2013-01-19 17:35
Vous voulez savoir ce qui fait le charme de ce livre ? C’est bien entendu un ensemble, mais ce qui m’a personnellement charmée, c’est ce côté très british, très vieillot, mais tellement dans l’étique, dans le respect des règles, la galanterie, et cette cours, que ces messieurs font aux femmes. En bref, un univers un peu à la Jane Austen, où tout est très classe. La dernière conquête du Major Pettigrew rejoint ce style là, malgré l’époque – quoi que parfois je me suis vraiment demandée à quelle époque cela se passait-il réellement, point d’ailleurs à la fois positif et négatif. Bref, tout ça pour dire que ce côté vraiment très délicat, tout en finesse et respect des traditions, est vraiment très envoûtant. Autant vous dire qu’après quelques pages, on est déjà sous le charme. Il y a ce rituel du thé, ces parties de chasses, ces mondanités, ces bals organisés, etc… D’ailleurs, le langage employé est lui aussi toujours très raffiné, et nous embarque directement. Vous verrez déjà, dès les premières phrases du Major, à quel point cette élégance de diction ne peut que séduire. Et en parlant de cela, le ton est très vite donné, et les phrases qu’a construites l’auteure sont tout simplement magnifiques, et très poétiques. On se laisse vraiment totalement allé, et on s’imagine même aux côtés des personnages dans le roman. Notons tout de même que les nombreuses et longues descriptions sont à double tranchant. Certes, et comme dit, le lecteur à l’occasion de bien visualiser les lieux, l’ambiance, les personnages, et le reste, mais d’un autre côté, trop de descriptions tuent les descriptions. Vous voyez ce que je veux dire ? Je ne vous cacherais pas que par moment, l’auteure m’a perdue, mais jamais pour longtemps, heureusement. Et en parlant de personnages, parlons-en ! Commençons par ce cher Major Pettigrew, évidemment. Autant vous le dire tout de suite, je suis amoureuse du Major – mais ce n’est pas étonnant, et on nous avait prévenus sur la quatrième de couverture. Il est charmant, élégant, juste, droit, etc.. Je pourrais je crois passer des heures à vous parler de lui, mais ce ne serait pas la meilleure chose à faire. J’ai été sous le charme, bien évidemment. Et en même temps, comment ne pas s’y attacher, à ce cher Major ? On commence à le suivre après le décès de son frère, ce qui est déjà un évènement douloureux, mais je crois que l’on tombe réellement amoureux de lui lorsque l’affaire des fusils éclate. Son père lui en a laissé un, et a donné l’autre à Bertie, avant de mourir. Son seul souhait était de les réunir, ce que le Major Pettigrew compte bien réaliser. Mais la tâche ne sera pas facile à cause de sa belle-sœur, Marjorie, et d’autres personnages. Du coup, dès que le problème survient, on souhaite vraiment pour lui qu’il y parvienne. Et c’est à partir de là que tout commence. Et puis, il y a Mme Ali. Que dire d’elle à part qu’elle est époustouflante ? Cette Pakistanaise a vraiment de la bonne humeur à revendre. Qui plus est, elle est très cultivée, contrairement à tous les préjugés que certains peuvent avoir. Mais elle est surtout incroyablement douce, et aimante. En effet, elle fera tout pour sa famille, quitte à se sacrifier elle-même dans l’histoire. Comment ne pas aimer une femme comme ça, dites-moi ? Mais je ne vais pas trop vous en dire à ce sujet. La seule chose qu’il faut savoir, c’est que Mme Ali est une femme bien, à qui ont s’attache tout aussi facilement qu’au Major. N’oublions pas certains personnages secondaires, que j’ai pour ma part beaucoup apprécié, comme par exemple Amina, George et Abdul Wahid. Ce dernier est le neveu de Mme Ali, et bien qu’au départ, on ne l’aime pas vraiment, on finit par se rendre compte qu’il n’est pas ce que l’on croyait. Amina elle, à une répartie d’enfer ! Et George est adorable. N’oublions pas non plus Grace, une femme attachante, ainsi que Sandy, la fiancée de Roger, le fils du Major. Au final, je dirais que tous les personnages ont quelque chose d’intéressant et d’attachant. Mais ce que j’ai vraiment apprécié ce sont les messages derrière ce roman. Je dois dire que je suis particulièrement réceptive aux critiques que l’on peut formuler à travers une histoire, et que rares sont les fois où cela ne me plait pas, m’enfin bref ! Ici, on est confronté à plusieurs critiques, comme celle de l’ascension sociale à tout prix, en se moquant des conséquences, ainsi qu’à la popularité tant recherchée par certaines personnes. Et puis il y a le gain d’argent aussi. Mais le plus important, ce sont les on-dit, les quand dira-t-on, les rumeurs qui peuvent circuler, leur impact, et surtout leur idiotie. Une belle histoire contre le racisme et tout ce conformisme et ces préjugés. En somme : un livre à savourer, tout comme on se délecte d’une tasse de thé.