J’ai été surpris par la couverture des
Chroniques des Cinq-Trônes. Elle n’est pas dans la lignée des précédents livres de Anthelme Hauchecorne. Elle est plus douce et moins chargée que ne l’ont été ses précédentes couvertures.
Il choisi aussi une manière originale de nous entraîner dans son histoire. Au lieu d’essayer de nous captiver par une scène intense comme beaucoup d’auteurs, il nous présente l’ambiance qu’il veut instaurer par un petit conte descriptif. Et cela fonctionne très bien. En deux pages, nous savons non seulement à quoi nous attendre mais nous avons hâte de nous y plonger. Ensuite seulement nous avons le droit à... une action intense... qui nous permet de découvrir les personnages principaux. Où est l’originalité là dedans ?
simplement dans le fait qu’elle se déroule dans le monde onirique... mais n’était-ce réellement qu’un rêve ?
Il n’a pas choisi non plus la facilité avec le thème : du Fantastique autour des Faes : un thème plus qu’abondant dans la littérature. Et là encore il s’en sort avec brio en nous proposant des Faes, pardon des Faëes, particulièrement originales, tout en respectant, bien entendu, quelques règles de base sur ce
Peüple.
La plume fluide et précise, le nombre d’actions élevé et l’alternance de point de vue entre les personnages principaux rendent le livre difficile à lâcher. De même l’auteur a su doser avec précision les descriptions et le niveau de détail des actions pour nous captiver sans nous lasser ou nous perdre.
Non content de réussir ce tour de force, Anthelme Hauchecorne trouve encore suffisamment de ressources pour agrémenter son histoire de messages de plus grande portée, tel que la justice ou la santé à deux vitesses, la dénonciation de l’ordre établi qui ne profite qu’à un petit nombre. De même il profite des capacités prophétiques inhérentes aux auteurs pour nous délivrer des petites phrases accrocheuses qui ont le don de stresser le lecteur :
À cet instant, bien des choses auraient pu être dites. Et bien des malheurs évités.
Pour accrocher le lecteur, il y a bien évidement des rebondissements, des trahisons, au moins apparentes, mais cela reste très clair, nous ne sommes pas perdus.
La fin...
je l’ai trouvé un peu étrange, et surtout assez abrupte alors qu’il me restait une dizaine de pages sous le coude. Certes, ce n’est que le premier livre de la série... Et puis l’auteur ne nous abandonne pas complètement, il finit son livre par un abondant glossaire des termes que nous avons côtoyés pendant de très nombreuses pages. Il ne se contente pas de les définir, il les livre avec une micro histoire. Cela nous procure un palier de décompression nous permettant de quitter sans trop de dégâts ce monde froid, mais tellement vivant.
Reste deux grandes questions quand même ! La série est annoncée en quatre tomes. En aurons-nous un pour chacune des régions de ce monde ? et le plus important : quand verrons-nous la suite ?