Mary Barton
2014
12 h
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Tout comme “Nord et Sud”, “Mary Barton” se passe dans une ville ouvrière, Manchester. Les protagonistes sont ici les ouvriers des filatures et plus particulièrement Mary Barton, la fille de l’un d’eux, jeune apprentie couturière. Espérant secrètement sortir de son humble condition grâce à sa beauté et faire un mariage hors de sa classe sociale, Mary répond favorablement aux avances du fils du patron des filatures. Frivole, fleur bleue et bercée d’illusions, le lecteur la suit tout au long de son apprentissage de la vie qui va la transformer en jeune femme. On la voit faire des choix qui vont la faire mûrir et lui ouvrir les yeux. Elle se révèle au final comme une personne forte, intelligente, combattante et pugnace notamment dans la course contre la montre qu’elle mène pour sauver Jem Wilson, son ami d’enfance et fils du meilleur ami de son père. Ce père, syndicaliste au chômage, prit par des combats qui la dépasse est souvent absent. Il va par ses actes obliger Mary à faire face à la réalité. Cette réalité du monde ouvrier, Elizabeth Gaskell la décrit sans concession en évoquant la maladie, la famine, les ravages de l’opium et de l’alcool et la mort. Pourtant ces ouvriers font preuve d’une générosité et d’une entraide malgré leurs maigres revenus et le peu de biens qu’ils possèdent mais qu’ils n’hésitent pas à partager. Cette abnégation pour son prochain mise en valeur par la romancière rend encore plus choquante le luxe, l’attitude immorale et l’incompréhension des patrons face aux revendications des ouvriers qui se battent pour survivre. Cet état de fait permet-il de pardonner les actes les plus désespérés de certains syndicalistes?
L’auteur n’y répond pas mais laisse le lecteur seul juge. Ce roman descriptif dans un premier temps met en place l’intrigue et continue dans une course contre la montre qui comme dans tous les romans de Gaskell rend addictif du début jusqu’à la fin.