2015-04-24 10:50
Juste une ombre (Karine Giebel), à ne pas confondre avec Comme ton ombre (de Elizabeth Haynes), bien que sur le fond l’histoire est sensiblement similaire, puisque traitant principalement de manipulation psychologique. Cloé jeune femme forte et brillante, un brin manipulatrice, future PDG d’une grande agence de publicité, et carrément détestable, va doucement mais sûrement sombrer dans la folie, après l’apparition d’une ombre qui la suit où qu’elle aille, lui parle dans son sommeil, s’amuse à déplacer des objets dans sa maison et à lui laisser des messages équivoques sur le pas de sa porte.
Mais comment combat-on l’homme invisible, quand personne ne vous croit? Quand tout le monde vous trouve juste surmenée et paranoïaque? Quand la police elle-même ne vous prend pas au sérieux? Sauf peut-être ce commandant un peu barge, au fond du gouffre, en congé forcé suite à une bavure, bien décidé à percer le mystère de cette ombre qui aurait déjà sévi dans le 95, un an plus tôt. Juste une ombre donc, est à vous glacer le sang. Peut-être parce que l’intrigue se trame dans le Val de Marne (là où j’ai grandi) en France (oui!oui) et que rien dans ce roman ne paraît inenvisageable. Peut-être aussi parce qu’il nous met face à nos contradictions. J’avoue être passée du “Cette nana est horrible, elle mérite de vivre l’enfer et d’y rester” au “Mon dieu, la pauvre!”.
Petit pavé de plus de 600 pages de pure intelligence et de perversité manipulatrice, Karine Giebel signe là un roman anxiogène et addictif d’une rare justesse et se classe définitivement dans mon top 5 des auteur qui m’ont laissée pantoise!
Sakalivres/Vanessa
www.sakalivres.com