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L'Impasse de Estelle Tharreau
Date france :
2017.02.8
Editeur :
ISBN :
9782372580274

L'Impasse

2017
3½ h
D'après votre vitesse de lecture (15 000 mots à l'heure), il devrait vous falloir environ 3½ h pour lire ce livre.

Temps restant en fonction de l'avancement :

17 %44 %72 %
3 h2 h1 h
 
 
Au cœur de Chanzy, ville minière en plein déclin, trois femmes, deux hommes et un enfant se partagent une cour baptisée « l’Impasse ». Tous ne survivront pas à la haine qui les lie. Revenu sur les lieux de son enfance, le policier David Bertal suivra, au fil des vengeances et des trahisons, le chemin qui le conduira à affronter les acteurs de son passé. Mais, entre doutes et remords, parviendra-t-il à déchirer le voile noir qui entoure la vie et les secrets de ceux qu’il a aimés autrefois ?

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Les commentaires :

 
Après un début un peu difficile, j’ai fini par apprécier ce livre. J’ai trouvé la première partie de l’histoire un peu trop linéaire et statique à mon goût. Il n’y a pas beaucoup d’action et les personnages sont présentés les uns après les autres sans suffisamment de liens entre eux à mon sens. Je n’ai pas réussi à construire intuitivement ma “carte” des personnages. Je me suis assez vitre perdu dans cette succession de présentation. Il a même fallu que je revienne un peu en arrière pour prendre quelques notes. Ensuite, les personnages assimilés, l’histoire décolle véritablement avec une succession de rebondissements, alimentés par les non-dits et la vision parcellaire du policier en charge de l’enquête. Pour lui compliquer la tâche, l’auteur n’a rien trouvé de mieux que de lui confier une enquête sur ses terres natales dont il a été éloigné pendant de nombreuses années et où chacun a continuer à évoluer. Les personnages sont bien travaillés, avec une véritable histoire personnelle et des caractères bien définis. Leur parcours dans le roman suit à la fois la logique de leur passé et leur motivation face aux aléas de l’intrigue. L’auteur après avoir également désorienté son lecteur par des visions parcellaires de l’intrigue et de certains personnages fini par lui révéler la vérité. Tout ceci se déroule au milieu de secrets aussi bien récents qu’anciens. Et bien entendu le travail de notre policier se trouve d’autant plus ardu suite aux influences politiques, économiques et sociales de cette région minière sinistrée où tout pourvoyeur d’emplois est perçu comme un messie potentiel. Sans en dévoiler trop, attendez-vous à une fin fort éloignée de ce que le début pouvait laisser supposer. 
La fin m’a agréablement surprise. Elle sort des sentiers rebattus du genre policier. Elle est “morale” et heureuse à défaut d’être conforme à la Justice. C’est beaucoup plus plaisant quand même !
Je n’en dirais pas trop, même sous spoiler, mais attention aux femmes... elle peuvent être redoutables, surtout en bande organisée !

 
L’Impasse. Un nom très court pour un roman et comme tout ce qui est court, cela vous laisse sur votre faim. Je suis resté sur ma faim et me suis empressé de lire le résumé qui a encore plus ouvert mon appétit de découverte face à ce livre. J’étais pris par la magie du suspense, conquis déjà par le premier roman de l’auteure quelques mois plus tôt (voir mon avis sur Orages). Sa seconde histoire m’a plu et confirme le talent d’Estelle Tharreau dans les enquêtes sombres. Dans les lignes qui vont suivre, je vais vous dire ce que j’ai apprécié durant ce moment de lecture.  Tout d’abord, le climat général du roman, du récit. Je ne lis pas souvent de romans sombres mais quand j’en lis, j’aime bien être plongé dans une atmosphère brumeuse, dans laquelle vous avez dur vous repérez. Imaginez-vous marcher dans une rue en pleine nuit, le brouillard levé, la lumière du réverbère blafarde et ce sentiment d’être suivi. La peur, l’angoisse s’empare de votre corps. Tout ce que vous voulez, c’est fuir mais vos jambes refusent d’accélérer le pas. De nombreux scénarios plus tordus les uns que les autres traversent votre esprit, apparaissant au rythme de vos battements de cœur. Ce sentiment, j’aime le ressentir en ouvrant un thriller. Je l’ai ressenti en parcourant les pages de ce roman. Angoisse, stress, mon esprit était préparé, affûté à récolter la moindre preuve, la moindre rumeur alors que sans cesse, je surveillais chaque personnage qui se trouvait autour de moi, pour ne pas être attaqué par derrière, surpris par un acte qui pourrait m’être fatal. Se sentir à la fois lecteur et protagoniste, enquêteur et victime potentielle, cela crée des liens forts avec le récit. Les sensations dégagées éveillent notre esprit. Notre intérêt grandit. Les pages défilent. Nous sommes pris dans l’engrenage du roman. La noirceur devient une drogue à laquelle on ne peut pas se soustraire. Le soir, dans mon lit, avant de m’endormir, j’imaginais la suite, les suites potentielles. J’étais devenu addictif à l’auteure et son histoire. Conquis, et ce, simplement avec l’atmosphère de l’histoire.  Ensuite, dans ce premier point, j’ai parlé brièvement des personnages. Ils font partie de l’histoire et je suis émerveillé face à eux. Comment ne pas l’être ? Bien entendu, cette question est une pure question de rhétorique. Comment pourriez-vous savoir y répondre alors que vous ne les avez pas encore découverts ? Je les ai trouvé complets, réels. J’avais l’impression d’être face, de me confronter à de vraies personnes. Des personnes, oui mais avec des secrets plus ou moins noirs, plus ou moins gardés et plus ou moins machiavéliques. Je ne savais pas à qui je pouvais me fier. Ou plutôt, je savais que je ne devais me fier à personne. Ils avaient une personnalité propre, un caractère bien trempé et il était impossible de les percer à jour tant que les preuves n’arrivaient pas devant nous. Chacune de leur parole pouvait être tantôt vraie tantôt fausse. Chacune de leur action pouvait tantôt être bénéfique à l’enquête tantôt nuisible. Et nous, simple lecteur et enquêteur en herbe, nous ne savions pas comment gérer ces personnages et nous ne devons pas seulement faire appel à nos lectures passées mais également à notre expérience humaine, prouvant ainsi que ces êtres d’encre et de papier sont en fait aussi vrais que de vrais individus, renforçant ainsi le réalisme et par conséquent, la noirceur du récit.  Pour terminer, si vous n’êtes toujours pas convaincu de vous jeter sur ce roman, voici un dernier argument qui fera abattre vos dernières défenses, vos dernières appréhensions. La plume de l’auteure. Le style d’écriture est très important dans un récit. C’est un peu ce qui le fait vivre. En cuisine ça serait le liant dans une sauce. Il m’est déjà arrivé de lire de très bons récits que je n’ai pas aimés car la plume n’y était pas et inversement. C’est un peu comme les cours. Je prends cet exemple car je pense qu’il peut s’adapter à une grande majorité de personnes. On a tous (eu) un professeur qui nous embêtait royalement mais dont le contenu du cours pouvait être intéressant s’il savait donner vie ou un professeur au cours barbant qui a su le rendre intéressant aux yeux de ses élèves. J’ai eu les deux. Le contenu du récit est intéressant. La plume est splendide. En tant que lecteur, nous ne pouvons qu’être conquis. Le vocabulaire choisi n’est pas dans un registre trop familier qui massacre la langue française. Nous avons un vocabulaire d’un registre normal, qui ne rapproche pas la littérature de l’oral mais qui ne cherche pas non plus à monter le roman dans l’estime des purs grammairiens. Ce livre n’a pas été écrit pour jouer avec la langue française mais ce livre a joué avec notre langue pour amuser les lecteurs. Le tout est tellement bien ficelé, écrit que les mots se transforment en scène, pour notre plus grand plaisir.  En conclusion, je ne peux que recommander ce roman sombre qui a su me divertir durant quelque temps. 
Les lectures de Kevin
http://leslecturesdekevin.blogspot.be/
 
En bref, Estelle Tharreau réussi à merveille le pari de nous livrer une intrigue complexe et complète sur 260 pages. Les personnages sont bien décrits, bien développés et leurs relations parfaitement maîtrisées sans mettre en retrait le contexte politico-social essentiel dans cette histoire. Je suis réellement bluffée par cette lecture que j’espérais bonne mais qui s’avère excellente !
Bloggueuse livresque à ses heures perdues... (http://rizdeuxzzz.canalblog.com)
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