La bibliothèque des âmes

Heureusement, le troisième et dernier tome repart sur les chapeaux de roue. Les révélations sont surprenantes malgré une romance qui prend de plus en plus de place. Jacob est placé en héros mais j’ai bien aimé son nouveau pouvoir : certes, il permet certaines facilités dans l’action mais c’est une bonne idée qui permet de contrer le manichéisme des deux premiers tomes.

J’avoue avoir atteint une forme de saturation avec ce tome qui s’étale bieeen comme il faut, sûrement plus que nécessaire. Ceux qui sont tombés sous le charme gobal de l’histoire seront heureux de faire durer le plaisir. Mais il y en a qui vont trouver le temps long avec toutes ces discussions qui ne servent à rien, toutes ces rencontres à répétition ; qui vont se blaser du concept des photos trouvées ça et là, photos qui impactent désormais le récit de manière plus contraignante que créative et imposent certaines situations ou certains personnages caricaturaux, loufoques et/ou superflus (Caul qui ressemble à un dandy alors qu’il menace les personnages principaux ??), photos n’étant plus aussi mystérieuses et étranges que dans les deux premiers tomes ; qui vont remarquer facilement toutes les références littéraires sous forme de copier/coller plus que sous forme d’hommage (Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter, etc…).
Ne nous méprenons pas, ce récit n’est pas mauvais, ce n’est pas désagréable à lire et on souhaite généralement connaître la suite après avoir lu les deux premiers tomes. Mais beaucoup de scènes, surtout sur la fin quand l’action prend ENFIN de l’ampleur après tant de digressions, frisent le ridicule (Caul et Bentham façon Godzilla vs Kong, non merci).
Cette série n’est pas aussi brillante que d’autres, beaucoup plus magiques et entraînantes. C’est comme si l’auteur se mettait parfois des épines dans le pied tout seul en ne sachant pas vraiment comment faire évoluer les choses dans son récit et en prenant des décisions narratives quelque peu suspectes. C’est visible avec cette histoire de bibliothèque des âmes qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, le fameux Panloopticon (atchoum) et l’histoire de la fratrie, et même certaines descriptions de l’Arpent du Diable, tout cela illustré par des photos qui n’ont souvent plus rien d’extraordinaire, comme je le disais plus tôt.
Quant à l’histoire d’amour entre Emma et Jacob, elle est quand même un tantinet over dramatisée pour ce qu’elle est. On apprécie néanmoins et en général les réflexions personnelles de Jacob, puisque nous sommes dans une focalisation interne, un peu plus poussées que dans d’autres séries pour les adolescents.
Il reste trois autres tomes. Espérons que l’auteur saura développer de manière un peu plus énergique le monde qu’il a commencé à ébaucher.