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De soie et de sang de Qiu Xiaolong
Date france :
2007
Editeur :

De soie et de sang

2007
6½ h
D'après votre vitesse de lecture (15 000 mots à l'heure), il devrait vous falloir environ 6½ h pour lire ce livre.

Temps restant en fonction de l'avancement :

2 %18 %35 %51 %67 %84 %
6 h5 h4 h3 h2 h1 h
 
 
Impossible d’étouffer l’affaire : la deuxième victime a été trouvée ce matin, en plein centre-ville. Même mise en scène que pour la première : robe de soie rouge, pieds nus, jupe relevée, pas de sous-vêtement. Le tueur signe son œuvre avec audace et la presse s’en régale. C’est ce qui inquiète l’inspecteur Chen : pour s’exposer si dangereusement, le coupable doit avoir un plan diabolique...

Les commentaires :

 

Voici un livre trouvé sur la plage, il y a de cela déjà 7 ans, je que vais laisser au premier venu sur une nouvelle plage. Je crois que je ne l’aurais pas pris à l’époque si je n’avais pas trouvé amusant le fait qu’un livre en français se cache parmi une sélection de livres abandonnés majoritairement en anglais et espagnol. Car les polars et moi, c’est souvent une combinaison risquée.
Malgré tout, ce livre, que son premier propriétaire avait déjà eu gratuitement grâce à une promo “offert par votre libraire”, constitue réellement une bonne lecture de plage qui fait passer le temps et ne demande pas trop d’efforts neuronaux. Ce tome est le cinquième d’une série composée déjà à ce jour de 13 titres (le dernier a un titre de ouf : ’Love and Murder in the Time of Covid’...), ce qui fait que le lecteur est probablement censé en savoir déjà quelque peu sur le personnage principal Chen Cao et ses acolytes de travail. Pourtant, ne pas avoir lu les tomes précédents n’est en aucun cas un problème, on n’a pas besoin d’eux pour comprendre l’intrigue développée dans celui-ci.
L’intrigue, en l’occurrence, se révèle intéressante mais le récit est parsemé de proverbes chinois complètement décalés pour un Occidental lambda, ainsi que de citations de Confucius et autres sages des temps anciens qui font vraiment trop à la longue. Sans doute un lecteur habitué du style ne trouverait pas ça gênant. En outre, l’enchaînement de certaines actions des personnages frise souvent l’ellipse ou la convenance narrative. On sent bien là le polar écrit un peu à la va-vite sans forcément rentrer trop dans les détails (faut dire que le rythme de publication de l’auteur est d’un livre tous les 1, 2 ou 3 ans). L’exemple le plus choquant est quand l’une des policières sur l’affaire devient une victime du tueur en série et que peu d’émotions transparaît après ce qui devrait être un coup de grâce, même si Chen jure “vengeance”.
La résolution de l’énigme du meurtrier se fait quant à elle en douceur et de manière relativement convaincante pour le niveau, mais la scène quasi finale entre le meurtrier et Chen au restaurant qui négocient à mots couverts sa reddition le lendemain et après moult allusions a de quoi faire halluciner !
Malgré tout ça, on apprécie tous les détails de la vie en Chine. Surtout l’aspect politique, avec le Parti au pouvoir, corrompu et hypocrite, qui manipule la bouche, le corps et les cerveaux de sa population (et ailleurs tant qu’à faire), ou encore son implication dans la Presse, le système juridique et l’avancement de policiers loyaux. De nombreux aspects historiques et culturels sont abordés, parfois avec respect et nostalgie (Qiu a quitté son pays à 35 ans pour les Etats-Unis pour ses études et y est resté en voyant ce qui se passait à Tiananmen), parfois de manière critique et dénonciatrice. Bizarre que la critique chinoise dénigre la présentation de la Chine de l’auteur, non ? Désinformation, quand tu nous tiens... Bref. On regrettera certaines notes manquantes de la part de la traductrice (décédée cette année) qui auraient pu notamment expliquer ce qu’est une “famille noire”. Wikipédia reste souvent un ami incontournable dans les cas de références historiques, culturelles et linguistiques à déchiffrer et découvrir.
Pour finir, l’on pourrait dire que ce n’est en rien le roman du siècle, qu’il cumule certains défauts du genre polar et qu’un lecteur inhabitué à la culture chinoise pourra parfois se sentir hors du coup, mais qu’on peut sans problème se le farcir en quelques jours au son des vagues des vacances. Parfois, ça suffit.
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