2014-01-31 15:35
Une seconde partie à la hauteur de la première : spectaculaire. Finie l’introduction, place aux choses sérieuses. L’auteur manie son intrigue avec tellement d’habileté qu’il est impossible d’avoir des certitudes sur quoique ce soit. Milles intrigues semblent se développer par des points de détails infimes et ce sont mille questions qui tourbillonnent dans ma tête. Quel personnage croire ? Du quel se méfier ? C’est avec une précision digne d’un historien que George R.R. Martin met en place chaque élément. Une précision qui parfois se révèle trop précise. Notamment lorsque les deux familles en font appel au ban, l’auteur fournit les noms de chaque représentant parfois même avec leur fils, ce qui peut faire facilement une quinzaine de noms lâchés d’un coup que le lecteur doit assimiler. Complexe donc mais dont il faut faire attention car, comme le révèle la série, les noms les plus infimes peuvent resurgir pour un quelconque rôle plus tard. Une difficulté aussi est de se repérer temporellement parlant. Le roman semble presque intemporel du fait de l’absence de marqueur temporel dans le récit mais il se passe en réalité près de un an du début du Trône de fer à la fin du Donjon rouge, le seul repère étant l’âge des enfants Stark très souvent évoqué. Une fois de plus, le style d’écriture de George R.R. Martin m’impressionne même si des défauts de traduction sont notables – par exemple, l’emploi d’un mot inapproprié à l’idée de la phrase. Chevaleresque, pouilleux, noble, traître, inculte, enfant, George R.R. Martin sait adopter tous les types de langage pour notre plus grand plaisir. Une remarque négative en revanche, l’auteur s’attache si bien à un style historique qu’il en ressort aucune émotion pour les passages qui aurait dû émouvoir le lecteur. Ce deuxième tome est l’occasion aussi de découvrir Tyrion qui avait eu très peu de chapitre de son point de vue dans le tome précédent. Le lutin se révèle être aussi habile d’esprit qu’il l’avait avancé dans le premier tome et bien plus encore. Il se détache aussi d’une image donnée par la série, ce qui surprendra donc les fans qui ont vu les trois premières saisons. De même, j’ai découvert Sansa, qui apparaissait bien plus nigaude dans le roman que dans la série. La jeune fille devient un personnage autrement plus courageux et plus noble qui je dois dire m’a fortement impressionnée. Pour le moment, Bran est un peu laissé de côté et ne m’a pas semblé important au contraire d’Arya et Jon Snow qui sont de loin mes deux personnages préférés. Arya est tout simplement incroyable pour une enfant de sept/ huit ans. L’enfant est futée, habile, presque sans peur mais ne peux s’empêcher d’être aussi l’enfant qu’elle est en croyant de toutes ses forces en son père comme un être indéfectible. De même, Jon réalise bien des hauts faits pour un adolescent de quinze ans. Mais il est aussi un être humain en proie à des doutes oscillant entre l’honneur que lui a inculqué son père – seul parent qui compte plus que tout pour lui – mais aussi le devoir et la fidélité pour quelque part que ce soit. Les Stark balayent tous les autres personnages pour le moment mais c’est une tendance qui devrait se renverser avec le prochain tome. En somme, un deuxième roman aussi passionnant que le premier et qui donne qu’une envie : continuer.