Christos
2009
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Lors de mes travaux et de mon enseignement sur l’iconologie paléochrétienne, je me suis passionné pour la naissance du corps chrétien, c’est-à-dire pour la transformation de Iéshoua en Christos, dès les premiers mois suivant la Crucifixion.
La rapidité avec laquelle ce type de messianisme découvrit ses marques essentielles s’explique par une conjonction de faits bien connus: la présence colonisatrice romaine détestée, l’inquiétude face à la fin des temps, la réflexion face à une Loi ancestrale jugée paralysante, l’espoir d’une libération politique et religieuse grâce à l’apparition d’un sauveur.
Plusieurs messies sont apparus. Deux sont principalement demeurés dans nos mémoires: Iohanân bar Zakaria l’immergeur que nous nommons Jean-Baptiste, et Iéshoua bar Yossef qui devait s’imposer grâce à la rupture de son enseignement et à la qualité de ses disciples, en particulier de Shimon dit Képhas et de Shaoul de Tarse devenu Paulos chez les Grecs et Paulus chez les Romains. L’avènement méditerranéen de la pensée de Iéshoua à partir de la diaspora juive est aussi un processus linguistique. Les Juifs, pour la plupart commerçants et polyglottes, répartis à travers l’Empire, moins attachés à la lettre que les Judéens, devaient servir de transmetteurs vis-à-vis des Gentils, eux-mêmes à la recherche d’une nouvelle sagesse.