Fille noire, fille blanche
2009
6 h
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Elles se sont rencontrées au cœur des années soixante-dix, étudiantes et camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entreprenaient leur cursus universitaire. Genna, descendante du fondateur du collège, est la fille d’un couple très « radical chic », riche, vaguement hippie et résolument à la marge. Le père est un éminent défenseur des mouvements révolutionnaires opposés à la guerre du Vietnam. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d’une école communale de Washington. Nourrie de platitudes libérales et rongée en permanence de culpabilité, Genna, qui refuse l’idée même du privilège, ne cesse d’essayer de se faire pardonner ce qu’elle estime être une éducation élitiste. Que Minette soit noire et issue d’un milieu modeste lui fait à ses yeux le devoir de la protéger d’un harassement sournois de la part des autres étudiantes. En Minette elle voit moins la personne que la figure symbolique de la fille noire vainquant l’oppression. Et ce malgré l’attitude singulièrement déplaisante d’une Minette qui se montre impérieuse, sarcastique, et animée d’une certaine dose de fanatisme religieux. La seule religion de Genna, c’est la piété bien intentionnée et au bout du compte inefficace des radicaux de l’époque. Ce qui la rend aveugle à la réalité jusqu’à la tragédie finale. Minette meurt au cours d’un incendie provoqué, semble-t-il, par des bougies dont Genna lui a fait cadeau... Sous le choc, celle-ci tombe malade et, dans un accès d’hystérie fiévreuse, trahit son père coupable d’avoir autrefois aidé à fuir l’auteur d’un attentat. Quinze ans – et plusieurs vies détruites – plus tard, Genna tente d’expliquer la genèse de ces drames, nous offrant ainsi au passage une peinture intime et douloureuse des tensions raciales de l’Amérique.