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Pourquoi ont-ils tué Jaures ? de Stéphane Bret
Date france :
2020

Pourquoi ont-ils tué Jaures ?

2020
2 h
D'après votre vitesse de lecture (15 000 mots à l'heure), il devrait vous falloir environ 2 h pour lire ce livre.

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52 %
1 h
 
 
Le titre renvoie à une chanson éponyme de Brel, parue en 1977 dans son dernier album Les Marquises, où il décrit un malheur chronique, démystifiant ainsi l’image de la Belle Epoque, perçue après-coup comme une période heureuse.
Dans ce roman, j’ai voulu décrire les contradictions inhérentes à cette phase de l’histoire : celle du progrès technique, de l’Exposition universelle, d’une révolution dans les arts : la musique, la peinture ; celle des inégalités sociales, des grèves, de la pauvreté, de la discrimination envers les femmes.
Arnaud Girard, banquier, incarne le positivisme, il croit au progrès, a confiance dans le destin colonial de la France, c’est un hédoniste amateur des plaisirs et des arts.
Aude Larivière, couturière en atelier, lutte pour sa libération et son émancipation, elle se syndique et soutient les idées féministes défendues par Marguerite Durand, Caroline Rémy et les suffragettes britanniques. Elle prend conscience de son homosexualité, entrevue comme un débouché logique vers sa liberté de femme.
Adrienne Roux, prostituée à La Fleur Blanche, maison close parisienne, rêve de s’affranchir de ses origines modestes par le sexe, l’érotisme, le don de son corps aux hommes.
Ces trois personnages verront le cadre de leurs vies respectives bouleversé par l’entrée en guerre de la France.

Les commentaires :

 
L’auteur n’a pas cherché à écrire une biographie de Jaurès, loin de là. Il nous propose plutôt une vision de ce début du XXe siècle à travers deux personnages principaux dont les narrations s’entrecroisent. Tout opposent ces deux personnages à l’exception d’une amie commune et surtout de leur état d’esprit. Ce sont deux optimistes. Certes l’un, de par sa position sociale est plutôt un optimiste contemplatif, l’autre, est plutôt une optimiste constructive qui va se battre pour faire avancer le progrès social principalement pour les femmes : 
Comment réaliser cette révolution si la moitié de l’humanité, les femmes, en était partiellement ou totalement exclue ?

Que resterait-il, que retiendrait la postérité ? […] Mais pour qu’on se souvienne, il faudrait des éveilleurs de conscience, des francs-tireurs, des marginaux assumés…

Le travail de l’auteur se situe après Germinal et L’Assommoir. Que sont devenus ces « petites gens » et comment faire bouger les lignes. 
Les mineurs, dont le sort avait été évoqué pa Zola dans Germinal, occupèrent durant plusieurs semaines l’actualité sociale : une catastrophe s’était produite […] On compte plus de mille morts.

C’est en cela que ce début de siècle révèle une partie de sa richesse. Mais pas que, nous découvrons également le progrès culturel et artistique, comme une visite guidée de l’exposition universelle de 1900, ou l’ouverture du théâtre des Champs Élysées, sans parler de ces lieux de rencontre privilégiés, disparus aujourd’hui, qu’étaient les maisons closes. Bref un livre intéressant pour découvrir la France de cette époque, enfin surtout Paris, et ce malgré quelques erreurs de typographie et de structure des paragraphes, et surtout sans quasiment parler de Jaurès ni répondre à la question posée dans le titre. S’il ne répond pas à son propre titre, l’auteur s’engage par contre dans une vision humaniste : 
Une humanité rendue libre par plus de respect et de tolérance devait engendrer une société exempte de tabous, d’interdits, une société qui pencherait vers les forces de vie, l’épanouissement personnel, qui exclurait l’enfermement, l’humiliation, la peine de mort, la guerre entre les nations…
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