Exceptionnellement je vais découper ma critique en deux parties. Tout d’abord un ressenti au sens large, sans entrer dans les détails pour ne rien spoiler, et ensuite je parlerais plus en profondeur de l’histoire. Et à ce moment-là, je conseillerais au futur lecteur, de commencer directement le livre, quitte à revenir lire la suite de ma critique plus tard.
Magali Collet introduit dès le premier chapitre, une petite fille de CM2 jolie et intelligente qui sera le centre du livre. L’histoire sera axée sur son environnement familial et sur sa vie scolaire. Cela semble assez commun présenté comme cela, mais bien entendu il y a quelques ingrédients, secrets pour le moment, qui vont permettre à l’auteur de nous tenir en haleine et de nous forcer à lire ce livre d’une traite.
En bref, l’histoire est prenante, bien écrite, les personnages bien travaillés.
Lisez ce livre maintenant ! Vous lirez la suite de cette critique plus tard.
Dans les premiers chapitres, progressivement, Magali Collet va nous révéler le principal secret de Lalie. Au fur et à mesure de ma lecture, j’ai trouvé certaines de ses attitudes et réflexions étonnantes, même en tenant compte de son intelligence supposée. Finalement, c’était bien ça, elle n’a aucune empathie : L’absence de mon gilet me pèse. Bien plus que celle des chatons ou de Charlot [son jeune frère].
Et à son âge, en plein développement, dans un contexte familial difficile, cela ne pardonne pas : pas d’empathie, pas de moralité. De petite fille modèle, elle nous apparaît progressivement comme une peste, une manipulatrice, puis comme une vraie psychopathe. Nous suivons sa montée en puissance au fil de ses expériences.
Son jeune âge lui est préjudiciable car si elle sait masquer ses émotions et son intelligence, elle ne perçoit pas toujours la portée de certaines des réflexions qu’elle fait devant des adultes. D’un autre côté, à son âge, l’apprentissage est rapide : Lalie écoute attentivement [...]. Elle s’aperçoit que certains paramètres des relations entre adultes lui échappent. Il faudra qu’elle comprenne.
Outre cette réflexion sur la “psychopathie juvénile”, si je puis employer cette expression, l’intérêt de ce livre repose sur la tension narrative que l’auteur gère au mieux. A chaque étape, le pauvre lecteur en est réduit, avec une fascination morbide à retenir sa respiration et à se demander si Lalie va franchir le pas, et ensuite à pouvoir respirer, ou non. Et ce, jusqu’à la fin du livre, qui finalement arrive très vite. Trop vite ?