« Un livre sur une tueuse en série ? Encore un ? »
Pas vraiment. Nous avons bien une tueuse en série, mais Gaëlle Perrin-Guillet réussi à se démarquer des standards du genre avec une tueuse qui a eu une enfance normale, rien d’habituel de ce côté-là. Et si le livre commence avec notre tueuse en prison, nous n’aurons pas non plus un simple récit de la campagne de meurtre qui l’y a amené... car elle ne va pas y rester, et ce malgré le rejet de sa demande de libération pour bonne conduite. Il faut dire qu’elle s’était confiée en détail et sans le moindre remord à une journaliste. Mais a-t-elle tout racontée ou a-t-elle discrètement et innocemment pilotée les entretiens ?
Ensuite s’engage un jeu de chat et de souris, ou plutôt une chasse où quasiment tout le monde est chasseur. Nous pouvons même nous demander si la proie désignée comme telle par l’auteur en est réellement une, mais chut, réponse à la fin du livre. Nous ne ferons réellement connaissance avec la tueuse qu’à la moitié du livre. Avant nous n’en aurons que des échos indirects.
Comme ses chasseurs, police et journaliste, nous essaierons d’anticiper ses actions et de deviner ses motivations. Pour y réussir, faudra-t-il attendre la fin du livre ? Je vous rassure, elles seront à la hauteur des maîtres du genre, comme Jean-Christophe Grangé.
Ou comment allier meurtre en série et raffinement artistique...
Cette intrigue prenante, portée par des personnages forts et soutenue par une bonne écriture, nous donne un thriller difficile à lâcher et très agréable à lire malgré un sujet et des descriptions un peu gores.
Faut-il suivre l’auteur sur un de ses thèmes et sur sa conclusion ? Faut-il se méfier de la puissance de l’amour ?