2014-01-31 01:44
Malheureusement, je trouve que Salvatore clôture sa saga sur une note de déception ce qui me fait réitérer mon propos : il aurait sans doute été préférable qu’il s’arrête à l’Invasion des Ténèbres. Le scénario est si maigre et prévisible qu’il en est affligeant. J’ai été submergée par une énorme impression de vide. Une fois de plus, il ne se passe rien pendant les trois quarts du livre. J’ai eu l’impression que l’auteur balade ses personnages pour avoir un livre épais et conséquent parce qu’il y a vraiment rien de tangible dans ce roman. Pire, la fin n’en est pas vraiment une et est aussi niaise et happy-end que je l’avais prévu. L’écriture simple et fluide de Salvatore, qui était un atout lors des combats, devient son plus gros point faible dans des romans comme celui-ci car à défaut de pouvoir se rattraper à un scénario, j’aurais aimer me rattraper à une langue développée et plus complexe afin de ne pas sauter des passages entiers voire des pages par ennui. Ce que j’ai été contrainte de faire. De plus, sa façon d’utiliser toujours les mêmes adjectifs pour les mêmes noms devient lassant au bout de treize tomes. L’épithète homérique est un repère oral de la Grèce antique, comme Ulysse aux milles ruses, etc., mais dans un livre moderne qui n’a pas besoin de repère oraux, c’est très pénible de revoir tout le temps « Taulmaril le magnifique Chercoeur » ou encore « le drow aux pieds légers » ainsi que « les cimeterres tournoyants » et je vous épargne ceux sur Guenhwyvar. Les nouveaux personnages introduits comme l’équipage de Sheila Kree ou Le’eorinel ne se démarquent pas d’originalité non plus. L’équipage notamment reste dans le lieu commun de la piraterie et de l’équipage purement féminin. Rien qui ne se détache des stéréotypes. L’auteur a cherché à faire un effet de retardement en dévoilant tardivement les raisons de Le’eorinel mais ce fut en vain car c’était très facile à deviner. Nos héros restent les mêmes hormis Régis qui semble déterminer à devenir plus héroïque. On attend un développement des relations qui ne semble jamais venir. En somme, La mer des épées est une grosse déception qui ne clôture pas l’aventure des héros, ou tout du moins ce cycle. Sur l’ensemble La légende de Drizzt est constituée de deux tiers de qualité, avec même quelques tomes excellents mais est trop entaché par une fin décadente. Ainsi je confirme de nouveau qu’il aurait fallu s’arrêter au tome neuf.