La rivière
2017
7 h
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« Au terme de bien des années, je m’étais détachée de la vie que j’avais menée dans la ville, comme nous découpons aux ciseaux une partie de paysage ou d’un portrait de groupe. Navrée du dégât que j’avais ainsi causé à l’image que je laissais derrière moi, et ne sachant trop ce qu’allait devenir le fragment découpé, je m’installai dans le provisoire, en un lieu où je ne connaissais personne dans le voisinage, où les noms des rues, les odeurs, les vues et les visages m’étaient inconnus, dans un appartement sommairement agencé où j’allais poser ma vie pour un temps. »
Une femme s’installe en banlieue londonienne près d’une petite rivière, sans trop savoir pourquoi ni pour combien de temps. Nouant des liens avec des personnages marquants ou marchant seule, elle observe, se remémore, photographie et, en un dialogue avec le paysage qui l’entoure, décrit ces non-lieux, ces présences, parfois en négatif, de caractères et d’émotions que l’eau traverse.
En suivant le cours du Rhin de son enfance, de la rivière Lea à Londres, du fleuve Saint-Laurent, du Gange ou d’un ruisseau presque desséché à Tel-Aviv, c’est par la finesse d’une langue aussi précise que limpide, ses images poignantes et ses observations poétiques qu’Esther Kinsky parvient à tisser le fil conducteur de cette envoûtante pérégrination