2013-01-19 17:45
Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, fut mon premier Zweig, bien que j’en ai encore deux dans ma bibliothèque, et je dois dire que j’ai été séduite par le style de l’auteur. Je dois avouer qu’en plus, j’ai été heureuse de retrouver, au début de la nouvelle, deux ou trois répliques anglaises, mais ça c’est mon côté “j’aime l’anglais” qui ressort. Concernant la plume de l’auteur, je n’ai donc rien à redire. Je l’ai trouvé sublime, notamment lors des tournures de certaines phrases. J’ai beaucoup aimé l’ambiance début du siècle, leurs valeurs à cette époque, et tout ce qui s’en suit. Et puis, il y a aussi l’évocation des détails, qui m’a séduite. C’est peut-être bête, mais j’adore retrouver dans un livre des petites choses, qui semblent futiles, auxquelles on ne pense pas, mais dont l’on pourrait parler pendant des heures. ce fut le cas ici, avec l’évocation des mains du jeune homme que cette femme décrit de façon incroyable et surtout inattendue. Que pourrait-on dire de mains, en même temps ? Et bien elle, elle en a des choses à dire.
En ce qui concerne la nouvelle en elle-même, je dois avouer que j’ai beaucoup aimé l’intensité qui émanait de cette rencontre, de ce qu’elle signifie pour cette femme. Comme quoi, un rien peut tout changer. Il suffit d’une rencontre pour envoyer valser nos habitudes, nos certitudes, nos désirs. Il ne suffit vraiment pas de grand-chose pour tout envoyer bouler. C’est ce qui m’a le plus plu dans cette nouvelle, et même si j’ai bien du mal à décrire la situation, à décrire ce qui me plait tant dans ce genre de comportement, j’espère que vous avez plus ou moins cerner la chose. En fait, c’est surtout le bouleversement interne qu’une rencontre peut causer chez une autre que je trouve fascinant. Jusqu’où sommes-nous alors prêts à aller ? Et quel courage nous faut-il pour y arriver. Par ailleurs, j’ai apprécié de voir que le vice du jeux était évoqué. C’est un thème que l’on utilise moins, surtout comparé aux autres addiction diverses, mais qui, déjà à cette époque faisait des ravages. Il faut reconnaître que ce cercle vicieux dans lequel s’est enfermé cet homme est tout de même intéressant. Encore une fois, jusqu’où peut-on aller pour jouer, encore et toujours, tout en gagnant ? Est-il possible de sortir de ce cercle vicieux ? Ici, nous trouvons les réponses à ses questions, et on voit bien par quoi doit passer cet homme pour essayer de s’en sortir. Sinon, je dois dire que j’ai apprécié le fait de commencer cette histoire avec la fuite de Mme Henriette, qui provoque alors un débat, et qui amènera cette femme - dont j’ai oublié le nom, excusez-moi - à se confier au narrateur, avec qui elle aura donc au préalable débattu de l’action de Mme Henriette. J’ai beaucoup aimé ce parallèle donc, et que la nouvelle commence de la sorte, pour continuer sur le même ton.
En somme : Une nouvelle très belle, très intense, qui vous fait vous demander ce que vous auriez fait, si cela vous était arrivé.