L'Aleph
1966
3 h
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Livre étonnant et d’une lecture assez difficile, une quinzaine de nouvelles de Borges regroupées sous le titre l’Aleph.
Impossible de résumer, chaque nouvelle fonctionne à plusieurs niveaux. Borges situe ses personnages dans des univers gnostiques, dans lesquels le temps ne se déroule pas de façon linéaire et peut même être trafiqué. Les personnages évoluent parfois dans des dimensions parallèles qui n’ont qu’une ressemblance illusoire avec notre univers, il joue sur la narration : réaliste, il s’efforce d’écrire l’indescriptible.
Il joue avec les limites de l’écriture et du récit, il peut montrer l’impossibilité d’écrire à la première personne, s’amuse à introduire l’infini, des jeux de miroirs qui ne sont jamais exactement fidèles.
Le motif qui revient dans chaque nouvelle est le labyrinthe, soit qu’il s’agisse d’un labyrinthe physique, qui peut apparaître comme un clin d’oeil, soit le labyrinthe mental du personnage et son cheminement. Le labyrinthe peut être dépourvu de murs comme un désert de sable, ou bien être celui du roi Minos vu par les yeux de son occupant, il y a des labyrinthes construits pour perdre les autres, et certains qui sont construits pour se perdre soi même.
Le texte n’est pas si hermétique, chaque nouvelle a une conclusion claire et surprenante. Le livre peut se lire comme un roman de science-fiction, à chaque fois déroutant, qui se situerait dans l’antiquité grecque, l’orient médiéval, des rives d’Irlande ou des maisons bourgeoises argentines.
Une immense réussite dans un genre qui n’appartient qu’à Borges.