Salam Ouessant
2012
2½ h
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Un père emmène ses deux filles en vacances d’été à Ouessant. Il se remet mal de son divorce, d’avoir perdu leur garde, n’arrive pas à leur dire qu’ils sont là en souvenir d’un ami d’enfance à Lyon, originaire de l’île natale, qui prenait sa défense quand on le traitait d’Arabe ou d’étranger. Lui s’est toujours senti lyonnais même s’il garde la nostalgie des départs sur le Ville de Marseille l’été pour Alger. La pluie incessante, le regret des filles d’avoir quitté leur mère, la mélancolie qu’il essaie d’endiguer à coups d’enjouements surfaits et de promenades à vélo, la rencontre d’une belle rousse qu’il aurait pu aimer, l’émouvante confession du loueur de vélos font de cette semaine bretonne à la fois un hors temps, un examen de passage familial et une mise au point pour ce père déboussolé qui veut avant tout être aimé.
Salam Ouessant a le charme et la mélancolie d’une île entre pluie et nuages qu’éclaire fugitivement le soleil, les personnages n’y ont que l’assurance fragile d’un bonheur à défendre et la sincérité émouvante d’y prétendre. Comme dans tous ses romans, plus ou moins autobiographiques, Azouz Begag y évoque le paradoxe d’être d’origine maghrébine, considéré comme étranger et qui plus est arabe, donc en gros voleur de pain des Français de souche.