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Aragon de Philippe Forest
Date france :
2015.07.27
Editeur :

Aragon

2015
20 h
D'après votre vitesse de lecture (15 000 mots à l'heure), il devrait vous falloir environ 20 h pour lire ce livre.

Temps restant en fonction de l'avancement :

4 %19 %34 %49 %65 %80 %95 %
19 h16 h13 h10 h7 h4 h1 h
Tout aurait-il déjà été dit ? Si, à mon tour, après avoir moi-même pas mal écrit sur Aragon depuis vingt ans, je m’engage maintenant dans l’entreprise de composer sur lui la présente biographie, c’est que je crois qu’il n’en va pas tout à fait ainsi et que le moment du dernier mot est loin encore d’être arrivé. On n’en a pas de fini de lire Aragon, de fouiller le falun des archives (« falun » : ce mot rare qu’affectionnait l’écrivain pour dire le dépôt de trésors et de débris que laissent les vivants), de faire les fonds des bibliothèques où se trouve dispersée une œuvre dont seule la part la plus visible (les romans, les poèmes) est désormais disponible, mais dont tout le reste (essais, articles) manque encore au lecteur ordinaire. Ensuite, et surtout, cette « vie à changer » — pour reprendre le titre de Pierre Daix — que fut l’existence d’Aragon est aussi une « vie à refaire » dont chacun doit reprendre à son compte et en son nom propre le récit afin de se laisser une petite chance de lui donner un sens qui peut-être convienne. Quel que soit le héros qu’elle choisit, il n’est pas de biographie qui ne donne également à lire, dans ses marges et entre ses lignes, l’autobiographie de celui qui en fut l’auteur.
« On entre dans un mort comme dans un moulin », déclare Jean-Paul Sartre en tête de L’Idiot de la famille, sa monumentale biographie de Gustave Flaubert. L’expression a quelque chose de savoureux dans le cas d’Aragon, qui a lui-même vécu dans un moulin, celui de Villeneuve dans les Yvelines, transformé après sa mort en un musée consacré à sa mémoire et à celle du couple qu’il formait avec Elsa Triolet. Ce que Sartre veut dire, c’est que les morts sont toujours à la merci des vivants : on pénètre chez eux à sa guise, on s’y sent comme chez soi et on ne s’y conduit pas toujours avec la délicatesse dont on devrait faire preuve. Le moulin de la mémoire est ouvert à tous les vents et il accueille avec la même indifférence les visiteurs et les vandales, les pèlerins et les pillards, les amis et les ennemis des défunts.
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