2014-06-22 19:10
16/20 Imaginez: votre voiture en panne, vous aviez décidé chez un mécanicien habitant non loin de chez vous, au milieu de nulle part, et vous avez étés satisfaits de lui une première fois. Jusqu’ici tout va bien, cet homme a un chien, un saint-bernard de plus de 100 kilos, doux comme un agneau avec lequel votre fils a joué pendant des heures. C’est ce qu’ont vécut Vic Trenton, Donna et leur fils Tad. Cependant, ils ne pouvaient pas prévoir que, la fois suivante, cet énorme chien, Cujo, mordu par des chauves-souris aurait contracté la rage... Ils ne pouvaient pas deviner qu’il serait dangereux pour Donna et Tad de se rendre, chez Joe Camber, le mécanicien, en l’absence de Vic, partit en voyage de affaires... Ils ne pouvaient pas savoir que le folie que la folie meurtrière de Cujo atteindrait bientôt son apogée, semant la mort sur son passage... Comment vont-ils échapper à cet enfer? Vont-ils seulement s’en sortir? C’est le récit haletant et plein d’angoisse que nous livre ici Stephen King. Comme d’habitude avec Stephen King, le récit est très bien mis en place et structuré. Grâce aux nombreux points de vue, l’histoire est très claire, la situation est très vite posée et l’intrigue peut donc ensuite s’installer. Celle-ci est très bien mise en place, aucun élément n’est laissé au hasard, la vie de chaque personnage jouant un rôle dans l’intrigue est explorée à la loupe et les différents situations familiales, des Camber et des Trenton, sont très bien approfondies. La mise en place est très intéressante sans être trop longue, ce qui permet de ne pas s’ennuyer et la vie des deux familles est totalement disséquée durant cette mise en place, il ne reste plus aucune zone d’ombre. Le seul petit problème pour moi concernant cette transparence est le fait que certains éléments deviennent dès lors, parfois prévisibles. Cela gâche parfois un peu le plaisir, d’éprouver l’angoisse, la peur, l’incertitude. Je ne dit pas qu’on ne ressent pas du tout tout ça, bien au contraire, mais ces sentiments ont étés un peu alléger par l’impression de pouvoir deviner un peu à l’avance certaines choses. L’intrigue se met donc en place petit à petit, à un rythme convenable qui s’accélère progressivement au fil des pages. La curiosité prend le relais, rendant l’action et l’intrigue très prenantes et l’envie de connaître la suite, de savoir comment toute dette histoire délirante va se finir prend très vite le lecteur aux tripes et il devient difficile de lâcher le roman. Cependant, je déplore quelques petites longueurs à certains moments, j’ai parfois eu envie de dire aux personnages “mais non fait pas ça, va plutôt là” etc mais cette impression est peut-être aussi due à l’angoisse qui montait et la peur pour les personnages qui se faisait plus présente, c’est donc un pari réussi pour l’auteur. La vie des deux familles sont elles aussi très bien approfondies et recherchée, Stephen King à créer un univers et des situations tout à fait plausibles et très bien exploitées qui permettent au lecteur de comprendre toutes les possibilités et les implications dues à ces différentes situations familiales. Ce n’est pas seulement une histoire d’horreur avec un chien enragé qui nous livre Stephen King mais aussi un profond récit sur la famille et les choix que les personnages font. On s’attache très vite à certains membres des deux familles. Tad, par exemple, est très attachant, on a très vite peurs pour lui et on ressent vite le besoin de le protéger, aussi bien du monstre dans son placard que de Cujo. Ce dernier est d’ailleurs un personnage à part entière lui aussi car Stephen King a fait en sorte de nous livrer quelqu’unes de ses pensées, on ressent alors aussi très vite beaucoup d’empathie pour lui et nous assistons donc, impuissants, à sa descente aux enfers et à sa transformation. Tous les personnages ou presque nous sont sympathiques, ce qui rend le récit de autant plus angoissant et oppressant de par le fait que l’on finit par se faire du souci pour presque tous les personnages, j’ai adoré ressentir tout ce panel de sentiments différents et c’est donc avec plaisir et peur que s’est déroulée la lecture de ce roman. Même si de part la quasi absence de surnaturel ou de fantastique j’ai parfois ressenti quelques longueurs, heureusement l’écriture de Stephen King est toujours aussi efficace, dans un récit avec ou sans fantastique. L’écriture de Stephen King est fidèle à elle-même, c’est-à-dire parfaite pour créer un ambiance angoissante à partir d’un malheureux concours de circonstances qui se révèle ensuite sans issue. Stephen King manie toujours avec habileté les descriptions fascinantes mais parfois dérangeantes ainsi que les pensées des ses personnages et allie tout cela pour rendre son récit oppressant et fascinant à souhait, effet accentué par l’absence de chapitres qui rend le rythme de l’intrigue haletant et les pages se tournent très vite. Ce récit, cette histoire, toutes ces situations mises en place sont parfois attristants mais possèdent surtout une dimension d’horreur non négligeable qui repose aussi beaucoup sur la psychologie, j’ai adoré. La fin est wahou, juste indescriptible, la fin parfaite pour ce roman, mêlant morts, violence, peur, interrogations, révélations...le tout dans un concentré de sentiments contradictoires, juste parfaits. J’ai beaucoup aimé cette fin dure mais collant parfaitement au roman, poignante par bien des aspects, juste magnifique, dans tous les sens du terme. Les +: l’écriture, l’intrigue et l’action bien mises en place, les personnages attachants, les sentiments procurés par l’auteur et le récit en lui-même,...
Les -:certaines petites prévisibilité, quelques petites longueurs. Un bon roman du maître de l’horreur mais selon moi, pas le meilleur même s’il possède des qualités indéniables, un huis-clos angoissant, des personnages attachants au sort qui nous importe beaucoup, une intrigue oppressante et angoissante, le tout porté par l’écriture magnifique de Stephen King. Vraiment un bon roman d’horreur de l’auteur. À lire si vous avez le cœur assez accroché.