À travers la vitre
1993
1½ h
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Durant deux mois de l’année 1915, Sôseki raconte au jour le jour sa vie d’écrivain, avec les troublantes réminiscences et obsessions qui ont hanté son œuvre.
Plus qu’un journal intime, ce récit autobiographique, écrit entre deux crises d’ulcère, dont la dernière devait l’emporter un an plus tard, est une rêverie où les anecdotes poétiques alternent avec des réflexions profondes et brillantes sur l’art, le théâtre, la séduction, la souffrance, la littérature, l’amour, la mort : « Je suis en guerre contre la maladie. Et si maintenant je puis me permettre d’être assis face à vous, ce n’est pas parce que la paix est revenue, mais parce que je me suis terré dans les tranchées, pour un bras de fer avec la maladie. » Comme il l’avait fait dans Oreiller d’herbes, une dizaine d’années auparavant, le romancier tente de comprendre ce qu’un artiste peut attendre du monde, de ses semblables, de la vie quotidienne, de sa mémoire. Une photographie, des spectacles dans des salles de quartier, ses retrouvailles avec un ancien ami, le visage de sa mère vieillie, des promenades dans le Tôkyô d’autrefois, une conversation avec son coiffeur, la mort de son chien et les générations de chats qui l’ont tant inspiré : les petits riens de l’existence d’un intellectuel, qui sont aussi toute la matière de son œuvre.
« Puisque je vis parmi les humains en ce bas monde, conclut-il, je ne puis me résoudre à un total isolement. Je suis bien obligé, pour une raison ou pour une autre, d’avoir affaire à autrui. J’ai beau mener une vie retirée, il m’est difficile de m’y soustraire. »