La Braise

Bon. Cet opus, présenté comme la préquelle qui a toutes les réponses aux innombrables questions que l’on a pu se poser à la lecture des trois tomes originaux, avait de quoi promettre du lourd. On était en droit, après tous les mystères subis, de s’attendre à un “truc de ouf” qui allait nous en mettre plein la patate, digne de l’adrénaline générée à la lecture du tome 1. Genre “wouaouh, mais c’est dingue, je l’avais pas vu venir” !!!
Bon. Pas tant que ça non plus. Savons-nous enfin si WICKED is good or not? Oui. Apprenons-nous enfin si on peut faire confiance au Dr Paige et à Teresa ? Oui. Assistons-nous à la création du labyrinthe et de la phase 2 des épreuves dans la Terre Brûlée ? Oui. Comprenons-nous mieux qui est véritablement Brenda ? Oui.
Bon, dit comme ça, y a de quoi être satisfait, c’est déjà pas mal... Pas tant que ça, on a dit. Outre le fait que ces révélations apportent effectivement des réponses, il y en a un paquet qui sont quand même faciles, prévisibles même, avec pour conséquence d’être décevantes. Il y a peu de suspense, puisqu’on arrive après la bataille. Il y a pas mal de répétitions, de tergiversations et détails inutiles. Des gamins de 16 ans sont mis en scène en train de jouer aux espions-tueurs sans strictement aucune formation... Je veux bien que ce soit de la littérature jeunesse, mais rester crédible ça pourrait être pas mal aussi. Les coulisses de ce gigantesque labyrinthe ont aussi de quoi laisser le lecteur frustré, car même si nous avons affaire à un plan hyper machiavélique, on ne peut que s’étonner de la méthode utilisée par WICKED pour trouver un remède. Traduction : le pitch ne tient pas des masses la route, on découvre que les moyens utilisés sont douteux. Et puis aussi, les réponses apportées ne sont pas toutes celles qui sont attendues. De nombreux mystères des 3 tomes restent sans réponse, ce qui conduit aisément à la conclusion que l’histoire complète a été mal gérée, pas suffisamment pensée et mûrie.
Finalement, à part répondre clairement à des interrogations de manière quelque peu dépitante, on retient le caractère purement barbare de l’expérience qui exploite, abuse, trompe et manipule des êtres humains sous couvert d’une mission elle-même hautement contestable.
Ce qu’il faut retenir de ces 4 tomes (je ne compte pas l’autre préquelle, même pas avec les mêmes personnages) ? L’ensemble est clairement inégal, la trame globale est à revoir, mais le tome 1 est à couper le souffle. Permettez-moi cette analogie : quand on a goûté à la business class, dur dur de revenir après en éco entre le type qui ronfle et celui qui mâche trop fort tout en sachant ce qui se trouve ailleurs. Le tome 1 était la business, le tome 2 la cabine premium, le tome 3 l’économie. Enfin bref, vous voyez l’image et cernez la déception...