J’étais un enfant dépossédé du monde. Par le décret d’une volonté antérieure à la mienne, je devais renoncer à toute possession en cette vie. Je touchais au monde par fragments, ceux-là seuls qui m’étaient immédiatement indispensables, et enlevés aussitôt leur utilité terminée. [...] Je voyais la grande main de ma mère quand elle se levait sur moi, mais je n’apercevais pas ma mère tout en entier, de pied en cap. J’avais seulement le sentiment de sa terrible grandeur qui me glaçait. Un recueil de nouvelles qui, dès sa parution, en 1950, marqua les débuts d’un grand écrivain.