Un récit bouleversant sur un sujet sensible qui nous concerne tous un jour ou l’autre : l’accompagnement d’un parent en fin de vie. La lettre d’une fille à sa mère. Pendant deux ans et demi, Marie-Sabine Roger a visité sa mère placée en Ehpad, avant qu’elle ne décède, à 94 ans, quelques semaines avant le confinement. Très vite, la vieille dame est rendue incontinente et grabataire, faute de personnel à ses côtés. Les mains n’obéissent plus, la mémoire s’évapore, la dépression s’installe. On l’infantilise, on la médicamente pour qu’elle ne crie plus sa solitude. Bientôt, elle ne sera plus que silence. Jusqu’à la fin, cependant, sa fille cherche à renouer les liens avec cette mère qui fut toujours distante et peu chaleureuse. Elle s’interroge : a-t-elle jamais été aimée par cette femme-enfant capricieuse ? Peut-on se dire ce qu’on ne s’est jamais dit à la fin du jour ? Un sujet universel le grand âge, les conditions d’accueil en Ehpad, les rapports qui s’instaurent Avec les parents dépendants, et en écho notre propre vieillissement : autant de sujets traités ici qui nous touchent directement. Un cri d’alarme “Si vieillir est inéluctable, vieillir mal n’est pas obligé”, conclut Marie-Sabine Roger, qui en appelle dans ce livre humaniste à un accompagnement digne des personnes âgées. Il fallait son écriture à l’os pour rendre l’émotion aussi poignante, et donner toute sa portée à ce récit.