2014-01-31 01:51
Pair de l’Empire est un roman excellent qui, cependant, n’échappe pas à quelques longueurs. Tout d’abord, l’histoire de Mara des Acoma est toujours aussi fabuleuse et passionnante. Les complots se font de plus en plus subtils et dangereux et cette jeune femme semble lutter seule contre tous. Une fois de plus, l’honneur tsurani est au centre de tout. Il régie toutes les actions du peuple et encore plus les nobles. Le point le plus intéressant est sans doute l’arrivée de Kevin, cet esclave de Midkemia, qui montre un peu plus ce qui se passe en général dans l’Empire mais surtout met encore plus en valeur l’étrangeté de certaines pensées tsuranie. Les longueurs s’expliquent d’une part par le nombre d’années qui passe en un roman – presque dix ans tout de même – mais aussi par des faits d’écritures. Je suis toujours aussi impressionnée par le travail d’écriture des deux auteurs. Aucune différence n’est visible et on oublie même qu’il y a plusieurs auteurs. Cependant, ayant lu en édition poche de 900 pages, le roman est déjà très dense, ainsi certaines descriptions deviennent agaçantes notamment toutes celles sur les milles et une broderies et autres bijoux qui sont beaucoup trop abondantes à mon goût. Hormis ce détail qui crée les longueurs en question, le style de ces deux auteurs est toujours plaisir littéraire très apprécié. Les mille péripéties qu’endure la famille Acoma et la qualité que nous offrent les deux auteurs font que le lecteur s’attache très vite aux personnages et craint sans cesse pour leur vie. Si ce n’est pas le cas de Mara – puisque selon toute logique, le troisième tome n’existerait pas sans elle – Ayaki, Keoyoke, Kevin, Nacoya, Arakasi sont des personnages centraux pour qui ont craint sans cesse. Les rares batailles sont épiques est d’une violence sans nom, toujours régie par cette étrange conception de l’honneur. Dans ce nouveau roman, Mara se révèle sous un nouveau jour : une mère aimante, une femme qui découvre les plaisirs de l’amour mais aussi d’une froideur à toute épreuve quand il est nécessaire et une tacticienne qui n’hésite pas à se mettre en péril par des quitte ou double dangereux. Mara est une héroïne qui fait des erreurs et c’est ce qui la rend si vraie et intéressante, surtout quand ses erreurs ont des conséquences dramatiques. Kevin, comme je l’ai déjà évoqué, est un vent de fraîcheur dans l’entourage de Mara. Mais plus encore, il permet aux lecteurs, qui avaient intégrés les principes tsuranis au point de les trouver presque normaux, d’avoir un retour sur la réalité et nous rappelle qu’effectivement, un esclave n’est pas condamné à l’être toujours. En somme, un nouveau tome magistral très dense mais toujours d’aussi bonne qualité. A lire absolument !