L’auteur n’a pas cherché à écrire une biographie de Jaurès, loin de là. Il nous propose plutôt une vision de ce début du XXe siècle à travers deux personnages principaux dont les narrations s’entrecroisent. Tout opposent ces deux personnages à l’exception d’une amie commune et surtout de leur état d’esprit. Ce sont deux optimistes. Certes l’un, de par sa position sociale est plutôt un optimiste contemplatif, l’autre, est plutôt une optimiste constructive qui va se battre pour faire avancer le progrès social principalement pour les femmes : Comment réaliser cette révolution si la moitié de l’humanité, les femmes, en était partiellement ou totalement exclue ?
Que resterait-il, que retiendrait la postérité ? […] Mais pour qu’on se souvienne, il faudrait des éveilleurs de conscience, des francs-tireurs, des marginaux assumés…
Le travail de l’auteur se situe après
Germinal et
L’Assommoir. Que sont devenus ces « petites gens » et comment faire bouger les lignes.
Les mineurs, dont le sort avait été évoqué pa Zola dans Germinal, occupèrent durant plusieurs semaines l’actualité sociale : une catastrophe s’était produite […] On compte plus de mille morts.
C’est en cela que ce début de siècle révèle une partie de sa richesse. Mais pas que, nous découvrons également le progrès culturel et artistique, comme une visite guidée de l’exposition universelle de 1900, ou l’ouverture du théâtre des Champs Élysées, sans parler de ces lieux de rencontre privilégiés, disparus aujourd’hui, qu’étaient les maisons closes.
Bref un livre intéressant pour découvrir la France de cette époque, enfin surtout Paris, et ce malgré quelques erreurs de typographie et de structure des paragraphes, et surtout sans quasiment parler de Jaurès ni répondre à la question posée dans le titre. S’il ne répond pas à son propre titre, l’auteur s’engage par contre dans une vision humaniste : Une humanité rendue libre par plus de respect et de tolérance devait engendrer une société exempte de tabous, d’interdits, une société qui pencherait vers les forces de vie, l’épanouissement personnel, qui exclurait l’enfermement, l’humiliation, la peine de mort, la guerre entre les nations…