Eric Bioret a bien choisi son titre, l’histoire est bien “entre” les notes. Si le livre est bien en rapport avec la musique et plus précisément le jazz, il n’en noie pas pour autant le lecteur. Il faut plus le voir comme un contexte riche de narration.
C’était vraiment un mec bien. Non seulement il était attentionné et drôle, vivant et doux, mais il était aussi pétri de talent, capable de l’emmener sur une autre planète en quelques notes.
Pour ma part, et sans être mélomane pourtant, la difficulté a surtout été d’appréhender les personnages au début du livre, l’auteur jouant beaucoup sur l’axe temporel pour poser ses chapitres, cela n’aide pas. Heureusement qu’ils sont datés ! Ensuite, nous avons de la chance, les allers retours 1980/2013 se calment et la narration retrouve un rythme principalement chronologique.
Avec une plume entraînante et imagée, l’auteur nous entraîne dans cette rencontre amoureuse non partagé, quoique... Tout au long de cette histoire, sur 30 ans, le personnage principal sera aux affres de l’attente de sa dulcinée qui elle a choisi une vie plus stable, même si elle doit, peut-être, en payer le prix.
Il entra avec une assurance approximative dans la salle de bain, se rafraîchit, puis ressortit avec la délicatesse légendaire du mec bourré qui se prend pour un ninja, en dégommant à peu près tout ce qui se trouve sur son passage.
Les retours réguliers en 2013 atteste de la force de cet amour que je considérerais comme perdu. Les multiples rencontres, presque décisives, les regrets, nombreux, sont autant de conseils de l’auteur pour nous dire : “n’hésitez pas ! Foncez !” la timidité ou l’indécision n’ont jamais été et ne seront jamais des qualités en amour.
Je vous rassure, notre personnage principal ne reste pas dans un rôle d’amoureux transi et a une vie malgré tout. Mais les regrets sont omniprésents, même quand il acquiert un certain détachement et un renoncement. Le livre prend un nouveau tour quand, l’alcool aidant, il lâche prise, surmonte son indécision et se déclare, mais il est tard, trop ? Cette partie de l’histoire est particulièrement prenante, que ce soit par le rythme, les événements et les sentiments.
Un instant, Bart se demanda à quoi pouvait bien carburer Cupidon pour toujours inverser les flèches qu’il balançait sur Terre. Pouvait pas un peu arrêter de picoler, l’ange, bordel !
Avec ce premier livre, et malgré un début un peu difficile, Eric Bioret nous propose une histoire prenante, riche en émotions, porteuse d’un message (“n’hésitez pas ! Foncez !”), le tout porté par un contexte très jazz.