| Date france : |
2014.09.23 |
| Editeur : | |
| Collection : | |
| ISBN : |
9782021116199 |
Pas pleurer
2014
3½ h
D'après votre vitesse de lecture (15 000 mots à l'heure), il devrait vous falloir environ 3½ h pour lire ce livre.
Temps restant en fonction de l'avancement :
| 18 % | 45 % | 73 % |
| 3 h | 2 h | 1 h |
Deux voix entrelacées.
Celle, révoltée, de Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les Nationaux avec la bénédiction de l’Église contre « les mauvais pauvres ».Celle, roborative, de Montse, mère de la narratrice et « mauvaise pauvre », qui a tout gommé de sa mémoire, hormis les jours enchantés de l’insurrection libertaire par laquelle s’ouvrit la guerre de 36 dans certaines régions d’Espagne, des jours qui comptèrent parmi les plus intenses de sa vie.
Deux paroles, deux visions qui résonnent étrangement avec notre présent et qui font apparaître l’art romanesque de Lydie Salvayre dans toute sa force, entre violence et légèreté, entre brutalité et finesse, porté par une prose tantôt impeccable, tantôt joyeusement malmenée.
Lydie Salvayre a obtenu le prix Hermès du Premier roman pour La Déclaration, le prix Novembre (aujourd’hui Prix Décembre) pour La Compagnie des Spectres et le prix François Billetdoux pour BW. Ses livres sont traduits dans une vingtaine de langues. Certains ont fait l’objet d’adaptations théâtrales.
Celle, révoltée, de Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les Nationaux avec la bénédiction de l’Église contre « les mauvais pauvres ».Celle, roborative, de Montse, mère de la narratrice et « mauvaise pauvre », qui a tout gommé de sa mémoire, hormis les jours enchantés de l’insurrection libertaire par laquelle s’ouvrit la guerre de 36 dans certaines régions d’Espagne, des jours qui comptèrent parmi les plus intenses de sa vie.
Deux paroles, deux visions qui résonnent étrangement avec notre présent et qui font apparaître l’art romanesque de Lydie Salvayre dans toute sa force, entre violence et légèreté, entre brutalité et finesse, porté par une prose tantôt impeccable, tantôt joyeusement malmenée.
Lydie Salvayre a obtenu le prix Hermès du Premier roman pour La Déclaration, le prix Novembre (aujourd’hui Prix Décembre) pour La Compagnie des Spectres et le prix François Billetdoux pour BW. Ses livres sont traduits dans une vingtaine de langues. Certains ont fait l’objet d’adaptations théâtrales.
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Les commentaires :
Malivriotheque
2021-06-09 20:25
Voilà un livre bien singulier et original qui me serait complètement passé au-dessus si je ne préparais pas une vidéo sur les prix Goncourt, vu que ni la couverture originelle ni le synopis au dos ne lui rendent justice, à mon humble avis.
Certes, la narration peut en rebuter plus d’un : focalisations diverses, fautes de français, passages en espagnol, pas de chapitres (certaines fautes de grammaire par contre sont clairement imputables à une mauvaise relecture). D’ailleurs, j’ai moi-même au départ été peu engagée par le style. Mais très vite, c’est ce même style combiné à une histoire qu’on sent sortie des tripes qui rend l’ouvrage si captivant. L’humour et l’ironie sont au rendez-vous, les jeux avec la langue sont impressionnants, l’espagnol se comprend en grande majorité.
Ce roman en partie biographique et grandement historique aborde la guerre d’Espagne avant que celle-ci ne tombe entre les mains de Franco. L’Education Nationale se concentrant presque uniquement sur les Première et Deuxième Guerres mondiales, les Français manquent cruellement de connaissances sur cette page de l’Histoire et ont besoin de repères qui se trouvent ailleurs que dans ce livre. Un bref tour sur la page Wikipédia suffit à comprendre les partis en présence et les idéaux en collision, sans pour autant avoir à lire la page entière, plutôt longue. Le sujet est très habilement traité avec panache, émotion, critique. C’est fort.
En parallèle de l’expérience de Montse, Salvayre rapporte la vision de l’écrivain Georges Bernanos, qui a relaté les horreurs dont il a été le témoin dans Grands cimetières sous la lune. C’est par lui notamment qu’on apprend les exactions commises par les nationalistes, descriptions bien visuelles des tortures et assassinats gratuits dictatoriaux. C’est par lui aussi que l’auteur raconte la complicité de l’Eglise catholique. Du côté des républicains, le bilan des exactions commises envers l’ennemi n’est pas mieux : cette guerre a fait un nombre incalculable de morts dont un nombre impressionnant de victimes innocentes.
Les personnages, la vie du village, les aspirations de chacun face à la tradition, les rivalités, tout est traité avec qualité sans jamais rentrer dans le pathos ni la surenchère.
Je suis une nouvelle fois surprise avec un Goncourt, un prix pas volé pour le moins du monde.
Certes, la narration peut en rebuter plus d’un : focalisations diverses, fautes de français, passages en espagnol, pas de chapitres (certaines fautes de grammaire par contre sont clairement imputables à une mauvaise relecture). D’ailleurs, j’ai moi-même au départ été peu engagée par le style. Mais très vite, c’est ce même style combiné à une histoire qu’on sent sortie des tripes qui rend l’ouvrage si captivant. L’humour et l’ironie sont au rendez-vous, les jeux avec la langue sont impressionnants, l’espagnol se comprend en grande majorité.
Ce roman en partie biographique et grandement historique aborde la guerre d’Espagne avant que celle-ci ne tombe entre les mains de Franco. L’Education Nationale se concentrant presque uniquement sur les Première et Deuxième Guerres mondiales, les Français manquent cruellement de connaissances sur cette page de l’Histoire et ont besoin de repères qui se trouvent ailleurs que dans ce livre. Un bref tour sur la page Wikipédia suffit à comprendre les partis en présence et les idéaux en collision, sans pour autant avoir à lire la page entière, plutôt longue. Le sujet est très habilement traité avec panache, émotion, critique. C’est fort.
En parallèle de l’expérience de Montse, Salvayre rapporte la vision de l’écrivain Georges Bernanos, qui a relaté les horreurs dont il a été le témoin dans Grands cimetières sous la lune. C’est par lui notamment qu’on apprend les exactions commises par les nationalistes, descriptions bien visuelles des tortures et assassinats gratuits dictatoriaux. C’est par lui aussi que l’auteur raconte la complicité de l’Eglise catholique. Du côté des républicains, le bilan des exactions commises envers l’ennemi n’est pas mieux : cette guerre a fait un nombre incalculable de morts dont un nombre impressionnant de victimes innocentes.
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