2013-04-26 15:31
On ne le dira jamais assez, les partenariats sont l’occasion de faire des découvertes littéraires, d’avoir l’occasion de lire un livre dans lequel on aurait pas osé se lancer en temps habituel. Du moins, c’est comme ça que je le conçois. Une fois de plus, mon expérience en terme de roman d’espionnage est assez anecdotique et ce partenariat fut pour moi l’occasion de découvrir un auteur que je ne connaissais pas et un genre littéraire vers lequel je me tourne peu. L’histoire commence avec Gail et Perry, un couple tout ce qu’il y a de plus banal, qui décident de s’accorder quelques vacances bien méritées sous le soleil des Caraïbes. Jusque-là rien de très excitant me direz-vous mais voilà que Perry, grand amateur et très bon joueur de tennis, va se retrouver embarqué dans un match contre un certain Dima. Et c’est précisément Dima qui va être le déclencheur de l’aventure dans laquelle Gail et Perry vont se faire embarquer bien malgré eux.
Je n’en dirais pas plus sur l’intrigue, à vous de découvrir la suite. John le Carré a le don de balader son lecteur à sa guise pour l’emmener là où il veut. En effet, il y a plusieurs flashback au long de l’histoire et on se trouve transporté dans le passé, le présent, le futur et pendant un petit moment il faut s’habituer à ce changement de décor. L’auteur maîtrise cette technique grâce à laquelle il approfondi son intrigue mais sans alourdir le récit.
On sent aussi qu’il maîtrise son sujet avec une histoire bien ficelée et même si je regrette un peu le manque d’action, l’intrigue est très bien menée.
J’avoue que j’ai préféré les scènes avec Gail et Perry parce qu’ils ont une relation bien particulière avec la famille Dima, un attachement que n’ont pas Hector, Luke et les autres.
J’ai tout particulièrement apprécié la finale de Roland-Garros extrêmement bien décrite par l’auteur, on y était presque. Pour les personnages, je dirais qu’on a du mal à s’attacher à eux parce qu’il leur manque une dimension émotionnelle. Certes, l’auteur prend le temps de nous en dire plus sur chacun et de nous présenter leur histoire et leur personnalité mais, et c’est difficile à expliquer, j’ai eu du mal à cerner leurs sentiments face à telle ou telle situation. Du coup, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire alors que le récit de Gail et Perry au début du livre est vraiment ce qui m’a le plus plu parce qu’ils nous livrent une partie de leur ressenti. Au niveau du style, même s’il m’a fallu un petit temps d’adaptation, le style est fluide et se lit facilement. Je le répète mais l’auteur est loin d’être un débutant et il sait comment amener son lecteur dans telle ou telle direction. La fin d’ailleurs est assez brutale et nous laisse vraiment sur notre faim. En résumé, Un traître à notre goût est une lecture que j’ai apprécié et qui m’a permis de découvrir un genre littéraire que je lis très peu. Je pense que les amateurs en la matière seront bien mieux que moi apprécier cet auteur de talent et je le leur conseille donc, ainsi qu’à ceux qui voudraient se lancer dans les romans d’espionnage.