son héroïne est aussi une adolescente qui essaie de trouver sa voie dans un univers extrêmement étouffant, englué dans les réminiscences du passé familial et du passé slovène. La Seconde Guerre mondiale est certes terminée depuis longtemps, mais pour la minorité slovène elle est encore omniprésente, marquée par les règlements de comptes, les rapports difficiles avec l’Autriche et la présence d’une frontière quasiment infranchissable avec la Slovénie pour cause de guerre froide. En grandissant la jeune protagoniste lutte pour rassembler les fragments épars de l’histoire familiale et finit par trouver son propre chemin – et son salut – dans l’écriture.
Le livre du roi de Arnaldur Indridason
2013
Arnaldur Indridason
Littérature étrangère
7½ h
En 1955, un jeune étudiant en histoire arrive pour faire ses études à Copenhague, là il va se lier d’amitié avec un étrange professeur, peu soigné et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable qu’ont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur, l’une de ces Sagas, Le Livre du roi, dont les récits ont été à l’origine des mythes germaniques mis en scène par Wagner dans la Tétralogie, a été volée par les nazis pendant la guerre. Ensemble le professeur et son disciple réticent qui ne rêve que de tranquillité vont traverser l’Europe à la recherche de l’inestimable manuscrit. Un trésor pour lequel certains sont prêts à voler et à tuer. Un trésor aussi sur lequel on peut veiller et qu’on peut aimer sans en connaître la valeur. Une histoire inhabituelle sur ce qu’on peut sacrifier et ce qu’on doit sacrifier pour un objet aussi symbolique qu’un livre.
 
 
Opération Napoléon de Arnaldur Indridason
2015
Arnaldur Indridason
Espionnage
6½ h
1945 : un bombardier allemand survole l’Islande dans le blizzard et s’écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe. Bizarrement il y a des officiers allemands et américains à bord. L’Allemand le plus gradé affirme que leur meilleure chance de survie consiste à marcher vers la ferme la plus proche et s’en va, une valise menottée au poignet. Il ne tarde pas à disparaître dans l’immensité blanche. Toutes les expéditions américaines menées dans les années suivantes pour retrouver l’avion restent vaines.
1999 : le glacier fond un peu et les nouveaux satellites repèrent une carcasse d’avion, les forces spéciales de l’armée américaine envahissent immédiatement le Vatnajökull et tentent en secret de dégager l’avion. Deux jeunes sportifs islandais en randonnée surprennent ces manoeuvres et sont rapidement réduits au silence. Avant sa capture l’un d’eux, Elias, contacte sa soeur Kristin, une avocate sans histoires qui ne cessera de chercher la vérité sur ce qui est arrivé à son frère. Elle se lance dans une course poursuite riche en rebondissements au coeur d’une nature glaçante, mais sa ténacité, son courage et sa soif de vérité l’entraînent dangereusement à la recherche de la clef de l’énigme de l’Opération Napoléon. Cette opération militaire mystérieuse et encombrante que les Américains cherchent à faire disparaître.
Les événements se précipitent autour d’une héroïne perspicace et résistante à laquelle le lecteur s’attache autant que l’auteur lui-même. La force de ce roman tient autant aux hypothèses historiques déconcertantes, troublantes, parfois dérangeantes, qu’à la séduction inoubliable qu’exerce Kristin. Un formidable roman d’espionnage addictif qu’on ne lâche pas.
La femme en vert de Arnaldur Indridason
2007
Erlendur Sveinsson (4)
Lectrices de Elle (policier) 2007
Arnaldur Indridason
Policier
6½ h
Dans une banlieue de Reykjavik, au cours d’une fête d’anniversaire, un bébé mâchouille un objet qui se révèle être un os humain.
Le commissaire Erlendur et son équipe arrivent et découvrent sur un chantier un squelette enterré là, soixante ans auparavant. Cette même nuit, Eva, la fille d’Erlendur, appelle son père au secours sans avoir le temps de lui dire où elle est. Il la retrouve à grand-peine dans le coma et enceinte. Erlendur va tous les jours à l’hôpital rendre visite à sa fille inconsciente et, sur les conseils du médecin, lui parle, il lui raconte son enfance de petit paysan et la raison de son horreur des disparitions.
L’enquête nous est livrée en pointillé dans un magnifique récit, violent et émouvant, qui met en scène, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une femme et ses deux enfants. Une femme victime d’un mari cruel qui la bat, menace ses enfants et la pousse à bout.
Voici à nouveau le commissaire Erlendur et ses adjoints Elinborg et Sigurdur Oli dans un récit au rythme et à l’écriture intenses et poignants, aux images fortes et aux personnages attachants et bien construits. La mémoire est comme toujours chez Indridason le pivot de ce roman haletant, qui hante longtemps ses lecteurs.
Un Indridason grand cru!
 
 
Hypothermie de Arnaldur Indridason
2010
Erlendur Sveinsson (8)
Arnaldur Indridason
Policier
5½ h
C’est l’automne. Maria, une femme d’une cinquantaine d’années, est retrouvée pendue dans son chalet d’été sur les bords du lac du Thingvellir par Karen, sa meilleure amie. Après autopsie, la police conclut à un suicide. Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite de Karen qui lui affirme que ce n’était pas “le genre” de Maria de se suicider. Elle lui remet une cassette contenant l’enregistrement d’une séance chez un médium que Maria est allée consulter afin d’entrer en contact avec sa mère décédée deux ans plus tôt, qui lui avait promis de lui envoyer un signe de l’au-delà. Aussi dubitatif que réticent, Erlendur lui promet d’écouter l’enregistrement tout en lui répétant que ni l’enquête ni l’autopsie n’ont décelé le moindre élément suspect. L’audition de la cassette le convainc cependant de reprendre l’investigation à l’insu de tous. Il découvre que l’époux de Maria a eu un passé agité, qu’il a une liaison avec l’une de ses anciennes amours, qu’il est endetté et que Maria possédait une vraie fortune. Une intrigue parallèle nous raconte l’histoire d’un jeune couple disparu lors d’une promenade sur le lac. Et nous avons enfin des informations sur la nature des relations d’Erlendur avec son ex-épouse, Halldora.
Le thème sous-jacent de ce roman est la question de la validité des histoires de fantômes dont les Islandais, souvent, n’excluent pas l’existence. Il pose aussi la question du deuil, un thème transversal dans l’œuvre d’Arnaldur.
 
 
La rivière noire de Arnaldur Indridason
2011
Erlendur Sveinsson (9)
Arnaldur Indridason
Policier
6 h
Dans un appartement à proximité du centre de la ville, un jeune homme gît, mort, dans un bain de sang sans qu’il y ait le moindre signe d’effraction ou de lutte. Aucune arme du crime, rien que cette entaille en travers de la gorge de la victime, entaille que le médecin légiste qualifie de douce, presque féminine.
Dans la poche de Runolfur, des cachets de Rohypnol, médicament également connu sous le nom de drogue du viol... Il semblerait que Runolfur ait violé une femme et que celle-ci se soit ensuite vengée de son agresseur. Un châle pourpre trouvé sous le lit dégage un parfum puissant et inhabituel d’épices, qui va mettre Elinborg, l’inspectrice, amateur de bonne cuisine, sur la piste d’une jeune femme.
Mais celle-ci ne se souvient de rien, et bien qu’elle soit persuadée d’avoir commis ce meurtre rien ne permet vraiment de le prouver.
La fiole de narcotiques trouvée parmi d’autres indices oriente les inspecteurs vers des violences secrètes et des sévices psychologiques.
En l’absence du commissaire Erlendur, parti en vacances, toute l’équipe va s’employer à comprendre le fonctionnement de la violence sexuelle, de la souffrance devant des injustices qui ne seront jamais entièrement réparées, et découvrir la rivière noire qui coule au fond de chacun.
 
 
La muraille de lave de Arnaldur Indridason
2012
Erlendur Sveinsson (10)
Arnaldur Indridason
Policier
6½ h
La muraille de lave à laquelle fait allusion le titre est une falaise de basalte au pied de laquelle un tourbillon violent engloutit toutes les embarcations qui s’approchent, c’est aussi le surnom qui a été donné au siège social d’une grande banque, à l’architecture sombre et aux pratiques discutables. Le commissaire Erlendur est parti en vacances sur les lieux de son enfance et il a disparu, mais son équipe continue à travailler. Tandis que Elinborg, la fine cuisinière, s’occupe d’une affaire de viol (La Rivière noire), Sigurdur Oli, le moderne formé aux États-Unis, reconnaît par hasard dans la rue l’un des témoins de l’affaire de pédophilie en partie résolue dans La Voix. Ce même jour, un ami lui demande d’aider un couple de cadres qui, pratiquant l’échangisme, fait l’objet d’un chantage. Troublé par ses problèmes de nouveau divorcé, Sigurdur Oli va cependant aller jusqu’au bout d’une histoire qui lui révèle la cupidité qui s’est emparée de la société islandaise avec l’expansion mondiale des modèles financiers. Commencé comme un polar classique, La muraille de lave tisse les trames de plusieurs affaires et entraîne le lecteur dans les tourbillons de la perte de critères moraux et de l’impudeur de l’amour de l’argent.
 
 
Étranges rivages de Arnaldur Indridason
2013
Erlendur Sveinsson (11)
Arnaldur Indridason
Policier
6 h
Erlendur est de retour ! Parti en vacances sur les terres de son enfance dans les régions sauvages des fjords de l’est, le commissaire est hanté par le passé. Le sien et celui des affaires restées sans réponse. Dans cette région, bien des années auparavant, se sont déroulés des événements sinistres. Un groupe de soldats anglais s’est perdu dans ces montagnes pendant une tempête. Certains ont réussi à regagner la ville, d’autres pas. Cette même nuit, au même endroit, une jeune femme a disparu et n’a jamais été retrouvée. Cette histoire excite la curiosité d’Erlendur, qui va fouiller le passé pour trouver coûte que coûte ce qui est arrivé...
C’est un commissaire au mieux de sa forme que nous retrouvons ici !
Le Duel de Arnaldur Indridason
2014
Erlendur Sveinsson (12)
Arnaldur Indridason
Policier
6 h
Pendant l’été 1972, Reykjavík est envahi par les touristes venus assister au championnat du monde d’échecs qui oppose l’américain Fischer et le Russe Spassky. L’Américain se conduit comme un enfant capricieux et a de multiples exigences, le Russe est accueilli en triomphe par le parti communiste islandais, le tout sur fond de guerre froide. Au même moment un jeune homme sans histoire est poignardé dans une salle de cinéma, le magnétophone dont il ne se séparait jamais a disparu. L’atmosphère de la ville est tendue, électrique. Le commissaire Marion Briem est chargé de l’enquête au cours de laquelle certains éléments vont faire resurgir son enfance marquée par la tuberculose, les séjours en sanatorium et la violence de certains traitements de cette maladie, endémique à l’époque dans tout le pays. L’affaire tourne au roman d’espionnage et Marion, personnage complexe et ambigu, futur mentor d’Erlendur, est bien décidé à trouver le sens du duel entre la vie et la mort qui se joue là.
 
 
Les nuits de Reykjavik de Arnaldur Indridason
2015
Erlendur Sveinsson (13)
Arnaldur Indridason
Policier
5 h
Erlendur le solitaire vient d’entrer dans la police, et les rues de Reykjavik dans lesquelles il patrouille de nuit sont agitées : accidents de la circulation, contrebande, vols, violences domestiques...
Des gamins trouvent en jouant dans un fossé le cadavre d’un clochard qu’il croisait régulièrement dans ses rondes. On conclut à l’accident et l’affaire est classée. Pourtant le destin de cet homme hante Erlendur et l’entraîne toujours plus loin dans les bas-fonds étranges et sombres de la ville. On découvre ici ce qui va faire l’essence de ce personnage taciturne : son intuition, son obstination à connaître la vérité, sa discrétion tenace pour résister aux pressions contre vents et marées, tout ce qui va séduire le commissaire Marion Briem.
En racontant la première affaire d’Erlendur, le policier que les lecteurs connaissent depuis les premiers livres de l’auteur, Arnaldur Indridason dépasse le thriller et écrit aussi un excellent roman contemporain sur la douleur et la nostalgie. De roman en roman, il perfectionne son écriture et la profondeur de son approche des hommes. Un livre remarquable.
Le Lagon noir de Arnaldur Indridason
2016
Erlendur Sveinsson (14)
Arnaldur Indridason
Policier
6 h
Reykjavik, 1979. Le corps d‘un homme est repêché dans ce qui va devenir le lagon bleu. Il s’agit d’un ingénieur employé à la base américaine de l’aéroport de Keflavik. Dans l’atmosphère de la guerre froide, l’attention de la police s’oriente vers de mystérieux vols effectués entre le Groenland et l’Islande. Les autorités américaines ne sont pas prêtes à coopérer et font même tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la police islandaise de faire son travail. Dans un climat de tension, conscients des risques qu’ils prennent, Erlendur et Marion Briem poursuivent leur enquête avec l’aide d’une jeune femme noire, officier de la base. Le jeune inspecteur Erlendur vient d’entrer à la brigade d’enquêtes criminelles, il est curieux, passionné par son métier, soucieux des autres, mais il ne cache pas son opposition à la présence américaine sur le sol islandais. En parallèle, il travaille sur une vieille affaire non résolue. Une jeune fille disparue sur le chemin de l’école quarante ans plus tôt, à l’époque où la modernité arrivait clandestinement dans l’île, portée par les disques de rock et les jeans venus de la base américaine. Indridason construit un univers particulier, une atmosphère pénétrante et sans nostalgie, un personnage littéraire de plus en plus complexe, et le roman noir, efficace, est transformé par la littérature.
Urgences et sentiments de Kristof Magnusson
2018
Kristof Magnusson
Littérature allemande
6 h
Toutes les nuits, Anita, médecin urgentiste, parcourt Berlin dans une ambulance de premiers secours. Elle aime son métier et le fait bien, sauve des vies à un rythme digne des meilleures séries télé au cours d’opérations méticuleuses qu’on suit avec passion, dans une ville tentaculaire qui ne fonctionne pas si bien que ça. Le jour, elle essaie de survivre aux complications de sa vie sentimentale qu’elle mène avec une incroyable maladresse. Son mari, médecin, l’a quittée pour une femme douée pour la décoration intérieure, qui désire une vie parfaite de confort et d’élégance. Son fils adolescent a l’air de préférer ce confort aux capacités d’improvisation de sa mère. Un roman au rythme entraînant et au timing totalement maîtrisé.
Le Cœur par effraction de James Meek
2013
James Meek
Littérature étrangère
10 h
Seriez-vous capable de trahir un être cher ?
Rebecca, alias Bec, est une grande chercheuse scientifique, elle travaille sur la malaria, son frère Ritchie est une ex rock star devenue producteur de télévision. Leur père, un officier, a été tué en Irlande pour avoir refusé de trahir un informateur.
Lorsque Bec refuse d’épouser le puissant directeur d’un magazine people, celui-ci se venge en menaçant Ritchie de révéler ses frasques s’il ne lui donne pas d’informations scabreuses sur sa soeur. Bec est à son tour mise à l’épreuve dans son mariage avec Alex lorsqu’elle décide d’avoir un enfant malgré tout.
Le frère et la soeur devront choisir entre la loyauté et la trahison. Voici un grand roman classique sur des thèmes ultra contemporains. Une moderne histoire de famille, de secrets, d’amour, de mort, d’argent, à l’ère des magazines trash, des intimités devenues publiques, de la transparence sur Internet. Un impressionnant thriller moral.
L'épreuve de l'acide de Élmer Mendoza
2014
Élmer Mendoza
Policier
5½ h
Le détective Edgar Mendieta, alias Zurdo, le Gaucher, songe au suicide. Quarante-trois ans, un boulot de chien, pas de femme, et une très forte tendance à l’autoflagellation. Pour couronner le tout, on le charge d’enquêter sur la mort d’une splendide strip-teaseuse, Mayra, qu’il a connue d’un peu trop près : une bombe aux yeux vairons, la seule à l’avoir traité avec indulgence, presque tendresse. Zurdo est bon pour la tournée des night-clubs, cantinas et autres arrière-cours du Mexique contemporain, au moment ou le gouvernement déclare la guerre aux narcos. Son spleen n’est pas près de s’arranger : outre les trafiquants d’armes, les faux gringos et les danseuses paniquées, Gris, son fidèle lieutenant, est en pleine crise amoureuse, son chef voudrait laisser tomber l’enquête ; lui n’arrive pas à mettre la main sur son psy et pleure son amour perdu. Pendant ce temps, la tequila coule à flots et les cadavres s’empilent. Avec son style inimitable, Mendoza nous plonge dans un Mexique baroque et délirant, où on tutoie la mort à tous les coins de rue, entre deux verres. Un polar impeccable, avec tous les ingrédients du genre, plus une bonne dose d’humour et l’argot lyrique des truands latinos.
Belle et sombre de Rosa Montero
2011
Rosa Montero
Littérature étrangère
4 h
Brusquement tirée de l’orphelinat, une fillette se retrouve dans un quartier populaire agité, au sein d’une famille de saltimbanques, sous la protection de sa grand-mère doña Barbara, une forte femme. Elle va désormais vivre en compagnie d’Amanda, sa tante soumise à un mari égoïste et tyrannique, de Chico, son cousin taciturne et observateur attentif de la vie du quartier, et surtout de la naine Airelai, incarnation de la magie et de l’imagination dans ce contexte difficile et marginal. Tous attendent le retour de Maximo, le père, admiré de tous, symbole de libération.
L’enfant échappe à la cruauté et à la dureté du réel en posant sur lui un regard neuf nourri de fantaisie et de rêve, et en se construisant un monde imaginaire, où tout prend des couleurs et des dimensions hors du commun.
Rosa Montero est non seulement une narratrice qui construit des intrigues solides, mais elle sait aussi les situer dans un monde insolite et foisonnant qui lui appartient en propre. Elle nous parle ici de ce que nous avons en nous sans avoir eu à le conquérir : la sagesse de l’enfance, ce temps de solitude qui est le ferment nécessaire de la liberté.
Des larmes sous la pluie de Rosa Montero
2013
Rosa Montero
SF
8½ h
États-Unis de la Terre, 2109.
Les réplicants meurent dans des crises de folie meurtrière tandis qu’une main anonyme corrige les Archives Centrales de la Terre pour réécrire l’histoire de l’humanité et la rendre manipulable. Bruna Husky, une réplicante guerrière, seule et inadaptée, décide de comprendre ce qui se passe et mène une enquête à la fois sur les meurtres et sur elle-même. Aux prises avec le compte à rebours de sa mort programmée, elle n’a d’alliés que marginaux ou aliens, dans ce tourbillon répressif de vertige paranoïaque.
Rosa Montero choisit un avenir lointain, hérité de Philip K. Dick et de Blade Runner, pour nous parler de ce qui fait notre humanité, la certitude de notre mort et de celle de ceux que nous aimons. Ses personnages sont des survivants qui s’accrochent à la morale politique, à l’éthique individuelle, à l’amitié et à l’amour. Elle construit pour nous un futur cohérent, une intrigue vertigineuse et prenante pour nous parler de notre mort et de l’usage que nous faisons du temps qui nous est imparti. Elle écrit avec passion et humour, les outils essentiels pour comprendre le monde.
Instructions pour sauver le monde de Rosa Montero
2010
Rosa Montero
Littérature étrangère
6 h
Quatre personnages plongés dans l’apocalypse de la modernité d’une grande cité vont voir leurs destins se croiser.
Un chauffeur de taxi veuf qui ne peut pas se consoler de la mort de sa femme, un médecin sans illusions perdu dans les espaces virtuels de Second Life, une prostituée africaine accrochée à la vie que protège son totem, un petit lézard, et une vieille scientifique alcoolique et pédagogue sont les héros de ce conte philosophique sur fond d’assassinats en série, de terrorisme et de petits prodiges.
En raconteuse d’histoires étranges talentueuse, Rosa Montero nous parle des hasards et des coïncidences et écrit une histoire d’espérance, une tragi-comédie entre humour et émotion. Un texte captivant qui nous montre que la vie est belle, folle et douloureuse. Une fable pour adultes pour profiter de la beauté, maîtriser la douleur et rire de cette incroyable folie.
L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero
2015
Rosa Montero
Littérature étrangère
3½ h
Chargée d’écrire une préface pour l’extraordinaire journal que Marie Curie a tenu après la mort de Pierre Curie, Rosa Montera s’est vue prise dans un tourbillon de mots. Au fil de son récit du parcours extraordinaire et largement méconnu de cette femme hors normes, elle construit un livre à mi-chemin entre les souvenirs personnels et la mémoire collective, entre l’analyse de notre époque et l’évocation intime. Elle nous parle du dépassement de la douleur, de la perte de l’homme aimé qu’elle vient elle-même de vivre, du deuil, de la reconstruction de soi, des relations entre les hommes et les femmes, de la splendeur du sexe, de la bonne mort et de la belle vie, de la science et de l’ignorance, de la force salvatrice de la littérature et de la sagesse de ceux qui apprennent à jouir de l’existence avec plénitude et légèreté.
Vivant, libre, original, ce texte étonnant, plein de souvenirs, d’anecdotes et d’amitiés nous plonge dans le plaisir primaire qu’apporte une bonne histoire. Un récit sincère, émouvant, captivant dès ses premières pages. Le lecteur sent, comme toujours avec la vraie littérature, qu’il a été écrit pour lui.
La Chair de Rosa Montero
2017
Rosa Montero
Littérature étrangère
3½ h
Pas facile d’accepter son âge quand on a soixante ans, qu’on vit seule et que votre amant vous quitte pour faire un enfant avec sa jeune épouse. Soledad engage donc un gigolo de trente ans pour l’accompagner à l’opéra et rendre jaloux le futur père. Mais à la sortie un événement inattendu et violent bouleverse la situation et marque le début d’une relation trouble, volcanique et peut-être dangereuse.
Soledad se rebelle contre le destin avec rage et désespoir, avec humour aussi, et le récit de son aventure se mêle aux histoires des écrivains maudits de l’exposition qu’elle prépare pour la Bibliothèque nationale.
La Chair est un roman audacieux et plein de surprises, l’un des plus libres et personnels de l’auteur. Son intrigue touchante nous parle du passage du temps, de la peur de la mort, de l’échec et de l’espoir, du besoin d’aimer et de l’heureuse tyrannie du sexe, de la vie comme un épisode fugace au cours duquel il faut dévorer ou être dévoré. Le tout dans un style allègrement lucide, cruel et d’une ironie vivifiante.
Une grande romancière décortique avec acuité et humour les sentiments d’une séductrice impénitente aux prises avec les ravages du temps.
La Fille du cannibale de Rosa Montero
2006
Rosa Montero
Littérature étrangère
8 h
Si votre mari va aux toilettes dans un aéroport et disparaît, si ensuite vous recevez une demande de rançon venant d’une organisation terroriste et que vous êtes l’auteur d’une série de livres pour enfants dont le héros est Belinda la cocotte, que faire ? Pleurer d’abord puis décider de comprendre ce qui vous arrive. Et si la chance veut que vous rencontriez vos voisins de palier dont l’un se révèle être un vieil anarchiste octogénaire, ancien torero, compagnon de Durruti, dont les récits de la guerre d’Espagne vont former la toile de fond de vos soirées, et l’autre un garçon de 20 ans naïf et terriblement attirant, vous découvrez comme Lucia que vous ne tenez finalement pas tant que ça à ce mari disparu et qu’il est temps de donner un sens à votre vie. Ce beau roman, prenant, bien construit, plein d’humour et d’émotion, raconte à trois voix le passage de la jeunesse à la maturité, cette frontière de la quarantaine où l’univers se réorganise et où nous croyons pouvoir déchiffrer l’énigme que nous sommes pour nous-même.
Le Poids du cœur de Rosa Montero
2016
Rosa Montero
Littérature étrangère
7 h
Bruna Husky, la réplicante de combat des Larmes sous la pluie, a du vague à l’âme, la brièveté de sa vie programmée l’angoisse. Sa nouvelle enquête l’embarque dans une sombre affaire de poubelles atomiques aux confins du monde connu, dans une zone où règne une guerre permanente. Elle est accompagnée dans son aventure d’un “tripoteur” séduisant autant qu’inquiétant et d’une réplicante née de la même matrice industrielle qu’elle, son portrait craché. Cet alter ego plus jeune l’amène à s’interroger sur son humanité et son destin. Ses vieux amis, Yiannis l’archiviste, qui change d’humeur au gré de sa pompe à endorphines, Bartolo le boubi glouton, le taciturne inspecteur Lizard sont toujours là pour lui sauver la mise. Bruna Husky est une survivante qui se débat entre l’indépendance totale et un besoin d’affection désespéré, un animal sauvage prisonnier de sa courte vie. Rosa Montero construit des mondes extraordinaires, étranges et cohérents, avec une maestria de conteuse hors pair. Elle écrit tout à la fois un roman d’aventures politique et écologique, un thriller futuriste, une réflexion sur la création littéraire, une métaphore sur le poids de la vie et l’obscurité de la mort… et rappelle l’urgence de vivre et d’aimer quel que soit le monde qui nous est dévolu.
Le roi transparent de Rosa Montero
2012
Rosa Montero
Roman Histo
10 h
Lorsque pour échapper au viol et à la mort la jeune Léola revêt l’armure d’un chevalier tué, elle ne sait pas qu’elle va dorénavant devoir vivre comme un homme et apprendre à se battre. Nynève la rousse, la guérisseuse, la sorcière, devient son guide et l’aide à grandir et à faire sa route de femme indépendante dans ce Moyen Âge réel et fantasmé qui permet au talent de conteuse de Rosa Montero de nous montrer, en l’espace d’une vie, un siècle qui marque l’ouverture du Moyen Âge vers la Renaissance.
Léola va apprendre à penser et à écrire, fréquenter la cour d’Aliénor d’Aquitaine, voir la corruption de l’Église et le fanatisme de l’Inquisition, admirer la lutte des Cathares, découvrir les pouvoirs de l’imagination et rêver du roi Arthur tout en évitant soigneusement la malédiction du Roi Transparent.
Le grand talent de Rosa Montero est de savoir tenir le lecteur prisonnier de son histoire tout en l’amenant à s’interroger sur un siècle turbulent et déroutant peut-être à l’image du nôtre.
Émouvant et épique, original et puissant, ce roman a la force irrésistible des histoires que le lecteur a du mal à abandonner.
Illska, le Mal de Eiríkur Örn Norddahl
2015
Eiríkur Örn Norddahl
Littérature étrangère
13 h
Événement dans l’histoire mondiale : Agnes et Omar se rencontrent par un dimanche matin glacial dans la queue des taxis au centre-ville de Reykjavik. Agnes rencontre aussi Arnor, un néonazi cultivé, pour sa thèse sur l’extrême droite contemporaine. Trois ans, un enfant et une crise de jalousie plus tard, Omar brûle entièrement leur maison et quitte le pays. L’histoire commence en réalité bien avant, au cours de l’été 1941, quand les Einsatzgruppen, aidés par la population locale, massacrent tous les Juifs de la petite ville lituanienne de Jurbarkas. Deux arrière-grands-pères d’Agnes sont pris dans la tourmente - l’un d’eux tue l’autre - et, trois générations plus tard, Agnes est obsédée par le sujet.
Illska parle de l’Holocauste et d’amour, d’Islande et de Lituanie, d’Agnes qui se perd en elle-même, d’Agnes qui ne sait pas qui est le père de son enfant, d’Agnes qui aime Omar qui aime Agnes qui aime Arnor. Dans un jeu vertigineux, Eiríkur Örn Norddahl interroge le fascisme et ses avatars contemporains avec une étonnante maîtrise de la narration. Illska est un livre surprenant et immense écrit par un homme jeune, mais appelé à devenir un grand, sans doute un très grand écrivain.
Poussière dans le vent de Leonardo Padura
2021
Leonardo Padura
Littérature étrangère
14 h
Elle arrive de New York, il vient de Cuba, ils s’aiment. Il lui montre une photo de groupe prise en 1989 dans le jardin de sa mère et elle y reconnaît la sienne, cette femme mystérieuse qui ne parle jamais de son passé.
Ils vont chercher à comprendre le mystère de cette présence et les secrets enfouis de leurs parents...
Leonardo Padura nous parle de Cuba et de sa génération, celle qui a été malmenée par l’histoire jusqu’à sa dispersion dans l’exil : « Poussière dans le vent. » Nous suivons le Clan, un groupe d’amis soudés depuis la fin du lycée et sur lequel vont passer les transformations du monde et leurs conséquences sur la vie à Cuba. Des grandes espérances des nouveaux diplômés devenus médecins, ingénieurs, jusqu’aux pénuries de la « période spéciale » des années 90, après la chute du bloc soviétique (où le salaire d’une chercheuse représente le prix en dollars d’une course en taxi) et la fuite dans l’exil à travers le monde.
Des personnages magnifiques, subtils, nuancés et attachants, soumis au suspense permanent qu’est la vie à Cuba et aux péripéties universelles des amitiés, des amours et des mensonges. Ils vont survivre à l’exil, à Miami, Barcelone, New York, Madrid, Porto Rico, Buenos Aires. Ils vont prendre de nouveaux départs, témoigner de la force de la vie.
Leonardo Padura écrit un roman universel. Il utilise la forme classique du roman choral mais la sublime par son inventivité et son sens aigu du suspense, qui nous tient en haleine jusqu’au dernier chapitre. Ce très grand roman, qui place son auteur au rang des plus grands romanciers actuels, est une affirmation de la force de l’amitié et des liens solides et invisibles de l’amour.
Ce qui n'est pas écrit de Rafael Reig
2014
Rafael Reig
Policier
4½ h
Carlos emmène son fils Jorge en montagne pour un week-end entre hommes, c’est sa mère qui l’élève et il le voit très peu. Il le trouve étrange, trop rond, trop bébé pour ses quatorze ans, bref il est déçu par cet ado renfermé et maladroit dont il veut faire un homme, un vrai. Mais dès le début de la balade c’est Carlos qui découvre ses limites physiques et son incapacité à communiquer avec son enfant. Le séjour s’annonce difficile, surtout qu’au chalet les attend la nouvelle petite amie de Carlos, qu’il ne l’a pas dit à son fils et qu’elle n’est pas un modèle de discrétion. Carmen restée en ville tombe sur un manuscrit laissé chez elle par Carlos, un polar scabreux et terriblement efficace ; peu à peu elle y voit de drôles de ressemblances avec la réalité, des prémonitions macabres, des menaces à peine voilées contre elle ou contre son fils. L’angoisse monte, les sous-entendus se multiplient. Elle tente d’appeler Jorge, mais Carlos a confisqué son téléphone. Désespéré et humilié le garçon s’enfuit dans la forêt et disparaît. On ne lâche plus ce roman parfaitement noir où tout le monde, lecteur inclus, s’échine à lire entre les lignes « ce qui n’est pas écrit », et s’imagine le pire. Thriller psychologique basé sur les rancoeurs et les frustrations, se déployant dans une nature inquiétante sur une trame de film d’horreur habilement construite, ce texte confirme la virtuosité stylistique et l’inventivité narrative de son auteur.
Le Carnaval des innocents de Evelio Rosero
2016
Evelio Rosero
Littérature étrangère
6 h
Le docteur Justo Pastor Proceso a tout pour être heureux. Il est gynécologue dans une petite ville du sud de la Colombie, il a une résidence secondaire, une femme coquette, deux filles et un hobby : enquêter sur la véritable histoire de Simón Bolívar. Pour le carnaval de décembre 1966, il décide de frapper un grand coup en faisant construire un char burlesque qui révélera la face cachée de Simón Bolívar : le Libérateur s’est attribué des victoires sur des champs de bataille où il n’a jamais mis les pieds, a trahi ses amis, menti sans pudeur, enlevé et violé des petites filles à peine nubiles. Pareille offense au héros national ne passe pas inaperçue : on crie au scandale, les notables se liguent contre lui, on attaque l’atelier à l’arme à feu. Pour couronner le tout, en pleine folie carnavalesque, il découvre que sa femme le trompe (avec un général et quelques autres), ses filles le méprisent et ses amis se servent de lui. On quitte le vaudeville pour la farce, mais le drame n’est jamais loin. Dans la Colombie de la fin des années 60 on préfère vivre dans le mensonge plutôt que de remettre les mythes en question. Dans ce roman à la fois ironique et totalement tragique, Evelio Rosero confirme son très grand talent de styliste et de raconteur d’histoires.
Remords de Luiz Ruffato
2021
Luiz Ruffato
Littérature étrangère
5½ h
Un voyage au centre d’un Brésil scindé dans lequel tout dialogue semble être devenu impossible. Après plus de vingt ans d’absence, un homme abandonné par sa femme et son fils décide de revenir dans sa ville natale, au centre du Minas Gerais. Tous les liens des familles émigrées italiennes qui s’y étaient installées et en formaient le tissu social ont été détruits par les problèmes économiques qui les ont dispersés à travers le pays. On le suit pendant six jours, il va retrouver ses frères et sœurs, rencontrer d’anciens condisciples et de vieilles connaissances locales. L’ombre du suicide de sa jeune sœur et l’impossibilité de toute communication avec ceux qu’il retrouve accompagnent ses tentatives de renouer avec le passé. Le roman se livre à une réflexion sur une société où les différentes classes sociales ne peuvent plus dialoguer et dans laquelle, selon l’un des personnages, elles sont devenues « des planètes errantes » prêtes à entrer en collision et à se détruire.
Plier bagage de Daniel Saldana-Paris
2021
Daniel Saldana-Paris
Littérature étrangère
3½ h
En 1994, avant de quitter la maison, sa mère lui a offert un livre sur les origamis, elle les a embrassés, lui et sa grande sœur, et a laissé une lettre. Le père dit qu’elle est partie rejoindre le sous-commandant Marcos et soutenir le soulèvement zapatiste. Ce départ inattendu change l’équilibre familial, et le narrateur, du haut de ses dix ans, doit apprendre à vivre avec une sœur adolescente qui l’ignore et un père qui, jusqu’alors, n’était pour lui « qu’un élément parmi d’autres de l’infrastructure domestique, une sorte d’hybride d’animal de compagnie et d’appareil ménager ». Mais l’abandon est pesant quand on n’est plus obligé d’aller à l’école et qu’on passe ses journées seul à faire des origamis, sans aucun talent apparent pour le noble art japonais, d’ailleurs. Fort de ses lectures de la série Choisis ta propre aventure, lassé par la « méchanceté en pantoufles » de son père et aidé par le petit ami de sa sœur, il décide de partir en bus à la recherche de sa mère à l’autre bout du Mexique. Un roman faussement candide qui vous déchire le cœur, un voyage qui nous montre la cruauté du monde, mais aussi la tendresse désintéressée des inconnus. Un personnage principal qu’on n’oublie plus et une œuvre limpide sur la fin de l’enfance.
Deux idées de bonheur de Luis Sepúlveda
2016
Luis Sepúlveda (et Carlo Petrini)
Essai
2 h
Ce texte est né d’une conversation entre deux hommes venus d’horizons et de pays différents, l’écrivain chilien Luis Sepúlveda et le gastronome italien Carlo Petrini, défenseur du slow food et du “manger local”. De l’Amazonie au cœur de l’Afrique, de l’expérience amère de l’exil à la communion collective de Terra Madre, les souvenirs et pensées de ces deux auteurs d’exception tissent une conversation qui passe en revue l’actualité et la littérature, la gastronomie et la politique, la défense de la nature et de la tradition. Rencontres, récits, histoires de grands leaders et de petits héros du quotidien, Petrini et Sepúlveda nous entraînent à leur suite dans cette quête du droit au plaisir qui est aujourd’hui le plus révolutionnaire, le plus démocratique, le plus humain des objectifs. Avec cependant la lenteur et la sagesse de l’escargot. Parce que nous aussi nous pouvons cesser de courir vers une destination inconnue, et recommencer pleinement à exister.
El Tano de Luis Sepúlveda
2012
Luis Sepúlveda
Littérature
½ h
On fait parfois de drôles de rencontres en Patagonie ; sur la route d’El Maiten, on peut croiser, par exemple, un type qui parcourt la pampa à la recherche d’un violon. On l’appelle El Tano, l’Italien.
 
 
Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis de Luis Sepúlveda
2013
Luis Sepúlveda
Littérature
½ h
Max est l’humain de Mix et Mix est le chat de Max. Ils grandissent ensemble, ils sont amis pour de vrai. Lorsque Max part faire ses études, il emmène son chat bien-aimé. Max est souvent absent et Mix, devenu vieux et aveugle, passe de longues journées solitaires.
Un jour un bruit suspect lui révèle la présence dans la maison d’une souris mexicaine sympathique, bavarde et trouillarde qu’il baptise Mex. La souris raconte le monde visible à Mix, qui l’emmène en balade et lui donne un coup de main quand il faut atteindre la dernière étagère du placard aux délicieuses céréales. Ils sont très différents mais entre le chat rêveur et la souris gourmande et volubile naît une amitié comme sait si bien les raconter Luis Sepúlveda.
L'ombre de ce que nous avons été de Luis Sepúlveda
2011
Luis Sepúlveda
Littérature étrangère
2 h
Un jour de pluie à Santiago, trois vieux nostalgiques rêvent de propager la révolution. En attendant leur chef, “le Spécialiste”, Arancibia, Garmendia et Salinas boivent, fulminent et se disputent pour le plaisir. Mais “le Spécialiste” ne viendra pas : il est mort, assommé par un tourne-disque jeté d’un balcon lors d’une dispute conjugale. Aux vieux communistes de prendre leur destin en main...
La lampe d'Aladino : Et autres histoires pour vaincre l'oubli de Luis Sepúlveda
2008
Luis Sepúlveda
Littérature étrangère
2 h
Un petit commerçant palestinien débarque à Puerto Eden, au plus profond de la Patagonie chilienne. Le Turc, comme on l’a surnommé, explique sa conception des échanges à l’aide d’une très ancienne histoire phénicienne. Il s’appelle Aladino Guarib et donne son nom à ce recueil de nouvelles dans lesquelles Luis Sepulveda tente de sauver de l’oubli des moments, des lieux et des existences uniques. C’est de la lampe d’Aladino que surgissent comme par magie des contes magistraux, de merveilleux romans miniatures, faits de personnages inoubliables et d’histoires comme Luis Sepulveda en a le secret. On y retrouve, entre autres, le Vieux chasseur de jaguars et amateur de romans d’amour ou Butch Cassidy et Sundance Kid, une dame grecque d’Alexandrie, des poètes disparus et un hôtel aux confins de l’Equateur, de la Colombie et du Brésil.
Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepúlveda
1992
Luis Sepúlveda
Littérature étrangère
2 h
Antonio José Bolivar Proaño est le seul à pouvoir chasser le félin tueur d’hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les Indiens Shuars et il accepte le duel avec le fauve. Mais Antonio José Bolivar a découvert sur le tard l’antidote au redoutable venin de la vieillesse : il sait lire, et il a une passion pour les romans qui parlent d’amour, le vrai, celui qui fait souffrir. Partagé entre la chasse et sa passion pour les romans, le vieux nous entraîne dans ce livre plein de charme dont le souvenir ne nous quitte plus.
 
 
Les Roses d'Atacama de Luis Sepúlveda
2001
Luis Sepúlveda
Littérature étrangère
2 h
Qu’est-ce qui rapproche un pirate de la mer du Nord mort il y a 600 ans, un Argentin qui décide de sauver les forêts de Patagonie, un instituteur exilé qui rêve de son école et s’éveille avec de la craie sur les doigts, un Bengali qui aime les bateaux et les amène au chantier où ils sont détruits en leur racontant les beautés des mers qu’ils ont sillonnées ? Seulement cette frontière fragile qui sépare les héros de l’Histoire des inconnus dont les noms resteront dans l’ombre. Voici, riche d’une humanité palpable, dans ce style sec et incisif auquel nous a habitués Luis Sepúlveda, toutes ces vies recueillies par un voyageur exceptionnel.
Rendez-vous d'amour dans un pays de guerre de Luis Sepúlveda
1997
Luis Sepúlveda
Littérature étrangère
4 h
La vie semble faite d’une accumulation de failles imperceptibles qui transforment souvent les désirs, les amours, les amitiés, les rêves, les projets politiques, tout ce qui compte dans une vie, en détours inexorables du destin. Ces histoires racontent des situations marquées par ces brisures, ces glissements, ces rendez-vous manqués que les protagonistes n’ont pas su ou pas voulu éviter. Ces histoires font rire et réfléchir, lorsqu’elles nous tendent un miroir, et nous conduisent dans des pays lointains, dans des intrigues mystérieuses, dans des endroits peuplés de gens simples ou extraordinaires. Emouvantes ou cocasses, elles portent toutes la marque de l’incomparable puissance de Luis Sepelveda dans sa transformation de la réalité en littérature.
Un nom de torero de Luis Sepúlveda
1996
Luis Sepúlveda
Littérature étrangère
3½ h
Les 63 pièces d’or de la collection du Croissant de Lune Errant ont été volées par les nazis. Après quarante ans de sommeil, à la chute du mur de Berlin, elles réapparaissent en Patagonie et la course-poursuite commence entre la Lloyd Hanséatique et les anciens agents de la Stasi.
La Lloyd a un atout majeur : Juan Belmonte. Il porte un nom de torero et un lourd passé de guérillero de toutes les révolutions perdues de l’Amérique Latine. La Lloyd ne lui a pas laissé le choix : partir à la recherche des pièces d’or ou perdre Véronica, son unique raison de vivre, brisée par la torture.
Coup de sang de Enrique Serna
2013
Enrique Serna
Littérature étrangère
7½ h
Soit un modeste garagiste mexicain qui a plaqué femme et gosses pour suivre à Barcelone une bombe dominicaine, chanteuse de salsa, aussi irrésistible qu’assommante. Soit un séduisant quadragénaire catalan, dont les femmes sont folles, mais qui est encore puceau à 47 ans parce qu’il se croit impuissant et qui en désespoir de cause a recours au Viagra. Soit enfin, ou presque, un acteur porno argentin en fin de carrière qui perd tous ses moyens sur un tournage après être tombé raide amoureux d’une jeune et jolie étudiante qui le croit chercheur en génétique… Quand ces trois-là se croisent, avec quelques autres qui font, ou pas, dans la dentelle, le cocktail est explosif.
Coup de sang est une tragi-comédie sexuelle débridée, crue, farcesque, panique, un vaudeville délirant qui risque de choquer les belles âmes, dans lequel Enrique Serna déploie toute sa verve caustique et son humour féroce, entre passions et pulsions, entre triomphes et fiascos. Peinture au vitriol de la sexualité contemporaine, portrait grinçant du macho, mais aussi de l’hystérique moderne, ce Coup de sang d’un des plus talentueux et singuliers écrivains d’Amérique Latine est un roman crépitant de folies diverses et variées, dont la lecture réserve, jusqu’au bout, bien des plaisirs et des surprises.
La double vie de Jesús de Enrique Serna
2016
Enrique Serna
Littérature étrangère
8 h
La ville de Cuernavaca est une poudrière dont tous les niveaux ont été infiltrés par les narcotrafiquants. La vie quotidienne est ponctuée par les échanges de coups de feu, la découverte de cadavres décapités, les cartels se disputent la place. Comment un homme disposé à défendre ses convictions jusqu’au bout, à mettre en pratique ses idéaux de légalité et de justice, peut-il se battre sur ce terrain miné ? Jesús a su, malgré la corruption ambiante, se tenir à l’écart des factions qui utilisent le pouvoir à des fins personnelles. Et il pense qu’il peut accéder à la mairie. Il va se retrouver dos au mur, pris entre les pouvoirs institutionnels et le crime organisé : menaces de mort, tentatives de corruption, scandales médiatiques, enlèvements, vengeances sanglantes... Mais dans le même temps il découvre l’amour de sa vie, un amour interdit et scandaleux, fatal pour la réputation d’un homme politique. Avec un humour ravageur, cruel comme la réalité qu’il décrit avec un incroyable sens du suspense, Enrique Serna écrit un roman d’amour fou où la morale des apparences s’effondre devant l’ouragan de la passion.
Quand je serai roi de Enrique Serna
2009
Enrique Serna
Littérature étrangère
6½ h
Mexico, années 80. Nopal, douze ans, fuit un foyer triste pour se retrouver avec ses amis et s’oublier en sniffant de la colle. Marcos, riche propriétaire d’une radio putassière, invente un concours imbécile pour récompenser un enfant ayant fait preuve d’héroïsme. Son fils Marquitos, adolescent fêlé, s’amuse à tirer sur les pauvres depuis le toit de sa maison. Damian, pauvre type minable, s’accroche à une dignité factice, pour supporter une vie terne au côté de sa mère… Quelques gamins de rues, de riches parvenus, de soi-disant intellectuels pontifiants, un journaliste tiraillé entre ses convictions et la nécessité de gagner sa vie… Autant de personnages qui vont se croiser, pour le meilleur, et surtout pour le pire.
C’est méchant, grinçant, parfois drôle, parfois émouvant, souvent absurde, toujours juste. Une façon originale et puissante, à défaut d’être aimable, d’évoquer la société mexicaine.
L'or de Quipapà de Hubert Tézenas
2013
Hubert Tézenas
Policier
3½ h
Recife, 1987. Dans la fournaise de l’automne brésilien, un homme ordinaire est accusé de meurtre et se retrouve brutalement en enfer. Son combat pour survivre va le mettre au contact d’un monde de violence dont il ne sait rien : celui des seigneurs de la canne, aux portes de l’hostile Sertao, où tous les coups sont permis.
Le temps de la sorcière de Arni Thorarinsson
2007
Journaliste Einar (1)
Arni Thorarinsson
Policier
7½ h
Pourtant, il se passe des choses dans ce grand nulle part bouleversé par la mondialisation et l’arrivée des émigrés. Un petit chien disparaît, une vieille dame téléphone pour dire que la mort accidentelle de sa fille arrange bien les affaires de son gendre. Des adolescents se suicident. Un reportage sur la troupe de théâtre du lycée est publié, et le jeune et talentueux acteur qui tient avec tant de conviction le rôle principal disparaît...
Le septième fils de Arni Thorarinsson
2010
Journaliste Einar (3)
Arni Thorarinsson
Policier
7 h
Les soirées sont longues à Isafoldur, la capitale des fjords de l’ouest de l’Islande, quand on est chargé de traquer le scoop par un rédacteur en chef avide de sensationnel, et qu’on rêve de retrouver sa nouvelle petite amie laissée à Reykjavik. Et puis on découvre que les bars des hôtels abritent des célébrités intéressantes, une séduisante vedette du football national et son copain d’enfance qui le suit comme son ombre et profite de ses conquêtes, une chanteuse pop qui a failli gagner le titre de Nouvelle Star, un brillant avocat d’affaires, les groupies respectives de ces gens importants, et des groupes d’adolescents en révolte. Des maisons brûlent, des tombes sont profanées, des touristes lituaniens sont volés et soupçonnés de trafic de drogue, tout s’emballe... Einar, le correspondant du Journal du soir, mène l’enquête avec son air désabusé, sa nonchalance et une ironie qui lui permettent d’apprivoiser les témoins et de porter un regard sans préjugés sur les événements.
L'Ange du matin de Arni Thorarinsson
2012
Journaliste Einar (4)
Arni Thorarinsson
Policier
6½ h
La postière, sourde et sans le sou, tuée à Akureyri, et le capitaliste de Reykjavik, “nouveau Viking” à la tête d’un portefeuille de millions en créances, n’ont aucun rapport. Pourtant le destin fait se croiser leurs chemins lorsque, malgré l’opposition du commissaire de police qui le déteste, Einar enquête pour son journal en perte de vitesse sur la disparition d’une petite fille.
Einar, ironique et tendre, a rarement été confronté à un crime aussi complexe. Rien ne s’est passé comme le voulait la logique. Portrait caustique et désabusé de l’Islande contemporaine, ce roman témoigne de l’évolution rapide des moeurs et de la corruption des âmes. Le surprenant retournement final est dérangeant dans sa description de l’innocence perdue et de l’irréversibilité des changements de société. L’intrigue resserrée et bien menée entraîne le lecteur fasciné aux côtés de cet enquêteur à la fois nonchalant et lucide. Un roman passionnant, éclairant et terrifiant. Une vraie réussite.
L'ombre des chats de Arni Thorarinsson
2014
Journaliste Einar (5)
Arni Thorarinsson
Policier
6 h
Einar, le rédacteur en chef de l’Evening Post à Reykjavík, se voit peu à peu confronté à une série de mystères. Qu’est-ce qui se cache derrière le “suicide assisté par ordinateur” et soigneusement scénarisé de la jeune femme dont le récent mariage avait été transformé en cauchemar par une farce de très mauvais goût ? Qui envoie à Einar des messages obscènes à l’orthographe défaillante ? Qui a attaqué, devant une boîte de nuit, le cadre dynamique et misogyne qui terrorisait sa famille et l’a expédié à l’hôpital dans un coma profond ? Quelles manipulations politiques viennent troubler la bataille pour le destin de l’Evening Post ? Quel jeu mène son directeur ? Enquêteur nonchalant et lucide, Einar tente de résoudre ces énigmes malgré l’hostilité du commissaire de police local. Pour cet amateur de rock qui regarde les changements du monde avec une distance désabusée, les choses ne sont pas toutes ce qu’elles semblent être. Et le bonheur est peut-être fugitif comme l’ombre des chats. Arni Thorarinsson a une vision caustique et révélatrice de la société mondialisée. Il construit ici une critique sociale féroce et pose des questions gênantes dans un thriller bien ficelé qui ne peut laisser personne indifférent.
Le crime, histoire d'amour de Arni Thorarinsson
2016
Journaliste Einar (6)
Arni Thorarinsson
Policier
2½ h
Avant ils étaient heureux, une famille heureuse, et puis ils l’avaient appris et leur vie était devenue un enfer. Ils ont tout caché, surtout pour leur fille, mais se sont engagés à lui parler le jour de ses dix-huit ans. Tous les trois ils ont attendu ce jour et craint son arrivée. La mère veut, contre vents et marées, tenir sa promesse. Le père doute que la vérité les libère du cauchemar qu’est leur vie. La fille se révolte, essaie de survivre, de les tenir à l’écart, elle les hait autant qu’elle les aime. Elle vit loin d’eux, entourée d’amis bien intentionnés, qui l’aiment, eux. Le Crime est l’histoire inquiétante d’une journée fatale, dont le souvenir obsède longtemps le lecteur, épouvanté et désolé de ce grand gâchis que peut être toute vie. Arni Thorarinsson prouve, une fois encore, son immense talent.
La Montagne Rouge de Olivier Truc
2016
Olivier Truc
Policier
9½ h
Enclos de la Montagne rouge, sud de la Laponie. Sous une pluie torrentielle, les éleveurs procèdent à l’abattage annuel de leurs rennes. Mais dans la boue, on retrouve des ossements humains. Oui est ce mort dont la tête a disparu ? Son âge va le mettre au centre d’un procès exceptionnel qui oppose forestiers suédois et éleveurs lapons à la Cour suprême de Stockholm : à qui appartiennent les terres ? A ceux qui ont les papiers ou à ceux qui peuvent prouver leur présence originelle ? Klemet et Nina, de la police des rennes, sont chargés de l’enquête. Ils découvrent une mystérieuse vague de disparition d’ossements et de vestiges sami. Ils croisent des archéologues aux agendas obscurs, mais aussi Petrus, le chef sami à la poursuite des rêves de son père dans les forêts primaires de la Laponie, Bertil l’antiquaire, Justina l’octogénaire et son groupe de marche nordique et de bilbingo. Les sombres secrets d’une Suède fascinée par l’anthropologie raciale sont distillés sur fond de paysages grandioses et désolés, par des personnages de plus en plus complexes et attachants.
 
 
Le dernier Lapon de Olivier Truc
2012
Olivier Truc
Thriller
9½ h
Demain, à Kautokeino, en Laponie centrale, le soleil, disparu depuis quarante jours, va renaître entre 11 h 14 et 11 h 41. Demain, Klemet va redevenir un homme avec une ombre. Demain, le centre culturel compte exposer un tambour de chaman légué par un compagnon de Paul-Emile Victor. Mais dans la nuit, le tambour est volé et un meurtre est commis. Klemet et sa coéquipière Nina, patrouilleurs à la police des rennes, se lancent dans une enquête déroutante à travers la toundra glaciale.
 
 
Le détroit du loup de Olivier Truc
2014
Olivier Truc
Policier
8 h
Le printemps dans le Grand Nord, une lumière qui obsède, une ombre qui ne vous lâche plus. À Hammerfest, petite ville de l’extrême nord de la Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubai de l’Arctique, tout serait parfait s’il n’y avait pas quelques éleveurs de rennes et la transhumance... Là, autour du détroit du Loup, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident coûte la vie à un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d’un rocher sacré. Et les morts étranges se succèdent.
En ville les héros sont les plongeurs de l’industrie pétrolière, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, d’origine sami.
Klemet et Nina mènent l’enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina une autre quête se joue, plus intime, plus dramatique. Elle l’entraîne à la recherche de ce père disparu dans son enfance. Une histoire sombre va émerger, dévoilant les contours d’une vengeance tissée au nom d’un code d’honneur implacable.
 
 
Ciel bleu - Une enfance dans le Haut-Altaï de Galsan Tschinag
2004
Galsan Tschinag
Bio
3 h
En racontant son enfance en Mongolie, dans le Haut-Altaï, Galsan Tschinag transporte le lecteur dans un monde fascinant où les coutumes séculaires des Touvas cohabitent tant bien que mal avec un régime communiste. Chasse, transhumance, froid et neige, le petit Galsan est plongé dans la nature, dans la steppe infinie, entre des esprits plus ou moins bienveillants et une grand-mère irremplaçable. Un texte court et simple au charme subtil qui nous transporte dans un véritable ailleurs, dans la lignée de Dersou Ouzala.
« Ciel bleu est une oeuvre littéraire pleine de poésie, de silence, de foi. Un chant d’amour, un guide spirituel, un secret à partager avec ceux qu’émerveille l’aube des peuples. »
Né le 26 décembre 1944, en Mongolie occidentale, Galsan Tschinag a publié une douzaine de livres en mongol et en allemand. Descendant d’une famille d’éleveurs Touvas, il s’est fait l’ardent défenseur des coutumes de son peuple face aux dangers de la modernisation.
 
 
La fille dans l'escalier de Louise Welsh
2014
Louise Welsh
Policier
5 h
Jane, enceinte de six mois, arrive à Berlin par une triste nuit de novembre. Elle vit avec sa compagne Petra qui les a installées dans un appartement beau et moderne dans le quartier branché de Mitte. Pour Jane tout est nouveau : la langue, les rues, les gens, sa situation. Elle est isolée, enceinte et voudrait s’intégrer. Alors que sa compagne Petra est occupée à travailler, elle reste seule à la maison et se demande encore si elle a bien fait de faire cet enfant. Elle explore le voisinage. Dans le bâtiment abandonné qui surplombe leur cour, une lumière vacille : une ombre passe dans l’escalier. Des cris dans la nuit qui ressemblent à des pleurs d’enfant, une voix d’homme La première rencontre est tendue mais cordiale. Ils lui rappellent sa propre enfance. Mais petit à petit, Jane se persuade que le docteur Mann abuse de sa fille. Malgré les protestations de Petra qui lui conseille de ne pas se mêler des affaires des autres, Jane poursuit son enquête Elle s’obstine à vouloir aider la récalcitrante Anna. Elle a tout Berlin sous ses fenêtres, mais ne voit que la cour, la pensée de sa maternité imminente se transforme en visions, en délire sur la tyrannie des pères et la méchanceté des belles-mères, sur les enfants abandonnés et les femmes assassinées. Elle espionne Anna, interroge des inconnus, se dispute violemment avec Petra et s’expose à toutes sortes de dangers. Le lecteur, mal à l’aise, suit Jane dans cette ville hantée, sans doute moins inquiet pour elle que préoccupé par le mal qu’elle peut faire autour d’elle, ou en elle.
Elle venait de Marioupol de Natascha Wodin
2020
Natascha Wodin
Littérature allemande
7 h
À l’ouverture des archives en Russie, Natascha Wodin, troublée par ses souvenirs de sa mère qui s’est suicidée à 40 ans, dans son enfance, commence des recherches pour reconstituer son histoire. Sa mère a été déportée au cours de la Seconde Guerre mondiale d’Ukraine en Allemagne dans un camp de travail pour maintenir à flot l’industrie et l’agriculture allemandes et autrichiennes ; elle-même est née dans un camp de personnes déplacées après la guerre, en Allemagne, pays où ses parents sont contraints de rester car ils seraient traités comme des collaborateurs au retour en Ukraine... Le récit suit le rythme des recherches de l’auteur et leurs difficultés. Il y a les fausses pistes, la lenteur administrative des services concernés en Ukraine et en Russie, les témoins disparus ou survivants (mais qui refusent de parler), ou ceux qui ne savent pas, mais sont prêts à inventer. Elle croise les informations, vérifie, se déplace et finit par reconstituer non seulement l’histoire de sa mère, mais celle de toute une famille dont les membres l’emmènent de Riga en Italie et en Grèce. Son récit qui couvre un siècle raconte l’histoire d’une famille depuis l’époque tsariste jusqu’aux années 2000. Une traversée passionnante de l’Union soviétique à travers les biographies de quatre sœurs nées à Marioupol, un grand port de commerce dans le Donetz, où à travers sa prudence de chercheuse, l’auteur nous fait comprendre les tours que nous joue notre mémoire.
Traduire Hannah de Ronaldo Wrobel
2013
Ronaldo Wrobel
Littérature étrangère
4½ h
Max arrive de Pologne dans les années 30, il est cordonnier dans le quartier du port à Rio de Janeiro. Quand la dictature décide de surveiller les “subversifs” étrangers, la police oblige Max à traduire tout le courrier échangé en yiddish. Et traduire Hannah, les lettres si sages, si édifiantes qu’elle écrit à sa sœur Guita à Buenos Aires, bouleverse la vie du cordonnier. Il part à sa recherche. Entraîné dans une avalanche de péripéties cocasses, Max va recevoir une étrange éducation sentimentale, au centre d’un monde où personne n’est ce qu’il dit être. La traduction des lettres d’Hannah va devenir un défi plus incontrôlable que les sentiments du cordonnier. Pris dans un imbroglio politique et familial, entre flics et prostituées, entre désespoir et humour, tous les héros de cette histoire vont laisser tomber les masques et nous découvrir une réalité absurde et complexe. L’un des charmes du roman réside dans le contraste entre la vie des Juifs arrivant de shtetls glacés de Pologne et d’Ukraine et le brouhaha joyeux du pays d’accueil, où le plus grand danger pour le peuple du Livre serait l’assimilation, car “les Brésiliens ne savent pas haïr” et “la religion y ressemble plutôt à un caprice, à une prédication fortuite”. Un délice de lecture hautement recommandable !
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