Les romans vont où ils veulent
2010
4 h
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Dans ce tome comme dans les précédents, la chronologie est brisée, et l’auteur constate qu’il est obligé d’aller au-delà du cadre temporel qu’il s’était fixé (environ la seconde moitié du XXe siècle).
Il joue ainsi sur les télescopages temporels, évoquant aussi bien la guerre 1914-1918 et les traces laissées dans les familles Maudon, Herdoin et Rubien, qu’une partouze parisienne à laquelle participent Nicolas Rubien et sa compagne et cousine Louise Herdoin et qui le fait remonter à la Genèse et au mythe judéo-chrétien de la Chute. Et sur les décalages générationnels comme lorsque le jeune Gregory Rubien initie son grand-père, François, le vétérinaire retraité de Villefleurs, aux secrets d’une émission de télévision, Cool Quartier, formule mixte entre Loft Story et Plus belle la vie (l’auteur s’est amusé à forger un nouveau concept de la télé-poubelle).
On pourra aussi bien croiser un homme d’affaires chinois, numéro un mondial des sites de rencontres sur Internet, qui invente une nouvelle langue universelle, l’Unilog, que les méditations inquiètes du curé de Vernery-sur-Arre qui voit s’effondrer le catholicisme… Mais les échos d’un chapitre à l’autre montrent bien que l’on parle du même monde, d’un monde où les héritages du passé continuent subrepticement de peser sur les vivants, et dont l’avancée et les évolutions flirtant parfois avec l’absurde suscitent autant d’interrogations.