La Marque

J’ai mis du temps à “entrer” dans le roman : la première partie, qui est en somme l’apprentissage de Phèdre, sert à présenter les personnages, la politique, les alliances et les multiples provinces et pays de ce territoire imaginaire. Il y a énormément de noms, d’historiques, de généalogie... même Phèdre avoue avoir du mal à tout enregistrer !!! J’ai trouvé ce morceau lourd et rébarbatif, je ne vous mentirai pas...
Je me suis accrochée cependant, ayant pour éthique de ne jamais refermer un livre avant sa dernière page, si barbant soit-il  !!! Et j’ai bien fait !

Une fois “libre”, notre héroïne se lance dans de folles aventures, rappelant les romans d’aventure d’antan (ceux de capes et d’épée, de piraterie, de bouts du monde...), voguant de terres en terres, pour porter secours, sauver son royaume, tenir ses promesses et bien plus encore!

Il y a de l’action, des batailles, du surnaturel, des légendes, des peuples barbares, de l’amour, de la haine, des trahisons, des rebondissements et des retours joyeux. Oui, il y a tout ça dans ce roman ....ainsi qu’une écriture soutenue et poétique, qui m’a ravi. Tout l’imaginaire est précis, finement détaillé, et rien ne manque à ce monde inventé. Le personnage de Phèdre est fort, tragique et romantique. Le côté “sexuel” de sa personnalité n’enlève rien a l’histoire (contrairement à de nombreuses critiques que j’ai pu lire), au contraire, chacun sait le poids du désir et de la passion charnelle dans le monde politique, depuis la nuit des temps, et surtout en royauté! La particularité de cette jeune fille la fait osciller entre ombre et lumière, et ajoute au personnage. Et Jocelyn est merveilleux, un héros dans la plus pure tradition !

bref, un concentré d’aventure, réservé à des lecteurs tenaces (long à démarrer et c’est un pavé! et ce n’est que le tome 1 ...). je pense que c’est un livre à lire!
Je tente de me procurer les tomes suivants (mais j’ai une PAL bien remplie !!!!!! )... si quelqu’un les a, je suis preneuse!!

Comme toujours, la quatrième de couverture est en dehors des clous, mais pas comme on pourrait s’y attendre. Elle nous permet d’effleurer ce nouveau monde, mais seulement de l’effleurer. Il est bien plus et bien moins que ce qu’elle présage, en tout cas, que ce que j’en ai compris en la lisant. j’ai souvent lu des commentaires commençant par dire de s’accrocher, que le début est difficile, en effet suivre les méandre des complots n’est pas chose facile, je suis tout à fait d’accord. J’ai parfois du ne pas faire attention aux énigmes pour revenir plus tard lorsque j’aurais compris plus de choses. Le genre de grande aventure à lire au moins trois fois pour en saisir tout le sens et le génie. Cet univers est véritablement unique, je le répète souvent mais je ne vois pas trop comment l’exprimer autrement. Nous plongeons dans l’aventure de Phèdre qui pour une fois commence au début. Nous apprenons comment elle a vécu et quels souvenir elle garde de sa vente. Nous la voyons grandir, apprendre, désirer, et souffrir. La vie peut parfois être tellement rude. Les apprentissages de cette jeune femme dont le statut de départ me fait penser à une geisha. Elle est cependant bien plus que cela, formée pour comprendre les intrigues et les pièges de la politique. Elle apprend comment aimer et haïr, parfois en même temps. Nous la voyons plonger dans un piège qui l’emmènera plus loin que tout ce que nous aurions pu imaginer, vers des rencontres et des évènements qui changerons sa vie. La vie et la mort. Les personnages, ils sont nombreux, sont absolument géniaux. Ils sont bien travaillés, entiers, très réalistes. Ils ne peuvent pas laisser indifférent. Nous ressentons avec Phèdre et à leur contact, de la sympathie, de l’antipathie, de l’attirance, du dégoût, de la peur … J’ai été tout d’abord un peu déçue de la ressemblance entre la religion de Phèdre avec le christianisme avant de comprendre et d’en être enchantée. En lisant le résumé, je me suis vraiment tâtée avant de l’acheter. Je ne voulais pas trop me plonger dans des aventures plus ou moins sordides d’une jeune femme masochiste. Mais c’est bien plus que cela, nous somme face à une épopée extrêmement riche, et qui promet de l’être tout autant par la suite, dès le premier tome. Un livre vraiment génial, à lire absolument !

Jacqueline Carey nous offre ici un univers plus que complet. La complexité de celui-ci est au début un peu indigeste, il faut un peu de temps pour que tout se mette en place dans notre esprit. Certains diront que cela rend le livre long mais je n’ai pas trouvé que c’était le cas. Pour décrire une situation géopolitique complexe correctement, il faut prendre le temps. Il est difficile de résumer cela en quelques pages pour partir directement sur l’intrigue et la quête qui s’en suit. J’ai beaucoup aimé le fait que l’auteure se base sur les cartes de l’Europe pour créer son univers. Cela ne fait qu’aider encore plus à imaginer les lieux. Nous entamons donc l’histoire avec Phèdre, qui s’adresse directement à nous tout le long du livre. “Fruit non désiré des amours d’une traînée”, elle possède une tache dans l’oeil, la marque de Kushiel. Cette tache va au départ lui pourrir la vie mais ensuite la sauver. De fait, Phèdre a la particularité d’éprouver le plaisir dans la souffrance, particularité des élus de Kushiel. Lors de son enfance, cette tache va être perçue par son entourage comme un handicap, pire encore... Mais intervient Anafiel Delaunay, un noble passionné par les intrigues politiques et les conspirations. Phèdre va être petit à petit formée par Anafiel afin d’utiliser son “don” - oui, aux yeux d’Anafiel, c’est un don - pour démêler diverses petites intrigues. Mais ce jeu d’espionnage va bien plus loin. Beaucoup plus loin que quiconque ne se l’imaginait. Une fois que l’on s’y retrouve mieux dans les différents personnages ainsi que dans le contexte géopolitique, le rythme de l’histoire s’accélère sensiblement. Et là, impossible de lâcher ce livre ! On se dit “encore un chapitre” et puis “non, allez, encore un”. Phèdre va vivre une aventure exceptionnelle avec énormément de rebondissements. Ses compagnons sont authentiques. Que cela soit Hyacinthe ou Joscelin, ceux-ci font partie intégrante de la vie de Phèdre et leur dévotion envers elle est plus que palpable. L’écriture de Jacqueline Carey nous emporte dans cette aventure. On retient son souffle dans les moments les plus critiques. On a peur lorsque nos personnages préférés prennent trop de risques. On vit l’histoire avec eux. Ce livre est actuellement mon plus gros coup de cœur de l’année, voire même depuis que je lis. Il me tarde de lire la suite.