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Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu
Date france :
2018.08.21
Editeur :

Leurs enfants après eux

2018
9 h
D'après votre vitesse de lecture (15 000 mots à l'heure), il devrait vous falloir environ 9 h pour lire ce livre.

Temps restant en fonction de l'avancement :

8 %19 %31 %42 %54 %65 %77 %88 %
8 h7 h6 h5 h4 h3 h2 h1 h
 
 
Août 1992. Une vallée perdue quelque part dans l’Est, des hauts-fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, pour mer l’ennui, il décide de voler un canoë et d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence.
Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d’une vallée, d’une époque, de l’adolescence, le récit politique d’une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt. Quatre étés, quatre moments, de Smells Like Teen Spirit à la Coupe du monde 98, pour raconter des vies à toute vitesse dans cette France de l’entre-deux, des villes moyennes et des zones pavillonnaires, de la cambrousse et des ZAC bétonnées. La France du Picon et de Johnny Hallyday, des fêtes foraines et d’Intervilles, des hommes usés au travail et des amoureuses fanées à vingt ans. Un pays loin des comptoirs de la mondialisation, pris entre la nostalgie et le déclin, la décence et la rage.

Les commentaires :

 
Déprimant, y a pas d’autre mot.
Nicolas Mathieu s’attache, dans une écriture orale cynique et crue, à présenter l’absence de tout espoir d’avenir pour des ados en mal de vie. Pendant plus de 400 pages, l’auteur nous relate avec une vérité sèche et implacable tous les tenants noirs et impitoyables de ce que vivre dans une région oubliée de tout projet gouvernemental peut donner ; où presque aucun espoir ne court dans les veines des jeunes et où on devient vieux et apathique dès 30 ans ; où aucune perspective positive n’est attendue ou visible à l’horizon ; où les fils d’ouvriers deviennent ouvriers et dont les propres enfants deviendront certainement ouvriers.
C’est le portrait d’un monde global assez sinistre pourtant hyper véridique que fait l’auteur. Presque à chaque ligne, sa critique de la vie en général et sa description des actions de chacun en réaction aux stimulis extérieurs est extrêmement authentique et percutante et tire constamment là où ça fait mal, parce que pas un seul des lecteurs ne peut se sentir exclu à un moment ou un autre des descriptions sociétales qui sont faites.
Certes, le récit est ancré dans la décennie des années 90, mais tout ce qui est décrit dedans n’a rien d’éloigné de la société actuelle, vingt ans plus tard. Les mêmes attentes, angoisses, frustrations et déceptions animent les mêmes générations. Ce qui est d’ailleurs d’autant plus fort, c’est que cette génération née dans les années 80 est bien la première qui s’est retrouvée confrontée aux problèmes d’emploi et de tous les autres que les générations d’avant n’ont pas connus et que toutes les suivantes subissent de plein fouet sans d’ailleurs souvent que leurs aînés comprennent comment ça peut être “si difficile de se trouver un job, tous des glandus, moi de mon temps” blablabla...
C’est finalement ça, l’écriture cuite à point de l’auteur et sa verve brutale et sardonique qui constituent le nerf saillant de cet ouvrage. Car sinon, il ne s’y passe pas grand chose, si ce n’est la déchéance morale dans laquelle presque chaque personnage se traîne. Les dialogues sont généralement assez pauvres, mais ils ont pour le coup le mérite d’être assez représentatifs de ce que des ados peuvent échanger comme phrases.
Ce qui m’a le plus choquée par contre, c’est cette vision du sexe que tous les adolescents ont dans ce roman. L’action ne se conjugue qu’à un seul verbe (“baiser”) et n’inclut strictement jamais la notion d’amour. Au final, on se retrouve exclusivement avec des jeunes qui n’ont aucun respect pour leur corps et qui perçoivent le sexe comme une action comme une autre, qu’on fait toujours avec qui on trouve dans la rue au moment où on en a envie. C’est l’image pure du sexe complètement dépravé dont on tente tant bien que mal dans la société d’aujourd’hui de protéger les plus jeunes, inondés par les réseaux sociaux et de plus en plus jeunes de références sexuelles toujours plus agressives et trash.
Comme tous les personnages jeunes sans exception pratiquent la chose comme ils mangent des pâtes, cela laisse peu de place à l’idée qu’en fait ils ne sont pas tous comme ça, et ça impose donc une sorte de norme. J’ai lu dans la critique d’un autre lecteur que c’était une histoire d’ados, comme tous les ados, bref sur l’évolution de cet âge si particulier, qui se rebelle et découvre la vie. Non, tous les ados ne se comportent pas comme ça et heureusement. Non mais vous imaginez s’ils étaient tous comme ça, indifféremment sexuellement actifs, consommateurs de drogues, voleurs et caïds ??? On conçoit bien que pour ces personnages, dans ce contexte-là, tous ces agissement sont un moyen de s’échapper et de s’émanciper pour oublier la réalité des choses en bravant des interdits (et encore). Mais non, l’histoire ne devrait pas généraliser autant.
Bref, ce roman a certainement dû recevoir le Goncourt pour son style osé et franc et sa critique du monde de l’époque qui résonne grandement avec celui d’aujourd’hui. Pour le reste, on repassera.
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